I didn't do anything, sir ! [ft Jim Hopper]

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Type du sujet : [X] Flash-Back [] Présent
Date du rp : 26 novembre 1984
Matin, après-midi, soir : Début d'après-midi
Météo (approximative) : Temps assez couvert, il y a du gèle.
Statut du sujet : [] libre [X] privé
Statut du rp : [X] en cours [] terminé
Le maître du jeu peut débarquer à l'improviste : [X] oui [] non
Commentaire :

Autumn avait passé la matinée à déambuler dans les rues après que Jason l'ait déposé en ville avant d'aller au lycée ; aider de vieilles dames à traverser ou regarder des gamins jouer aux bornes d'arcanes, sortant lorsque le propriétaire s'intéressait trop à elle, c'était les seules activités qu'elle avait. Ce propriétaire la faisait un peu flipper, d'ailleurs. Et puis, elle pouvait regarder les autres jouer sans forcément vouloir jouer aussi ? Oui, bon, elle avait envie d'y jouer. Mais elle n'avait pas d'argent et elle n'allait sûrement pas quémander de l'argent à Jason. Il fait déjà beaucoup pour elle.

Non seulement elle s'ennuyait, mais en plus, maintenant elle avait faim. Elle avait oublié de prendre le déjeuner que Jason lui avait préparé ce matin. Elle soupira, haussant les épaules. Elle ne souhaitait pas passer l'après-midi le ventre vide. Alors, elle se dirigea vers le supermarché. Elle avait maintenant quelques repères dans la ville, elle trouva donc rapidement son chemin.

Il y avait peu de clients, cela allait être plutôt délicat de voler quelque chose sans se faire remarquer. Enfin, Five était un ninja, après tout ! Les scientifiques qui s'occupaient d'elle peuvent en témoigner. Elle sourit à ces souvenirs ; les seuls de cette période de sa vie qui lui soient agréables, en fait. La jeune fille secoua la tête. Il était temps de faire ses courses ! Elle se rendit dans le rayon approprié, prenant un sandwich, du soda et un paquet de gâteau. Elle regarde brièvement autour d'elle, puis pensant que personne ne l'a vue, se dirigea vers la sortie.

You did'nt do anything, right ? La radio grésilla. Jim porta machinalement son gobelet de café à ses lèvres, en avalant une large gorgée. L’instant suivant, c’était sa cigarette qu’il amenait à la bouche. Un large nuage de fumée grisâtre s’échappa d’entre ses lèvres et se dissipa par la fenêtre. Une voix désincarnée surgit de la radio. « Shérif. On a encore un signalement de la part du supermarché ». Hopper soupira. Depuis qu’Eleven y était passée pour s’offrir une boîte de gauffres Eggo, le propriétaire était sur le qui-vive. En même temps, la gamine n’avait pas fait dans la dentelle. Prendre ce qu’elle désirait et s’en aller sans demander son reste, c’était plutôt audacieux. Du Eleven tout craché. Jim esquissa un sourire triste. Où était-elle ? Il n’en savait rien.

Se garant sur le petit parking, le shérif descendit de voiture et s’aventura dans le magasin. Le proprio lui indiqua l’endroit où était censée se trouver la gosse. Avançant vers l’allée, Jim eut l’infime espoir de découvrir Eleven. Quand il tourna à l’angle, ce fut pourtant une chevelure massive, d’un roux flamboyant, qu’il découvrit. Des articles plein les bras, la petite s’avançait vers la sortie. Sans doute croyait-elle pouvoir imiter la fillette de la rumeur. Le bruit avait vite couru en ville et il n’était pas du tout étonnant de voir que d’autres enfants tentaient le coup. « Euh ... t’oublie rien, gamine ? ». Bras croisés sur le torse, regard rivé sur elle, Jim s’avança de quelques pas pour la rattraper. Il lui désigna du doigt le propriétaire qui les fixait avec la rage dans le regard. « Il n’est pas d’accord avec tout ça ».

Jim posa les yeux sur ce que la petite avait pris. Un sandwich, un soda et des gâteaux. Durant un instant, le shérif hésita. Ses sourcils se froncèrent et sa main se perdit dans ses cheveux, sous son chapeau. Pourquoi n’avait-elle pas pris des bonbons ? Quel gosse normal irait voler un sandwich alors qu’il y avait des tas de sucreries à embarquer ? Hopper ne put retenir ses suppositions. Est-ce qu’elle avait faim, la gosse ? Sans un mot, l’homme fit signe à la petite de le suivre. Ils se dirigèrent vers le propriétaire, debout derrière sa caisse-enregistreuse. « Ah ah ! La voilà la sale petite voleuse. J’espère que ... ». Jim l’arrêta en levant une main. « Ouais ouais, c’est ça. Allez tiens, prend ça et on en parle plus ». Négligemment, le shérif jeta quelques billets à l’homme qui le fusilla du regard mais prit l’argent.

Le shérif quitta le supermarché d’un pas rapide, peu désireux de garder le regard noir du propriétaire accroché à son dos. Jim désigna sa voiture à la gamine et lui ordonna : « Monte ». Lui-même grimpa sur le siège conducteur et s’y laissa glisser en soupirant lourdement. Venait-il encore d’écoper d’une petite chose sans défenses égarée ? Décidément, ça devenait une habitude.

© CRIMSON DAY

I didn't do anything, sir !

Évidemment, cela ne se passa pas comme Five avait prévu. Bien sûr qu'on l'avait vu. Pas si ninja que ça pour le coup, Autumn. Elle avait été tellement discrète que c'était presque certain que tous les clients l'avaient vu. Et bien sûr, le propriétaire avait appelé la police. C'est ainsi que la jeune fille se retrouva avec le shérif en personne pour l'arrêter. Five recula légèrement lorsqu'il s'approcha. Elle était dans un sacré pétrin. Elle aurait mieux fait de ne pas manger, tout compte fait. Le regard noir du propriétaire ne lui faisait ni chaud ni froid. Par contre, le shérif était pas mal intimidant.

Mais bizarrement, il ne lui fit pas reposer ses articles, il ne l'arrêta pas. Non. Il lui fit signe de le suivre, ce que la petite fit sans rien dire. Et il lui paya la nourriture qu'elle avait essayé de voler. Five était abasourdie. Elle ne comprenait pas. Pourquoi le shérif avait fait ça ? C'était un gentil ? Tandis qu'elle se questionnait sur les motivations de ce dernier, elle le suivit jusqu'à sa voiture. Un simple ordre. Qui pourrait paraître normal à n'importe qui : elle a fait une bêtise. Mais Autumn paniqua. Et si cet homme travaille avec ceux qu'elle surnommait "les tarés" ? Il a peut être payé ces articles pour éviter les problèmes et la ramener plus facilement ! Autumn recula. On pouvait clairement voir la peur dans ses yeux. Elle ne voulait pas retourner là-bas. La petite fille secoua la tête. Elle ne montera pas dans cette voiture. Au moindre geste brusque, Five partait en courant, avec ou sans la nourriture. Ou bien elle envoyait la voiture valser. La gamine avait trop peur pour être sûre de ce qu'elle ferait. Elle serra fébrilement la nourriture contre elle. Simple geste pour se rassurer. Tandis qu'elle reculait encore en fixant le shérif.

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You did'nt do anything, right ? Prise en flagrant délit. La gamine n’en menait pas large, elle suivit pourtant le shérif sans poser de questions. Le propriétaire les observa d’un regard noir, mauvais. Sans doute aurait-il préféré que Jim fasse peur à la gosse, qu’il lui fasse croire qu’elle finirait dans une cellule jusqu’à ce qu’un adulte vienne la chercher. Ce n’était pas le genre du shérif Hopper. Au contraire, il se sentait presque obligé de prendre soin des enfants. Depuis la mort de Sarah, Jim regrettait chaque jour de ne pas avoir pu faire mieux, avoir pu faire plus. Malheureusement, cette histoire-là était déjà écrite et clôturée. Il ne lui restait désormais plus que l’avenir à rédiger.

Jim grimpa en voiture et ordonna à la petite de faire de même. Alors qu’il s’attendait à ce qu’elle obéisse sans rechigner, elle se figea. Sa tête pivota de gauche à droite pour signifier son refus d’obtempérer. Hopper poussa un nouveau lourd soupir puis son regard se tourna vers la petite. Ce fut à son tour de se figer. Cette expression sur son visage, elle lui rappelait tellement Eleven. Les toutes premières fois qu’il l’avait vue. Elle n’avait confiance en personne, s’attendait au pire venant de chacun. Jim fronça les sourcils, reconnaissant la peur dans les yeux de l’enfant. « Monte. Je t’emmène au commissariat et là-bas, on appellera tes parents, d’accord ? ». Hopper avait tenté d’adopter un ton plus doux que son habituel grognement.

Il sentait bien la réticence flagrante de la petite à le suivre. Pourtant, il était le shérif. Il représentait l’ordre, la justice. N’avait-elle pas même confiance en tout ça ? Jim la voyait serrer ses gâteaux contre elle, se demandant sans doute s’il était digne de confiance. « Tu ne vas pas rester là à errer dans la ville, toute seule ». Hopper lui fit signe du menton de monter. « Allez, dépêche-toi, j’ai pas que ça à faire que de m’occuper de toi ». Il lui adressa un petit sourire pour lui signifier la boutade. A ce stade, c’était tout ce qu’il était en mesure de faire.

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I didn't do anything, sir !

Comme Five avait du mal à différencier ses propres sentiments de ceux des autres, elle mit un certain temps à se rendre compte que l'adulte en face d'elle était triste. Cela l'intriguait. Plus encore ; la gamine remarqua qu'il était triste.. lorsqu'il la regardait refuser de monter. Lorsqu'il voyait sa peur et sa méfiance. Peut être que cet adulte était gentil, après tout ? Ses intentions semblaient bonnes, autant de part ses sentiments que dans ses paroles. Il disait ne pas vouloir la laisser errer seule. Elle ne savait pas si elle pouvait évoquer Jason. Non, non. Autumn le mettait déjà suffisamment en danger. Le shériff plaisanta, mais Five était occupée à réfléchir. Et s'il pouvait réellement l'aider ? Après tout, il était un représentant de la loi. Ce que faisaient ces tarés... C'était mal, non ? Il pouvait les arrêter ? Sauf si, bien sûr, il était avec les méchants. Monter dans cette voiture, c'était risqué. Mais bizarrement, la jeune fille décida de tenter le tout pour le tout. Elle monta dans la voiture, s'installant donc à côté du shériff.

La voiture avait démarré et le début du trajet c'était fait plus ou moins dans le silence. Autumn décida de rompre le silence avant que l'adulte ne le fasse. Elle voulait savoir l'origine de cette tristesse.

"Pourquoi vous êtes triste ?"

Bien sûr, Five avait toujours peur. Même si le shériff était vraiment un gentil, il y avait peut-être des méchants là où il l'emmenait. Elle déballa son sandwich, mangeant en silence et prenant soin de ne pas mettre de miettes partout. Peut-être qu'elle réussirait à convaincre le shériff de ne pas l'emmener au commissariat. D'ailleurs.. Il serait peut-être temps de remercier l'adulte pour avoir payé ses "achats". C'est ainsi qu'elle lâcha un "merci" assez timide entre deux bouchées.

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You did'nt do anything, right ? Elle hésitait. Longuement, très longuement. Son visage reflétait son appréhension, son indécision. Monter ou s’enfuir, ça devait être les deux options qui s’opposaient dans sa tête. Jim espérait de tout cœur qu’elle le suivrait car elle lui rappelait beaucoup trop Eleven. Beaucoup trop pour ne rien avoir en commun avec celle-ci. Jim ne s’avancerait pas mais quelque chose lui disait que la gosse qu’il venait de rencontrer, devait être liée à Eleven d’une façon ou d’une autre. Même mimique, même comportement, même manque de discussion. Clairement, elles étaient faites du même bois.

Et tandis qu’il était plongé dans ses pensées, elle lui posa une question. Pourquoi était-il triste ? Hopper, pris de court, lâcha un simple « euh ... » qui trahit sa surprise. L’homme regagna très vite contenance et esquissa un sourire. Elle l’avait percé à jour, il n’était pas trop du genre à s’épancher sur ce qu’il ressentait. A vrai dire, en temps normal, Jim gardait tout ça pour lui. Mais puisqu’elle voulait savoir, le shérif lui céderait un peu de ses états d’âme. « J’ai quelques amis qui ont des soucis. Je m’inquiète pour eux ». Pourquoi lui parlait-il de ça ? Ce n’était qu’une gamine, perdue et visiblement dans la même galère qu’Eleven. Eleven, justement, était au centre des soucis de Jim. Où était-elle ? S’en sortait-elle, toute seule, au-dehors ? Hopper ne l’avait pas vue « disparaître », il avait dû se contenter du récit des enfants. Mike était le plus choqué, le plus affecté par le départ de son amie.

Entre deux bouchées, la petite lâcha un merci qui fit sourire Jim. « De rien. Mais la prochaine fois, plus de vol à l’étalage, on s’est bien compris ? ». Malgré son sourire bienveillant, son regard restait sérieux. Hopper avait beau être gentil, il ne pourrait pas continuer à ignorer les délits commis par les gosses d’Hawkins. Les soupçons s’éveilleraient. « Si je t’emmène au commissariat, tu auras des parents à appeler ? ». Jim avait beau tenter de ne pas le faire, il voyait Eleven à travers cette petite. Elles ressemblaient à des petits animaux sauvages toutes les deux. Et si son intuition était bonne, cette enfant ne devait pas être emmenée au commissariat. La CIA pouvait très bien avoir placé des espions parmi les rangs des forces de l’ordre. C’était même plus que probable. Mieux valait creuser avant de foncer tête baissée.

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I didn't do anything, sir !

Five était contente. Le shérif avait accepté de lui parler de ce qui le tracassait. Elle aimait aider les gens, surtout à propos de leurs sentiments. Peut-être parce qu'elle les ressentait aussi. Peu importe la raison, en fait. Des amis qui ont des soucis... "Soucis" ? Oh... Synonyme de "ennuis". Elle pensa aussitôt aux méchants qui la poursuivaient. Mais les amis du shérif n'avaient pas forcément les mêmes problèmes qu'elle. La jeune fille tourna la tête vers le représentant de l'ordre, mais décida finalement de ne pas relever, se mettant à manger.

Lorsque l'adulte lui fit comprendre de ne plus recommencer, elle hocha la tête. Elle ne voulait plus risquer de tomber sur un policier. Et elle ne tomberait pas toujours sur quelqu'un d'aussi gentil que cet homme. Et puis, malgré le fait que les règles de la société soient encore très floues pour la rouquine, elle avait maintenant compris que prendre des choses sans donner un bout de papier avec un chiffre dessus, c'était mal. Pourquoi, ça, elle ne comprenait pas encore. Mais pour passer inaperçue, il fallait jouer le jeu.

Le shérif évoqua une nouvelle fois le commissariat et ses parents. Cependant, il semblait également évoquer la possibilité qu'elle n'en ait pas. Fronçant les sourcils, elle regarda l'adulte à côté d'elle et secoua la tête. Hors de question qu'elle aille là-bas. Sinon, c'était certain que les tarés la retrouveraient.

"Pas le commissariat. Dangereux."

Puis, elle se rappela de ce que le shérif avait dit avant à propos de ses amis. Peut-être qu'elle pouvait vraiment faire confiance à cet homme.

"Amis.. Soucis avec des méchants ?"

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You did'nt do anything, right ? Pourquoi lui parlait-il de ça ? Ce n’était qu’une fillette et d’autant plus, une gamine perdue. Peut-être que Jim cherchait simplement à se montrer honnête, à ne pas tenter de dissimuler ses troubles derrière un sourire de façade. Quoi qu’il en soit, le shérif poursuivit bien rapidement en rappelant à la gosse qu’elle ne devrait plus voler. N’importe quel autre flic l’aurait directement emmenée au commissariat le temps d’appeler ses parents. Et si elle était comme Eleven, alors ce n’était pas une bonne idée. Dès qu’il lui parla de ses parents, la petite n’hésita pas à lui rétorquer que le commissariat aurait été dangereux. Hopper aurait pu se braquer. Lui, le shérif, ne pouvait accepter que son propre lieu de travail fût dangereux. Pourtant, il comprenait ce qu’elle voulait dire.

Il soupira. Elle enchaîna. Jim fronça les sourcils et tourna la tête vers elle en tirant la moue. « Oui. Si on veut ». Tout n’était pas si simple. Plusieurs personnes de son entourage étaient en danger. Il y avait évidemment Eleven, probablement la plus exposée. Ensuite, il y avait tout de même Will. Revenu de ce lieu maudit, il n’était toujours pas sorti d’affaire puisque la CIA gardait un œil sur lui. Sans parler de tous les autres gamins qui finiraient en marionnettes de la CIA s’ils ne faisaient pas attention à ce qu’ils disaient ou faisaient. Jim n’était pas à l’aise avec tout ça. C’était son rôle de les protéger et il ferait tout pour assurer. « Comment tu t’appelles ? ». Hopper lui adressa un petit sourire encourageant. « Moi, c’est Jim Hopper ».

Après un instant d’hésitation, l’homme enchaîna : « D’accord. On ne retourne pas au commissariat. Tu as peut-être besoin de quelque chose ? Des vêtements, de la nourriture ou peut-être de l’argent ? ». Il fronça les sourcils. Était-il vraiment en train de faire ça ? Jim aurait probablement dû la confier à quelqu’un. Mais à qui ? Tout le monde était susceptible d’être corrompu par la CIA. Seules quelques personnes de confiance étaient sûres. En tous les cas, Hopper ne pouvait l’abandonner. Désormais, il lui fallait veiller à ce qu’elle aille bien. « Tu as des amis qui veillent sur toi ? ». Beaucoup de questions mais le shérif devait savoir ...

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La réponse était beaucoup trop évasive pour Five. Cela ne l'avançait pas plus que si le shérif n'avait pas répondu du tout. La gamine tourna la tête vers l'adulte, fronçant les sourcils pour montrer son incompréhension. Elle ne comprenait pas ce que signifiait cette réponse. Il avait dit "oui", mais la phrase qui suivait semait le doute. Avant de pouvoir demander des explications, le shérif continua. Il lui demanda son prénom. Il lui fit même un sourire avant de se présenter. Five répéta le nom du shérif dans sa tête afin de le retenir. Elle faisait cela à chaque fois qu'on lui donnait une information à retenir. Elle ne s'en rendait pas vraiment compte. Jim Hopper. Elle réfléchit. Donner son prénom de façade, ou bien celui qui était encré dans sa peau ?

Alors qu'elle pesait le pour et le contre, Hopper enchaîna. Elle tourna le regard vers lui en l'écoutant. Il était vraiment prêt à l'aider. Pourquoi ? Seulement parce qu'elle était une enfant ? Parce qu'il était gentil ? Quelles étaient les motivations de Jim Hopper ? Autumn détourna le regard, buvant quelques gorgées de soda. Puis, elle se décida à répondre. Mais elle évita soigneusement la question sur son nom.

"Merci. Pas besoin. Ami... Un ami aide. Oublié la nourriture chez lui et peur d'y retourner seule. Mais... merci."

Cela la frustrait énormément de ne pas savoir s'exprimer correctement. Elle avait l'impression d'être idiote. Autumn soupira et après y avoir murement réfléchi, elle remonta la manche de son pull, laissant apparaître ce tatouage : 005. La jeune fille releva les yeux vers Hopper. Observant sa réaction, elle posa une question, ou en tout cas, elle tenta de la poser, gênée par son manque de vocabulaire :

"Vous connaître ?"

C'était très, très risqué. S'il était un méchant qui n'avait pas encore compris qui elle était, Five était fichue. Mais si tel était le cas, elle se défendrait. Il avait beau être gentil avec elle, s'il essayait de la ramener dans ce laboratoire maudit, elle n'hésiterait pas à utiliser ses pouvoirs, peu importe les conséquences que cela aurait, sur elle ou sur lui.

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You did'nt do anything, right ? Hopper jeta un regard à la gamine. Elle buvait tranquillement son soda, ignorant royalement dans quelle galère monumentale elle aurait été plongée si elle avait été attrapée par un autre que lui. N’importe quel autre policier ne se serait même pas posé la question. Ils l’auraient directement emmenée au commissariat. Cette fillette était imprudente et malheureusement pour elle, cela risquait de lui jouer des tours un jour ou l’autre. En attendant, aujourd’hui, Jim veillerait sur elle. Quand le shérif lui proposa de l’aider, elle parvint à lui expliquer qu’un ami s’occupait déjà d’elle. Hopper fronça les sourcils. Eleven avait eu Mike. Peut-être que cette gosse avait quelqu’un du même genre. Ou peut-être qu’elle était tombée sur un psychopathe. Sauf qu’un psychopathe ne l’aurait sûrement pas laissée se balader seule en ville. Son ami avait de fortes chances d’être jeune et assez insouciant.

Soudain, sans prévenir, elle souleva la manche de son pull. Un tatouage avec un cinq gravé dans sa peau trônait sur son avant-bras. « Pu... ». Hopper étouffa maladroitement son juron dans un sourire mal à l’aise. « Cache ça petite ». Il lui fit signe de la main de rabattre sa manche. Oui, il connaissait. Peut-être un peu trop bien, malheureusement. « Je comprends mieux, maintenant. Mais fais attention, ne montre surtout pas cela à n’importe qui ». Le shérif lui lança un regard entendu. A nouveau, elle prenait des risques énormes.

« Je peux te raccompagner chez cet ami ? ». Jim aurait l’occasion de voir de qui il s’agissait, en bon shérif d’Hawkins, il connaissait chacun de ses habitants. S’il avait le moindre doute quant aux bons traitements de la gamine, alors l’homme n’hésiterait pas à la recueillir chez lui s’il le fallait. Hors de question de laisser tomber une gosse seule et probablement traquée par cette saleté d’agence. Le shérif attendit une réponse, ils ne devaient pas rester là trop longtemps, ils allaient finir par attirer l’attention et Hopper ne voulait pas que la gamine soit de nouveau piégée. « Bon, mettons-nous en route ». Aussitôt, la voiture démarra et avala l’asphalte.
© CRIMSON DAY

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