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 Madness house ft. Teresa

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Madness house ft. Teresa Vide
MessageSujet: Madness house ft. Teresa   Madness house ft. Teresa EmptyDim 12 Nov - 15:25






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Type du sujet : [] Flash-Back [x] Présent
Date du rp : 24 octobre 1984
Matin, après-midi, soir : après-midi
Météo (approximative) : un temps d'octobre, ni gris ni ensoleillé.
Statut du sujet : [] libre [x] privé
Statut du rp : [x] en cours [] terminé
Le maître du jeu peut débarquer à l'improviste : [] oui [x] non
Commentaire : flowers meet christmas lights Madness house ft. Teresa 487430357



Yeux cernés, cheveux en bataille, vêtements froissés, la fatigue s’inscrit dans chaque trait du visage de Joyce Byers. On la croit folle, maintenant elle en a également l’apparence. Elle lutte contre la fatigue à grand coups de caféine, les mains légèrement tremblantes alors qu’elle tire sur sa cigarette depuis le perron de sa maison. A l’intérieur, la dite maison n’a guère meilleure mine. C’est un champ de bataille parsemé de néons colorés, une ribambelle de guirlandes lumineuses qui prête à son salon des allures de fêtes peu appropriées à la situation. Joyce n’a jamais eu si peu le cœur à célébrer. Son pan de mur le plus large se voit lui aussi offrir une nouvelle vie, faisant désormais office de planche ouija à part entière. Elle sait de quoi ça a l’air, de quoi elle a l’air. Peut-être que c’est vrai. Qu’elle n’a pas supporté la disparition de son fils, que des années à accumuler le manque de sommeil l’ont faite craquer, que ses nerfs ont lâché, qu’elle est devenue folle. Mais s’il y a une chance, une seule, pour que tout cela ne soit pas une extravagante illusion de son esprit, alors elle s’y accrochera de toutes ses forces. Son instinct maternel lui crie de se fier à son intuition, et au fond d’elle, elle sait. Rien de tout ça n’a de sens, mais c’est réel. Will est en vie.

« Il est en vie. »

Elle l’affirme à voix haute, pour s’en assurer, pour mieux ancrer cette conviction dans la réalité, tout en tapotant sa cigarette pour en faire tomber la cendre. Prononcer ces mots lui fait du bien. Elle inspire profondément. Enfermée seule entre quatre murs depuis des jours sans dormir, ou le moins possible, et sans avoir l’appétit pour manger, elle sent ses forces décroître, mais sa détermination, elle, est sans faille. Les tentatives de communication avec Will sont laborieuses, mais la récompense est à la hauteur quand le soulagement d’obtenir une réponse lui parvient. Elle sait malgré tout que le temps lui est compté. L’impuissance la ronge. Si elle pouvait le rejoindre, où qu’il soit, elle irait sur l’instant, sans hésiter.

Elle tire une dernière bouffée de sa cigarette, l’écrase dans un cendrier machinalement. Elle s’apprête à rentrer et recommencer à établir un contact quand elle entend un bruit derrière elle, synonyme de visite. C’est avec un mélange d’espoir et d’appréhension qu’elle se tourne, imaginant déjà se trouver face au shérif, tenter de lire sur son visage si les nouvelles sont bonnes ou mauvaises, mais c’est avec un mélange de soulagement et de déception qu’elle rencontre du regard Teresa Powell. La fleuriste tient entre ses mains un ravissant bouquet, et si Joyce avait le cœur à sourire, elle le ferait. Ce n’est pas tous les jours qu’on vient lui apporter des fleurs. Elle attend la jeune femme sans bouger, ne se souciant plus de savoir si de là où elle se tient elle a une vue sur sa maison depuis la porte d’entrée grande ouverte. Une de plus ou de moins pour la croire folle, qu’importe après tout. A Hawkins les rumeurs circulent vite, nul doute qu’un certain nombre d’entre elles ont déjà fait leur chemin.

« Bonjour, Teresa. » Sa voix est douce malgré la fatigue qu’on y lit. « Tu m’excuseras si je ne t’invite pas à boire quelque chose, je ne suis pas exactement en état de recevoir. »

C’est moins une façon de la repousser qu’une simple explication. C’est la première à se donner la peine de venir auprès d’elle en ces temps difficiles, après tout. Non pas que cela la surprenne : la jeune femme a une belle sensibilité, qui n’est d’ailleurs pas sans lui rappeler Will. Elle ne saurait dire si cela rend sa présence plus ou moins supportable - ni même si à ce stade la différence existe encore.
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MessageSujet: Re: Madness house ft. Teresa   Madness house ft. Teresa EmptyDim 19 Nov - 22:16


Madness House
PV Joyce
La disparition de Will Byers avait secoué tout Hawkins. Teresa n'était pas une exception, même si elle ne réagissait pas forcément comme la plupart des gens. Tous commençaient à se faire une idée sur le destin du garçon, marmonnaient à propos de l'état de sa mère. Teresa ne savait rien de tout cela. Mais une chose était sûre : ce n'était pas en partant défaitiste que les choses s'arrangeraient.

Will était vivant. Teresa le croyait de tout son coeur. Elle voulait y croire. Parce que personne ne méritait un tel sort. Personne ne méritait de perdre son enfant aussi subitement. Elle savait qu'elle ne pouvait que très peu pour ce garçon. Elle ne l'avait pas vu avant sa disparition et ne constituait pas un témoin. Mais il y avait une chose qu'elle était en mesure de faire...

Teresa avait réuni les plus belles fleurs de sa boutique. Elle avait veillé au message qu'elle envoyait, à la signification de ses fleurs, pour faire comprendre à Mrs Byers qu'elle la soutenait et qu'elle ne venait pas pour la juger ou la pousser à accepter que son fils puisse être mort. Telle n'était pas son intention.

Jacinthes, lavandes, anémones... Les fleurs étaient joliment associées, envoyant peu ou prou dans leur langage le message suivant : "Il y a toujours un lendemain meilleur. Il ne faut pas désespérer. Et elle n'est pas seule dans cette épreuve". Teresa doutait que Joyce Byers ait une connaissance avancée de la signification attribuée aux fleurs, mais elle espérait que leur parfum l'aiderait à garder confiance.

Joyce semblait épuisée. Rien de plus étonnant. Teresa ne pouvait même pas imaginer la souffrance qu'elle devait éprouver à cet instant. Elle savait ce que c'était de perdre quelqu'un de cher. Mais elle ignorait tout de ce que l'on pouvait ressentir lorsqu'on n'était pas sûr du destin de ce quelqu'un. Vivre dans l'incertitude, Teresa ne pouvait l'imaginer.

Teresa avait étiré un doux sourire sur ses lèvres, tendant son bouquet à Joyce qui l'avait saluée :

"Bonjour, Joyce."

Elle s'empressa de la rassurer après ses paroles, déclarant en réponse :

"Ne t'en fais pas pour moi. Je ne suis pas ici pour me faire servir."

Le regard de Teresa fut attirée par une étrange source de lumière. Derrière Mrs Byers, elle pouvait entrapercevoir des guirlandes. Des tas et des tas de guirlandes. Elle haussa un sourcil, intriguée, mais ne fit pas de remarque.

Si elle pouvait se montrer inquisitrice auprès de ses clients, afin d'établir le meilleur bouquet possible, elle savait faire preuve de discrétion en-dehors de sa boutique. Si Joyce voulait lui parler de ses guirlandes, elle le ferait d'elle-même. Teresa n'était pas venue pour se montrer indiscrète ou la juger.

"Tu as l'air épuisée. A ce rythme-là, tu risques de ne plus tenir debout très longtemps... Tu as besoin de reprendre des forces et je suis là pour ça. Je ne suis pas venue que pour t'apporter des fleurs."

Teresa la considéra avec sérieux, se mordillant brièvement la lèvre :

"J'aimerais pouvoir faire plus que de t'offrir un bouquet ou mon aide. Je donnerai tout pour que rien de tout cela ne soit arrivé. Mais tout ce que je peux te proposer, c'est un peu d'aide pour tenir..."

De sa main libre, elle prit celle de Joyce, la serrant avec fermeté et affection :

"...Tenir le coup jusqu'à ce qu'il revienne. Je peux faire un peu le ménage, à manger... Si tu as besoin d'aide financière pour tes affiches ou que sais-je encore, je peux te la proposer. Je suis là pour toi, Joyce."

Teresa réalisa qu'elle serrait un peu trop la main de la mère de famille et la lâcha, s'excusant brièvement. Elle s'était faite trop intense, comme à son habitude. La disparition de Will la touchait profondément, mais, plus encore que cela, c'était le désarroi dans lequel ses proches se trouvaient et la cruauté, volontaire ou involontaire, de ceux qui les entourait.

Ils ne méritaient pas ça. Personne ne méritait ça.

"Puis-je entrer ? Je pourrai trouver quelque chose à te préparer... Et tu aurais une épaule sur laquelle te reposer et une oreille à laquelle te confier. Je promets de ne pas te juger. Quoi qu'il arrive."

Et Teresa était sincère. Elle ne savait que trop bien ce que cela signifiait, d'être prise pour une folle, d'être à peine écoutée, entendre cette condescendance dans le ton des gens. Joyce n'avait pas besoin de ça. Teresa voulait être sa béquille, la soutenir, jusqu'à ce qu'elle ait la force de se tenir debout, d'attendre le retour de son fils sans risquer de s'effondrer.

Un sourire. Puis elle ajouta, d'une voix rassurante :

"Quelle que soit ta réponse, sache que je suis là. Que ma boutique t'est ouverte. Et que je t'aiderai du mieux que je le peux."
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MessageSujet: Re: Madness house ft. Teresa   Madness house ft. Teresa EmptyLun 20 Nov - 17:34


De près, le bouquet est encore plus beau qu’elle ne le pensait ; c’est une multitude de formes et de couleurs savamment associées, une composition visiblement pensée avec soin, tandis que le parfum qui s’en dégage est doux sans être envahissant. C’est presque trop pour Joyce. Quand lui a-t-on offert des fleurs pour la dernière fois ? Il devait s’agir d’une rose de Jonathan pour son anniversaire, ou pour la fête des mères. Lonnie, lui, avait depuis longtemps abandonné. A bien y réfléchir, avait-il seulement jamais commencé ? Avec le temps, Joyce avait accepté qu’elle n’était tout simplement pas le genre de femmes à qui l’on offre des bouquets. Pas assez distinguée peut-être, pas assez élégante. Du bout des doigts elle parcourt quelques pétales sans faire plus que les effleurer, perdue dans une rêverie dont la voix de la fleuriste finit par l’extirper avec douceur.

Une voix soucieuse, pleine de considération. De la part de quelqu’un qu’elle ne connaît même pas si bien que ça. De rapides échanges au comptoir de Melvald’s. Un signe de la main au détour d’une rue. La jeune femme est généreuse en sourires, le pas léger et le regard plein de compassion, facile à approcher pour peu qu’on s’en donne la peine. Combien d’opportunités manquées ainsi, trop déchirée entre ses heures supplémentaires et son devoir de mère pour accorder ce qu’il restait de son précieux temps aux autres ? Une main vient chercher la sienne, et elle se sent soudain submergée, partagée entre un élan immense de reconnaissance et une fatigue infinie. L’idée de s’appuyer sur quelqu’un est tentante, mais cela fait trop longtemps qu’elle a appris à s’en passer pour savoir encore comment faire. Au-delà d’une question de fierté, c’est une question d’instinct ; les expériences passées lui ont appris que s’en remettre aux autres finissait ultimement par être un fardeau plus qu’une bénédiction, et elle avait ramassé les pots cassés suffisamment longtemps pour ne plus faire cette erreur.

« Tu es trop bonne pour moi, Teri. Trop bonne pour Hawkins, à vrai dire. Je ne sais pas ce qu’on a fait pour te mériter. Viens, entre. »

Elle s’efface pour la laisser entrer, refermant la porte derrière elles. Difficile d’ignorer le spectacle qui les accueille mais même si Teresa ne l’avait pas assurée de son absence de jugement, elle n’aurait pas l’énergie pour s’en soucier. Invitant sa visiteuse à s’installer, elle s’occupe de trouver un vase, quête qui ne se fait pas sans quelques marmonnements dans sa barbe – où est ce fichu vase – et se voit finalement avortée au profit d’une large cruche d’eau. Avec un peu de chance, la beauté du bouquet attire suffisamment l’œil pour que ce détail se fasse oublier. Et puis, de qui se moque-t-elle ? Personne d’autre qu’elle et Jonathan ne risquent de poser les yeux dessus. A part Hopper, peut-être, et ce n’était pas lui qui s’attarderait là-dessus.

Elle revient le poser sur la table basse de son salon, offrant un contraste saisissant entre la semi-obscurité de sa maison (autant due à la grisaille de saison qu’à ses rideaux tirés dans le but de rendre les lumières de ses guirlandes plus visibles) et les couleurs vives et chatoyantes du bouquet.

« Il est vraiment magnifique. Merci. »

Elle reste un moment debout, les bras repliés autour elle-même – un retrait qu’elle manifeste de plus en plus fréquemment sans même s’en rendre compte. Son regard se pose sur le mur en face d’elle, les lettres noires tracées sur le papier peint, les ampoules stratégiquement placées au-dessus, avant de croiser à nouveau les prunelles de la fleuriste qui n’a jusque là émis aucun commentaire, posé aucune question.

« Désolée… le ménage n’est pas vraiment au cœur de mes préoccupations dernièrement. » Un sourire fatiguée, et elle va rejoindre la jeune femme sur le canapé, avant de s’emparer à son tour de sa main pour communiquer sa gratitude. « J’apprécie ton soutien et ton aide, vraiment, mais ce n’est pas nécessaire. Jonathan veille à ce que je mange et me repose. Autant qu’il peut. Je crois que lui aussi pense que je perds les pédales. »

Elle secoue la tête, retire sa main pour la passer fébrilement dans ses cheveux.

« Je veux juste retrouver mon fils. Par n’importe quel moyen. »

Elle sait faire la part des choses. Le fantôme de ses souvenirs qui hante la raison n’est pas réel, même s’il lui semble parfois voir sa tête brune au détour d’un couloir, ou entendre résonner son rire quand elle approche de sa chambre. Mais sa présence tout autour d’elle, dans cette réalité qui n’est pas la leur, ce n’est pas le fruit de son imagination ou de son désespoir. Elle en a des preuves tangibles. Le téléphone qui l’a électrocuté à deux reprises, les lumières clignotantes, la chose dans les murs… tout cela est bien réel. Elle n’a pas pu inventer ça.

« J’imagine que cela fait jaser en ville. Est-ce qu’on m’a déjà attribué des surnoms ? Des légendes urbaines ? J’ai toujours voulu être la sorcière du village, je crois que le rôle de princesse n’était pas pour moi. »

Chaque petite ville des Etats-Unis a ses citoyens un peu loufoques, extrémistes religieux ou vieilles folles aux chats que l'on surveille de loin et qu'on évite de côtoyer... elle ne s'était simplement jamais attendue à ce que ce soit elle un jour.


Dernière édition par Joyce Byers le Mar 5 Déc - 21:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Madness house ft. Teresa   Madness house ft. Teresa EmptyMar 5 Déc - 21:47


Madness House
PV Joyce
Trop bonne pour Hawkins... C'était bien la première fois que l'on disait cela à Teresa. Aux mots de Joyce, la fleuriste n'avait pu que sourire doucement, acceptant le compliment avec grâce. Elle n'était pas du genre à jouer les fausses modestes, même s'il lui arrivait parfois de se mésestimer. Si Joyce estimait qu'elle était "trop bonne pour Hawkins", Teresa n'allait pas chercher à la détromper indéfiniment. Elle n'était pas ici pour parler d'elle, de toute manière, mais pour soutenir la mère en détresse et lui rappeler qu'elle n'était pas seule face à cette épreuve.

Teresa put finalement lâcher son bouquet et entrer dans la maison de Joyce. Ce qui n'était qu'un étrange aperçu au pas de la porte se dévoila dans toute sa splendeur quand Teresa posa le pied chez les Byers. Elle resta bouche bée devant les guirlandes qui avaient pris possession des murs, des plafonds, de tout l'espace qui pouvait être occupé. La fleuriste était comme hypnotisée, fascinée par toutes ces petites sources de lumière qui se présentaient à sa vue sensible. Elle secoua la tête pour revenir à la réalité, se forçant à se focaliser sur l'instant présent.

Ce fut à ce moment qu'elle nota le mur couvert de lettres d'alphabet, chacune d'entre elles soulignant la lumière d'une guirlande. Teresa était incapable de comprendre de quoi il était exactement question, mais elle avait déjà décidé avant même de venir qu'elle ne jugerait pas Joyce et rien de cela n'avait changé. Si Mrs Byers souhaitait lui en parler, qu'elle le fasse. Mais Teresa ne voulait pas la rebuter en lui posant des questions intrusives. Chacun avait sa manière de gérer l'ingérable. C'était ainsi que Joyce le faisait, voilà tout.

Teresa s'était assise, laissant Joyce déposer son bouquet dans une cruche d'eau. A défaut de vase, cela ferait parfaitement l'affaire. Ce n'était pas le récipient qui importait, mais ce qu'il contenait, après tout. Et son bouquet n'en était pas moins beau parce qu'il était dans un contenant peu luxueux. Au contraire. Si elle avait été d'humeur et si elle avait eu plus de temps pour cela, Teresa se serait probablement perdue dans ses pensées, à philosopher sur l'association judicieuse de la richesse et de la modestie. Au lieu de cela, elle sourit à Joyce, hochant la tête quand elle lui fit remarquer que Jonathan gérait tout cela :

"Jonathan est un bon garçon. Mais il n'est qu'une seule personne, tout comme toi, Joyce. Ma proposition tient toujours, si je peux vous alléger d'un certain poids, aussi minuscule soit-il. Mes journées ne sont pas très remplies et cela me ferait grand plaisir d'en consacrer certaines à toi et ta famille."

Elle n'avait pas relevé la remarque de Joyce sur sa santé mentale. Premièrement, parce qu'elle n'était pas la mieux placée pour parler de cela, elle en était parfaitement consciente. Deuxièmement, parce que Joyce n'avait probablement pas besoin de s'entendre dire qu'elle était folle ou non. Elle était dans un grand état de détresse et ne voulait pas être rassurée à son propre sujet. Joyce voulait retrouver son fils. Le reste importait probablement peu.

Le regard de Teresa se laissa égarer à nouveau par les lumières, mais revint vite à Joyce lorsque celle-ci déclara fébrilement qu'elle voulait retrouver son fils, par tous les moyens. La fleuriste se mordit la lèvre. Elle aurait elle-même tout fait pour que le jeune garçon revienne. Si elle pouvait échanger sa place avec lui, où qu'il se trouve, elle le ferait sans hésitation. Will Byers avait une famille et des amis qui l'aimaient. Personne ne regretterait Teresa durablement. Personne.

Les yeux de Teresa se fixèrent brièvement dans ceux de Joyce, avant qu'elle ne serre à nouveau sa main dans la sienne :

"Nous allons le retrouver. J'y crois fermement et tous ceux qui te diront le contraire, eh bien..."

Elle hésita un court instant, avant de murmurer, un peu gênée par sa propre vulgarité :

"Eh bien, ils peuvent aller se faire foutre !"

Une rougeur s'installa sur ses joues. Teresa lâcha la main de Joyce et se mit à jouer avec ses cheveux, cherchant à évacuer son malaise. Elle n'avait pas l'habitude de s'exprimer de la sorte et faisait toujours preuve d'un langage soutenu, voire très ampoulé. "Foutre" n'était pas un mot qui faisait partie de son vocabulaire, définitivement. La fleuriste resta silencieuse quelques secondes, avant de reprendre une certaine contenance et de répéter :

"Will est quelque part. Et nous allons le retrouver, Joyce."

Teresa savait pertinemment que la plupart des gens lui reprocherait de nourrir de "faux espoirs". Mais la fleuriste avait décidé de ne pas s'occuper de l'avis des autres et elle n'allait pas commencer aujourd'hui. Will était en vie. Elle y croyait. Elle le savait.

Joyce en vint à ces autres, justement. Ces personnes qui se permettaient de la juger dans sa détresse et de parler dans son dos, imaginant qu'elle ne les entendait pas, qu'elle ne les comprenait pas. Teresa grimaça, avant d'étirer un sourire compréhensif. Elle ne savait que trop ce que cela faisait, d'être l'objet des cancaneries. D'être moquée, prise en pitié, discutée comme on débaterait d'un personnage de film ou de roman.

"Je n'écoute pas les gens. Enfin, très peu. Ils ont tendance à dire les mêmes choses, à se répéter encore et encore, sans que cela ne fasse avancer quoi que ce soit. Tout cela, ce n'est que du vent. Ils prétendent comprendre ce qu'ils sont incapables de saisir. Ils se font un avis sur ce que leur conscience est à peine à même d'effleurer. C'est tellement plus aisé de jaser et d'échanger des platitudes que d'admettre qu'on ne comprend pas, qu'on ne sait pas et qu'on est impuissants face à une situation."

Teresa se mordit la lèvre une nouvelle fois :

"Je ne sais pas ce que tu traverses, Joyce. Tout ce que j'ai expérimenté, c'est le deuil, mais ton fils n'est pas mort. Il est juste... quelque part. Ce n'est pas la même chose. Ce n'est pas comparable. Je n'oserais jamais te dire que je comprends ce que tu éprouves. Ce n'est pas vrai."

Teresa avait peur. Peur pour Joyce. Peur que ses mots la blessent. Mais ne rien dire, ne pas être là, ce serait encore pire. Joyce Byers avait besoin d'aide. Elle avait besoin de toute l'assistance du monde et Teresa ne pouvait lui donner que si peu... C'était si frustrant.

"Mais je suis là pour toi. Pour vous. Pour parler. Pour aider. Tu peux même te servir de moi comme défouloir, si cela te fait du bien. Crois-moi, j'ai l'habitude et je suis certaine qu'aucune de tes injures ou le moindre de tes coups ne saura me blesser plus que je ne l'ai déjà été."

Elle sourit, eut même un petit rire. Ce n'était pas un sujet particulièrement drôle, mais elle avait appris à s'en amuser. Parce qu'il le fallait, pour laisser tout ça derrière, pour continuer à vivre.

"Nous pouvons aussi être les deux sorcières du village. Toi avec tes lumières, moi avec mes fleurs, on ferait une sacrée équipe. Il ne nous manquerait plus qu'une troisième personne pour être les nouvelles "sorcières d'Eastwick"."

Elle ajouta, avec un petit clin d'oeil :

"Ne compte pas sur moi pour m'enticher d'un Darryl Van Horne, en revanche. Les sorcières se serrent les coudes, pas besoin d'un homme pour nous réunir."

Teresa réalisa qu'elle s'était quelque peu égarée dans la conversation, se perdant dans l'évocation d'un livre que Joyce n'avait peut-être même pas lu, et s'excusa auprès de cette dernière :

"Mais je dois t'ennuyer. N'hésite pas à me le dire, si c'est le cas. Je ne suis pas là pour t'assommer par mes divagations."

Un autre sourire. Teresa n'était pas parfaite dans son rôle. Elle le savait. Mais elle tenait quand même à être là pour Joyce. Qui d'autre serait présente ? Si elle n'était pas venue ici aujourd'hui, qui aurait fait le déplacement ?

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