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 Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité

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Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité Vide
MessageSujet: Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité   Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité EmptySam 3 Mar - 21:19



Mackenzie Clark
Feat Lily Collins



CARNET D'IDENTITÉ


△ nom : Clark △ prénom : Mackenzie △ autre(s) prénom(s) : Aucun △ Surnom(s) : Aucun, elle n'aime pas qu'on la surnomme △ date de naissance : 13/04/1966 (18 ans) △ lieu de naissance : Atchison, dans le Kansas (dans ses souvenirs) △ Origines : Américaine △ Taille : 1m70 △ Cheveux : Bruns/châtains △ Yeux : Bruns/noisettes △ lieu de résidence : Un petit appartement dans les alentours de Hawkins △ Études : En pause (moyens financiers) △ métier(s), occupations : Assistante vétérinaire △ orientation sexuelle : Hétérosexuelle △ statut social : Célibataire △ groupe : Return of the Jedi △ rang : Donjons & Dragons



△ Profil psychologique : Mackenzie n'est pas facile à cerner. Elle peut se montrer amicale un instant et l'instant d'après elle peut vous sembler froide et distante. Rassurez-vous, elle ne souffre pas de trouble dissociatif de l'identité, elle est simplement compliquée.

Pour commencer, Mackenzie est une personne posée au quotidien. Elle est intelligente et arrive à se saisir de petits détails pour éclairer une situation. Généralement, elle cerne relativement bien les personnes qui l'entourent et sait de qui elle doit se méfier. Vous comprendrez ainsi qu'elle ne se laisse pas duper facilement. C'est même plutôt elle qui est fine stratège lorsqu'elle veut arriver à ses fins, pouvant se montrer manipulatrice en jouant sur les sentiments entre autres ou en exerçant du chantage. Pour autant, c'est une personne droite et juste, loin de l'arrogance qu'elle semble parfois montrer. Dès qu'elle a obtenu ce qu'elle voudra ou que vous n'êtes pas de ceux qu'elle méprise, elle se montrera honnête et franche avec vous.
Pour gagner sa confiance, il faudra vous armer de patience. En effet, c'est une femme un peu solitaire, question d'habitude « forcée » avec la barrière qu'elle ressentait entre ses parents et elle, et très méfiante, ce qui s'explique aussi par son histoire et les observations qu'elle a pu faire des êtres humains mais peut-être également par les émotions d'angoisse véhiculées par ses parents. Elle l'est d'autant plus depuis la découverte qu'elle a fait à son sujet. Elle tente de ne rien laisser paraître d'elle le plus souvent. Je ne parle pas d'agacement, de joie, ou d'autres émotions primaires qu'elle pourra témoigner ouvertement, mais de sentiments plus profonds, tels que l'attachement ou la nostalgie. Les seules émotions primaires qu'elle cherche à cacher sont la peur et la tristesse. Elle semble être une personne dénuée de toute crainte, inatteignable, mais ce n'est qu'une façade. Elle a des moments où elle sombre dans une sorte de mélancolie et présente des peurs « communes » à une grande partie de la population ; peur de perdre des êtres chers, peur de découvrir le passé de sa famille, par exemple. Mais elle cherche toujours à cacher son angoisse, peut-être par fierté ou pour se convaincre qu'elle est forte. Elle n'a pas encore compris que le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de la vaincre. Quoi qu'il en soit, une fois que vous avez atteint son cœur, elle ne se dévoilera pas forcément davantage mais vous vous rendrez compte qu'elle sera digne de confiance, bienveillante envers vous et disposée à vous écouter si vous ressentez le besoin de lui parler. Par contre, brisez sa confiance et jamais vous ne la retrouverez. Elle n'ira pas forcément jusqu'à vous le faire payer, tout dépend de votre faute, mais sa rancune l'empêchera d'oublier.
Une autre chose à noter est que tout le monde ne pourra pas gagner sa confiance. Comme je l'ai dit, elle méprise certains individus. Plus généralement, une légère once de misanthropie s'est immiscée dans son âme. Elle déteste les êtres humains pour la violence qu'ils occasionnent, pour les différences qu'ils ne respectent pas, pour la nature qu'ils détruisent à petit feu, pour l'argent qu'ils cherchent à obtenir par tous les moyens. Ceux là sont ceux qu'elle méprise. Et elle ne se gênera pas pour le leur montrer, usant de sarcasmes et d'un sens de la répartie particulièrement bien maîtrisé. Sachez toutefois qu'elle apprécie l'humour noir et les répliques cinglantes, alors vous en prendre une dans la face ne sera pas forcément signe de son mépris non plus. Espérons simplement que vous ne soyez pas trop susceptibles !
Enfin, Mackenzie est très têtue et ira au bout de ses idées, quitte à changer de moyens pour y parvenir en cas d'obstacle, sans remettre en cause la destination. Ce premier défaut en cache un autre : l'imprudence. Bien qu'elle soit très intelligente, elle pourra parfois se précipiter sans réfléchir à toutes les éventualités possibles et ne visualisera pas forcément le danger immédiat ou futur.

Tourmentée par ses découvertes et sa vie passée qui lui semble être un mensonge, elle souhaite éclaircir toute cette affaire mais se sent oppressée par les sentiments de culpabilité et de contradiction qui l'animent ; elle en veut à ses parents de lui avoir caché la vérité tout en sachant que c'était un moyen de la protéger, et elle s'en veut d'aller à l'encontre de leur volonté. Ce tumulte d'émotions la fragilise et peut la rendre parfois agressive, mais cette hostilité n'est que le reflet de sa peur. De la peur de ce qu'elle va découvrir.

En ce qui concerne ses loisirs, ils sont variés. Son travail occupe de nombreuses heures mais elle ne le perçoit pas vraiment comme tel étant donné qu'elle évolue dans son « milieu ». En effet, les animaux sont une grande passion pour elle alors s'en occuper est l'un de ses passe-temps favoris. Elle le fait même en dehors de ses heures de travail d'ailleurs, étant donné qu'elle est bénévole dans un petit refuge pour chiens et chats situé aux abords de la forêt. Par ailleurs, son patron, Alexander Woods, est très sympa et se montre arrangeant si nécessaire. Il faut dire qu'elle en fait de même puisqu'elle fait régulièrement des heures supplémentaires et qu'elle parvient à se libérer la plupart du temps pour lui filer un coup de main en urgence.
En dehors du travail, elle apprécie les balades en pleine nature, la lecture ou encore passer du temps avec quelques amis autour d'un verre. Il lui arrive aussi d'aller jouer dans la salle d'arcades « The Palace », mais ce n'est pas ce qu'elle préfère. Elle le conçoit davantage comme une perte d'argent et ne s'imagine pas passer toute une après-midi à mettre des jetons dans une fente de machine, contrairement à d'autres. Après, chacun son opinion ! Dans d'autres circonstances, avec l'aide financière de ses parents, peut-être y aurait-elle passé plus de temps et aurait-elle nourri davantage la borne d'arcade.
Évidemment, elle passe une grande partie de son temps à enquêter sur son passé et sur celui de sa famille, ou plutôt de ses deux familles, et cherche à découvrir ce qu'il se trame à Hawkins. Mais peut-on vraiment parler de loisir ? Si oui, c'est probablement l'un des plus dangereux du monde !

△ Caractéristiques physiques : Mackenzie est une jeune femme âgée de 18 ans. Elle mesure 1m70 pour 58 kg et présente une silhouette plutôt bien proportionnée. C'est peu, mais elle a une sacré force dans les bras alors maintenir un chien de 50 kg voire plus ne lui est pas impossible, surtout qu'elle dispose d'une « arme » dont seule elle a le secret. Elle n'est pas vilaine et, pour ne rien vous cacher, il lui arrive d'user de ses charmes pour parvenir à ses fins – dans la limite du raisonnable bien entendu ! - , sans la moindre culpabilité envers la personne dont elle profite. Elle sait cependant que la beauté n'est qu'une question de goût et de regard, et contrairement à un certain nombre de personnes, elle a conscience que ce n'est pas ce qui prime. En effet, malgré quelques impressions qu'elle peut donner ou paroles qu'elle peut prononcer allant dans ce sens, elle n'a pas la prétention de certaines demoiselles qui passent leur vie devant un miroir à s'admirer, à se pomponner, au lieu d'admirer l'horizon qui se dresse devant elles. Peut-être que ceux qu'elle parvient à charmer pour obtenir des informations ou autre devraient en tirer leçon. Mais elle ne rêve pas ; après avoir pensé intérieurement qu'elle semble une fille facile, ils l'insulteront tout haut de ne pas leur permettre d'aller plus loin, sans chercher à se remettre en question. Telle est la nature humaine ; ils n'apprennent jamais de leurs erreurs ou de leur passé.

Mackenzie arbore des cheveux soyeux de couleur châtain, plus ou moins foncés en apparence selon les reflets du soleil, ondulés de nature mais qu'elle peut lisser régulièrement, en fonction de son humeur ou de la météo. Elle les laisse libre la plupart du temps, hormis au travail où elle est obligée de les attacher. Il lui arrive aussi de faire des tresses ou un chignon tressé, mais le look « sauvage » des cheveux qui tombent dans le dos reste sa préférence.
Sa chevelure s'accorde superbement avec ses yeux bruns pétillant de malice. Son regard est très expressif ; sans un mot, elle peut vous montrer la colère qui l'anime uniquement avec son regard, ou au contraire, ce regard peut vous communiquer une infinie douceur. Il vous faudra être très patient si vous souhaitez qu'un tel regard empreint d'innocence vous soit adressé, car il est généralement réservé aux animaux qu'elle rencontre. Elle ne l'exprime que très rarement envers sa propre espèce, peu le méritent, selon elle. Enfin, fière comme elle, soyez d'autant plus persévérant et observateur si vous souhaitez y déceler la peur, car elle fera toujours son possible pour la cacher. Quoi qu'il en soit, hormis la peur si celle-ci devient incontrôlable, il lui est facile d'afficher un visage fermé, dénué de toute émotion, et il vous sera alors impossible de déchiffrer ses pensées ou son état d'esprit.
Après ce regard pétillant, c'est son sourire qu'on remarque. Voire même en premier. Lorsqu'elle sourit, elle donne l'impression d'être un ange, une personne d'une extrême gentillesse. Ce sourire radieux peut s'avérer parfois hypocrite, non pas qu'elle ne soit pas honnête, mais il est des choses qu'on ne peut pas balancer dans la face des gens – au boulot par exemple, si des propriétaires d'animaux l'insupportent, elle ne va pas se risquer à les agresser verbalement ! - , mais détrompez-vous, regardez bien son rictus et vous comprendrez immédiatement l'ironie qui en découle. Celui-ci sera probablement suivi d'une pique dissimulée sous des paroles entendables. En dehors du travail par contre, elle ne passera pas par quatre chemins.

Sa tenue vestimentaire dépend des occasions et de son humeur. Au quotidien, elle s'habille simplement mais élégamment – jeans ou jupes, pulls, t-shirts, chemises, avec des chaussures variées. Au travail, elle porte une blouse, pour des questions d'hygiène et de sécurité. Pour des soirées ou pour des événements particuliers, elle opte pour des vêtements un peu plus chics qui la mettent en valeur, robes ou autres.
Elle agrémente parfois ses tenues par le port d'un ou deux bijoux discrets mais agréables à regarder.
Enfin, elle ne se maquille pas régulièrement et lorsqu'elle le fait, cela reste léger. Elle ne souhaite pas ressembler à un clown comme certaines autres demoiselles qu'il lui arrive de croiser de temps à autre...

△ Autre chose à savoir sur ton personnage :
→ Mackenzie s'est découvert deux dons au cours de sa vie : Celui de la télékinésie qui lui permet de faire bouger des objets ou des personnes par la force de son esprit, ainsi que celui de la biokinésie, variante de la télékinésie, orientée sur le corps d'êtres vivants.
Elle maîtrise particulièrement bien celui de la biokinésie sur les animaux. En effet, en stimulant certaines parties de leur cerveau, elle peut par exemple les apaiser, ou alors elle peut ressentir une douleur musculaire ou autre. Si elle sait se débrouiller dans ce domaine, il lui a fallu un autre acquis que la simple utilisation de son pouvoir. Elle a appris des notions d'anatomie et de physiologie, ainsi que la neuroanatomie animale. C'est un don qu'elle n'a que très rarement utilisé sur les êtres humains par contre (les deux premières fois, lorsqu'elle ignorait encore tout de ses dons, c'était ses émotions qui l'avaient guidé, ce n'était donc pas volontaire). Il lui est déjà arrivé de chercher à provoquer une petite douleur pour pouvoir se débarrasser de la présence d'une personne, mais elle n'a jamais consciemment brisé un os ou rendu fou quelqu'un, pour l'instant. Ainsi, elle manque un peu d'expérience en ce qui concerne l'utilisation de ce don sur sa propre espèce.
Utiliser ses dons lui demande un certain effort et beaucoup de concentration. S'il s'agit simplement d'apaiser un animal quelques instants, elle ne ressent pas de fatigue soudaine ni de maux indésirables. Par contre si elle doit enchaîner ou que l'utilisation de son don se prolonge, divers symptômes l'assaillent. Maux de tête, saignements de nez pour lesquels elle prétexte une fragilité des capillaires sanguins, à son patron par exemple, tremblements, ... Dans les cas où elle abuserait de son pouvoir, elle peut même faire un malaise. Ainsi, elle évite au maximum de les utiliser, sauf en cas de danger ou sur des animaux très turbulents. Évidemment, ce n'est pas la raison principale à ce comportement ; elle sait très bien que personne ne doit découvrir qui elle est.
Elle ignore complètement si elle possède d'autres dons, mais elle suppose qu'ils se seraient déjà manifestés si tel était le cas.

→ Elle est végétarienne.



Biographie officielle



Un jour comme les autres. Tout va bien. Comme chaque matin de cet été accablant, le soleil te frappe en plein visage à travers les rayons de tes volets. Tu te lèves nonchalamment, tu soupires en songeant à la journée de cours qui t'attend, tu jettes un coup d’œil dans le miroir « Mouais, j'ai déjà eu pire comme gueule de zombie ». Puis tu te prépares. Et tu pars pour une nouvelle journée routinière, songeant déjà à celle du lendemain, qui ne s'annonce pas différente. Et là, c'est une grosse erreur. Un accident. Un trop plein d'alcool. Une lettre découverte. Et c'est la descente aux enfers.


Chapitre I : Mes parents & mon enfance

Alors moi, c'est Mackenzie Clark. Je suis une jeune femme ordinaire, âgée d'aujourd'hui 18 ans, et... Attendez ? J'ai dit ordinaire ? Quelle erreur ! Je crois que cela fait bien longtemps que ce mot ne peut plus servir à me décrire. Mais c'est bien une longue histoire, semée de rires, de chagrins, de frayeurs et d'obstacles. Cette histoire qu'est ma vie, et que je vais tenter de vous raconter...

Une vie commence toujours par la rencontre de deux personnes. Ou depuis peu par la rencontre avec une éprouvette. Moins romantique, n'est-ce-pas ? Heureusement, je ne fais pas partie de ces rares cas. Quoique, tout aurait peut-être été plus simple.

D'aussi loin que je me souvienne, je suis née dans le Kansas et le berceau de mon enfance fut la ville d'Atchison, située le long de la rivière Missouri. Mon père, Jayden, avait toujours vécu aux États-Unis mais avait des origines Irlandaises, dont il était fier soit dit en passant. Il était employé dans une entreprise de métallurgie. C'était un homme simple, doux, sans ambition professionnelle, ayant pour seul désir le bonheur de sa famille. Ma mère et moi, en somme. Lyra était son prénom. Un nom à la sonorité mélodieuse et délicate... Et pourtant ! Aïe aïe aïe quand je faisais une connerie j'avais intérêt à courir vite et à trouver une bonne planque ! Mon père, lui, c'était limite s'il ne me donnait pas des marshmallow après que j'ai cassé un vase ancien, par crainte que je ne me sois coupée avec des débris. Mais à part ça, c'était une femme très à l'écoute et soucieuse de mon bien-être, avant le sien. Comme tous bons parents, j'ai envie de dire... Elle avait choisi de travailler à temps partiel après ma naissance pour pouvoir s'occuper de moi convenablement. Il faut dire aussi que nous n'avions pas les moyens d'embaucher une nounou pour me garder.

Mes parents s'étaient rencontrés à Reno, dans le Nevada, le seul lieu que ma mère connaissait à cette époque là. Et quelle déchirure lorsqu'elle dut le quitter ! Mais par amour, on peut faire beaucoup de choses, me semble-t-il. Je n'ai pas encore eu l'occasion de me confirmer cette hypothèse. Il faut dire que je m'en moque un peu. Bref, excusez-moi, je m'éloigne du sujet.
Lors de leur rencontre, mon père avait 19 ans, ma mère 18. Jayden profitait de ses grandes vacances pour visiter plusieurs états avec deux de ses amis. Bien entendu, le Nevada était sur leur route. On peut dire que sa rencontre avec ma mère s'est jouée de peu. Elle était serveuse à ce moment là dans un petit bar connu de la ville. Il n'était pas prévu que les trois jeunes hommes y fassent une halte, mais en voyant une panneau indiquant une baisse des prix jusqu'à la fin de la semaine, ils se dirent qu'il serait idiot de ne pas en profiter. Les êtres humains sont idiots certes, mais pas quand il s'agit de boire ! Alors ils s'installèrent à une table. Et bien sûr, le truc cliché, ce fut ma mère qui les servit. Nan je déconne, il s'est passé un petit quelque chose qui a amené à cette situation... En réalité, c'était l'un de ses collègues qui était chargé de s'occuper des clients installés à l'extérieur. Seulement, Cupidon le fit trébucher et il se coupa avec du verre ! C'est ainsi que ma mère fut amenée à le remplacer. À croire que le destin voulait les réunir.
Immédiatement, elle lui tapa dans l'œil – pour une fois que c'est dans ce sens là ! Ok, ok, j'arrête de plaisanter sur les violences conjugales ! – et, au vue de ses joues qui s'empourpraient, on pouvait dire que c'était réciproque. Je vous dis ce qu'on m'a raconté hein, je n'ai pas le pouvoir de remonter le passé !
Après quelques boutades et compliments, elle accepta un rendez-vous pour le soir même. Je parle d'un simple rendez-vous hein, ne vous permettez pas de dire qu'elle était une fille facile ! Elle avait plutôt la capacité de ressentir l'intention, la nature des individus. Non pas comme un don, mais comme un sixième sens. Et elle avait bien senti que celui qui allait être mon père était un homme doté d'une bonté hors du commun. Finalement, ce rendez-vous en amena un second, puis un troisième, et un dernier avant le départ de mon père pour un état suivant. Leurs adieux furent déchirants. La gorge serrée, mon père s'éloigna pour poursuivre son périple.

Lorsque vous tombez amoureux, on dit que vos pensées sont tournées vers l'être aimé. Il occupe tout votre esprit. Vous n'attendez qu'une chose, c'est de pouvoir vous blottir contre lui – je dois être amoureuse de mon lit –, sentir son odeur, entendre son cœur battre pour vous. Ces deux-là n'ont pas fait exception. À peine trois jours après son départ, Jayden retourna à Reno et il décida de kidnapper ma mère à son travail... Avec son autorisation bien entendu ! La douleur de quitter sa famille et sa ville natale fut importante, mais moins que celle de quitter l'homme pour lequel elle avait succombé. Je sais, c'est difficile à comprendre. Même moi, avec mon regard d'aujourd'hui, j'ai du mal à concevoir qu'on puisse tout quitter pour une personne que l'on ne connaît que depuis quelques jours. Peut-être était-ce là son sixième sens qui l'avait guidé. Je n'en sais rien, probablement qu'elle non plus ne connaissait pas la réponse. Quoiqu'il en soit, je trouvais que c'était une histoire touchante, bien que banale. Je ne l'enviais pourtant pas. Peut-être parce que justement je n'avais pas encore rencontré CETTE personne là. Bref.

À la fin des vacances d'été, mon père quitta le domicile parental pour s'installer avec sa dulcinée dans un petit appartement à Atchison. Ma mère trouva un petit boulot de secrétaire dans un cabinet dentaire tandis que mon père allait s'apprêter à bosser dans l'entreprise de métallurgie dont je vous ai parlé.
Au bout de 2 ans, ils déménagèrent dans un appartement plus grand. Ma mère s'était parfaitement adaptée à cette nouvelle vie et Reno n'était plus qu'un lointain souvenir.

Ce fut 7 ans plus tard que je rejoignais leur vie. Le 13 avril 1966. J'étais leur bonheur, malgré mes cris durant la nuit, mon apprentissage un petit peu tardif de la marche debout – vous voyez, déjà dans mon enfance il y avait des indices qui indiquaient que j'allais aimer les animaux, haha ! –, et mes premiers mots qui étaient « manger » et « dormir », au lieu de « papa » et « maman ». Même si nous n'étions pas riches et que nous devions parfois nous serrer la ceinture, je ne rêvais pas d'une autre enfance et je n'enviais pas ces petites filles à papa qui avaient leur poney, ou ces gosses qui avaient toute une boutique de jouets. Moi j'avais mes parents, et c'était ça l'essentiel.


Chapitre II : Un premier incident

Cette douce enfance que j'eus la chance de connaître me semblait éternelle. Les années défilaient, mais de mes yeux enfantins, je n'avais pas l'impression de changer, ni de mûrir. En même temps, j'avais 8 ans. Je me voyais comme Peter Pan au Pays Imaginaire. J'étais bien naïve, à cette époque. Je n'imaginais pas un instant les dangers de ce monde, la noirceur qui nourrissait certaines âmes humaines et l'appât du gain qui régissait le fonctionnement entier de cette planète. Cette idylle dans laquelle je vivais ne dura pas, et ce pour trois raisons.

Bien que la première remonte à loin, je m'en souviens encore très bien. Probablement car je l'ai mise en lien avec la troisième. C'était un samedi après-midi. Un samedi ordinaire. Oui, jusqu'à ce jour précis, je pouvais encore utiliser ce terme. Je jouais au parc, sous la vigilance de ma mère. Une vigilance semi-attentive, puisqu'elle avait donné rendez-vous à deux de ses amies et détournait régulièrement ses yeux de moi pour leur adresser la parole. J'en étais ravie, je n'avais plus besoin de me cacher constamment dans la petite cabane perchée qui me servait d'abri. J'étais avec Jordan, un garçon de mon âge un peu turbulent. Très malpoli aussi. Je ne pouvais pas vraiment dire que je jouais avec lui, ses jeux violents ne m'intéressant guère, mais je m'étais accommodée à sa présence dans « ma » cabane. Je l'imaginais comme étant mon domestique. J'avais aussi droit à mes caprices de princesse, non ?
Au bout d'un moment, il me lança :

« Ah ah ah ! Viens voir Mackenzie, un extraterrestre se balade dans le parc ! »

Je levais les yeux au ciel, mais ma curiosité prit le dessus.

« Quoi ? » lui demandais-je, arrivée à sa hauteur.

Il pointa du doigt un enfant visiblement atteint d'un handicap. Je n'étais peut-être pas très mature et un peu effrayée par les personnes handicapées – avec mes yeux d'aujourd'hui, je vois les choses bien différemment... –, mais je savais très bien que ce n'était pas un comportement acceptable.

« Arrêtes, Jordan. Ce n'est pas drôle. »

« Oh si, trop ! J'oserais pas sortir avec une tête pareille ! » renchérit-il. « Ah ah ah un autre enfant vient de le pousser, tu devrais voir comme il est tombé ! »

Et il se mit à rire de plus belle. Je ressentis une immense colère. Mêlée à cette colère, une autre sensation m'envahit. Je me suis soudainement sentie bizarre. Je n'avais jamais connu telle sensation. Je fixais le malotru qui me tournait le dos. Et, en une fraction de seconde, j'entendis un « crac », suivi d'un cri avant de le voir tomber de la cabane. D'autres cris se mêlèrent à cette agitation, des cris de femme, entre autres la mère de Jordan, mais j'étais comme dans ma bulle. Je me laissais tomber et me mis à respirer difficilement. Je ne comprenais pas trop ce qu'il venait de se passer. Au bout d'une minute, la tête de ma mère apparut à travers la fenêtre de la cabane.

« Mackenzie ?? Tu vas bien ?? Que s'est-il passé ? Pourquoi tu saignes du nez ? » enchaîna-t-elle, la voix empreinte d'inquiétude.

Je commençais à peine à reprendre mes esprits que sa voix agressait mes oreilles. J'avais la tête lourde. Je me rendis alors compte qu'elle avait raison, je saignais du nez. Je me levais difficilement et descendit finalement de mon perchoir. Bien sûr, comme je saignais du nez, la mère de l'avorton pensait que nous nous étions battus et que je l'avais poussé. Elle était en colère puisque la chute lui avait cassé la jambe. Mais était-ce réellement la chute qui lui avait fracturé l'os ? Ou l'os fracturé qui l'avait fait tomber ? Je m'en tins à la version la plus probable, à celle de la mère. Comment pouvais-je soupçonner un seul instant que j'avais été capable d'une telle chose ? Je ne comprenais pas, tout s'était passé si vite. À mes yeux, j'avais simplement fait un malaise.
Sous la douleur, le poltron ne prit pas ma défense pour réfuter notre altercation. Ni par la suite d'ailleurs, visiblement fâché que je ne me sois pas amusée de ce pauvre enfant handicapé. Aujourd'hui, si je le recroisais, j'aimerais bien lui briser le nez et la mâchoire, histoire qu'on rigole de sa tête. Nan je plaisante voyons. Lui tordre le cou serait préférable. Ne fuyez pas, je rigole encore ! Je vaux mieux que ça, moi. Et je n'omets pas qu'il a pu changer et devenir un garçon sage et éduqué. Regardez, l'ancien voisin de mes parents était un chieur sans nom. Depuis qu'il a pâli et qu'il habite au cimetière, il s'est nettement calmé ! Je vous assure ! Désolée, j'aime l'humour noir.
Enfin bref, je ne philosopherai pas sur le changement humain, je crains de trop mépriser certains côtés pour être objective. On dit que nous avons tous une once de noirceur, pour certains c'est l'âme toute entière qui est complètement pourrie, à contrario je doute que tout le monde ait une part de lumière...

Suite à cet événement, je trouvais mes parents quelque peu différents. Je ne sais pas trop comment vous expliquer le ressenti que j'avais... Ils étaient là, ils s'inquiétaient pour moi si je leur disais que je n'allais pas bien, ils jouaient toujours avec moi, ils m'achetaient toujours ce dont j'avais besoin. Mais il y avait comme une barrière. J'avais l'impression que devant moi ils agissaient comme à l'accoutumée, mais que dès qu'ils s'éloignaient, les choses étaient différentes.

Cette situation ne s'améliora guère lorsque mon père fut viré pour licenciement économique quelques semaines plus tard. Et ce fut là la seconde raison qui me rapprocha de la fin de mon idylle, bien que j'eus l'impression quelque temps qu'elle m'y amena de nouveau.
Le seul salaire de ma mère ne suffirait pas. Mon père chercha du travail mais avec la crise induite par le choc pétrolier de 1971 dont les effets durèrent plusieurs années, ses recherches s'annoncèrent vaines. Alors, après de nombreuses hésitations et au moment où nous allions être expulsés de notre logement, mes parents acceptèrent d'aller vivre chez ma tante – la sœur de mon père – dans la ville de Hutchinson, également située dans le Kansas, le temps que notre situation s'améliore. Étrangement, je ne me sentais pas triste de partir, espérant que ce serait un peu une « nouvelle vie » et que cette barrière invisible que je ressentais ne nous suivrait pas jusque là-bas. Un peu comme un fantôme qui hanterait les lieux, vous voyez ?


Chapitre III : Adieu barrière, de nouveaux amis et... Deuxième incident

Lors de notre « déménagement temporaire », nous avions emmené l'essentiel de nos affaires. Lorsqu'on est au complet et soudé, c'est ce qui compte non ? Aujourd'hui je peux l'affirmer plus que jamais. Je me débarrasserais volontiers de toutes mes affaires pour retrouver cette vie que j'avais connu. Mais je vous l'ai dit, je n'ai pas la possibilité de voyager dans le passé.

Lorsque nous sommes arrivés, ma tante se tenait sous le porche et nous attendait. C'était une femme sympathique et travailleuse, trop même, puisqu'elle passait sa vie à gérer sa ferme, son bétail et ses cultures. Elle n'était pas très ouverte aux autres et au monde. Elle avait d'ailleurs tendance à voir le mal partout ; ce dont j'ai visiblement un peu hérité. Enfin en ce qui me concerne, je préfère employer le terme de « méfiance ». D'un certain côté, ce n'était peut-être pas plus mal. Pour elle comme pour moi.

Depuis qu'elle avait perdu son mari d'un cancer l'année d'avant, elle s'était encore plus enfermée dans sa besogne. Je suppose que cet acharnement à la tâche était une façon d'oublier sa peine. Je fus par ailleurs surprise de la voir amaigrie, les traits déjà marqués malgré son âge et la mine fatiguée. Cependant, je détournais vite les yeux de sa personne, non pas par dégoût, mais par émerveillement pour la beauté naturelle qui s'étalait sous mes yeux. Ma réaction était telle celle d'une prisonnière n'ayant jamais vu la nature. Tous ces champs, cette verdure, ces fleurs aux mille parfums m'apparaissaient comme tout droit sortis d'un rêve. L'odeur de la campagne me chatouilla les narines tandis que le chant mélodieux des oiseaux me donnait envie de siffler afin de les accompagner. Les nombreux bruits de la ferme me vinrent aux oreilles à leur tour ; beuglement des vaches, braiment de l'âne, gloussement des gallinacés, aboiement des chiens, … Je m'y sentais déjà à ma place. La dernière fois que j'étais venue ici je devais avoir 4 ans. Un souvenir me revint aussitôt en mémoire ; je courais après quelques poules, avant de me faire courser par un dindon terrifiant. J'avais crié de peur, heureusement l'un des deux chiens de ma tante, un bon gros Berger Allemand, avait à son tour pris en chasse mon prédateur. La scène, d'un point de vue extérieur, devait être hilarante. Twister, le Berger Allemand, avait eu droit à un bel os en récompense. Lorsqu'il m'aperçut d'ailleurs à notre arrivée, il se précipita vers moi, avec l'entrain que son âge lui permettait encore d'avoir. Il ne m'avait pas oublié. Je lui sautais au cou, plus doucement que la fois dernière, consciente cette fois-ci qu'il ne se faisait plus tout jeune. Le deuxième chien de la maison, Rouky, un croisé Braque moins obéissant que son congénère mais tout aussi attachant, vint également nous souhaiter la bienvenue, d'un trot moins pressé.

Nous prîmes la journée pour ranger nos affaires. Les démarches administratives concernant ma réinscription dans une nouvelle école avaient déjà été effectuées, malgré avoir insisté auprès de mes parents pour leur dire que s'ils n'effectuaient pas ces démarches, ce ne serait pas dramatique. Ainsi, notre vie reprit son cours, doucement mais sûrement. Ma mère avait trouvé un travail dans une librairie tandis que mon père aidait ma tante au quotidien. Quant à moi, lorsque je n'avais pas école ou que j'y rentrais, mon premier réflexe était d'aller voir les animaux. Je caressais l'âne et les chevaux, je donnais des graines aux poules, j'allais voir comment se portaient les vaches et je faisais un détour par le clapier des lapins – de compagnie ! – . J'avais sympathisé avec d'autres enfants dans ma nouvelle école, avec des voisines aussi, mais je n'étais pas aussi enthousiaste de les retrouver que les animaux, que je voyais pourtant tous les jours. Aux côtés de ma tante, j'appris de nombreuses choses sur ces autres êtres vivants peuplant la planète. J'étais bien plus attentive qu'à l'école. Son savoir sur le sujet me semblait intarissable et elle m'en apprenait bien plus en dix minutes qu'un documentaire de deux heures – que je n'avais d'ailleurs l'occasion de voir qu'à l'école compte tenu du prix des télévisions – . Malgré son mode de vie un peu particulier, j'admirais ma tante car elle était respectueuse de son cheptel, contrairement à bon nombre de fermiers, notamment celui qui possédait les terrains adjacents aux siens, m. Richardson. Je l'avais déjà vu traîner son chien par terre en le ramenant chez lui car celui-ci avait voulu jouer avec ceux de ma tante. J'ai songé à ce pauvre animal pendant des heures.
Cette vie à la ferme explique probablement la passion que je porte aux animaux. Bien entendu, mon éducation y est pour quelque chose, mes parents m'ont toujours appris à respecter toute vie, de la plus petite et insignifiante à la plus importante selon eux, celle de l'Homme. Aujourd'hui, je partage toujours cette vision, mais je n'ai pas la prétention des bipèdes à me placer au-dessus des autres vies ; je les méprise pour ça d'ailleurs. Comme le disait Gandhi, « on reconnaît le degré de civilisation d'un peuple à la manière dont il traite ses animaux ». Autant dire que peu de peuples me semblent civilisés. Mais ce fut un autre événement encore qui me rapprocha d'eux. Je vais vous le raconter...

Cela faisait plusieurs mois que nous vivions chez ma tante. C'était une situation un peu spéciale d'un point de vue extérieur, mais nous n'en avions que faire. L'aide offerte par mon père rendait bien service à ma tante, alors même si ma mère n'était pas ravie d'avoir l'impression de profiter de celle-ci, elle ne s'exprimait que rarement à ce sujet.Comme vous vous en doutez, je ne désirais pas quitter ce petit coin de paradis non plus. Surtout que depuis que nous étions ici, j'avais l'impression que tout était redevenu comme avant. Tout était de nouveau « normal ». Cette barrière que je ressentais s'en était allée. Mes parents n'avaient plus cette attitude de retrait vis-à-vis de moi. J'avais retrouvé l'idylle de mon enfance. Elle me semblait inébranlable.

Ce fut quelques semaines après mon neuvième anniversaire que les choses dégénérèrent. La barrière qui s'en était allée allait en fait se fortifier. Un dimanche où le ciel était nuageux, je me trouvais contre la clôture de l'un des prés où paissaient quelques chevaux. Mes parents et ma tante m'avaient interdit d'entrer dans le pâturage s'ils n'étaient pas à côté. Alors j'observais les équidés tranquillement, sans les déranger. Je n'avais pas remarqué que m. Richardson se trouvait dans le champ derrière moi, jusqu'à ce qu'il m'adresse la parole.

« Tu aimes bien les chevaux ? »

Je me retournais, surprise, et le dévisageais quelques instants. Je ne l'aimais pas, mais je m'efforçais de rester polie, surtout qu'il avait engagé la conversation sans méchanceté aucune.

« J'aime tous les animaux. »

« Même les araignées ou les insectes ? » me demanda-t-il, un air amusé sur le visage.

Je haussais les épaules, souhaitant abréger cette conversation malgré la bonne humeur apparente du fermier.

« Dis-moi, vous vous êtes installés ici définitivement ? » me demanda-t-il, d'un ton faussement innocent.

J'aurais dû me douter que derrière cette question se cachaient des sous-entendus, un jugement, mais à 9 ans, que voulez-vous, on a pas le même discernement qu'une personne adulte.

« Je ne sais pas, pour l'instant on est ici, c'est tout. » répondis-je sans même daigner tourner la tête vers lui.

Il émit un sifflement sceptique.

« Mais ton père ne cherche pas du travail ? Depuis le temps que vous êtes là... »

Cette fois-ci, je tournais la tête vers lui, étonnée.

« Il aide déjà ma tante. »

« Oui, enfin son labeur ne vaut pas un véritable travail. En même temps vous êtes logés, nourris et blanchis, alors pas étonnant qu'il ne se bouge pas le cul. Les fainéants profitent jusqu'au bout. » siffla l'homme, médisant.

Je lui jetais un regard noir. Je me suis sentie étrange d'un coup. Mais je connaissais cette sensation. Je l'avais déjà éprouvée une fois. Je me rappelai avec exactitude de ce moment là. Je fermai les yeux, mais avant qu'il ne se passe quoi que ce soit, j'entendis une voix.

« Mackenzie ! Tu viens, il est temps de finir tes devoirs ! »

Il s'agissait de mon père. Sa voix avait fait retomber mes émotions. Qu'était-ce donc cette sensation ? Je n'eus pas le temps de me poser la question plus longuement.

« C'est l'hôpital qui se fout de la charité ! Il te demande d'aller bosser alors qu'il ne fout rien lui-même. » grogna m. Richardson.

Sans dire un mot de plus, je m'éloignais de cet homme mauvais, espérant ne jamais le revoir. Ce dialogue ne dura que cinq minutes. Qu'est-ce donc cinq minutes dans une vie ? L'équivalent d'une goutte d'eau dans l'océan, d'un grain de sable dans le désert. Pourtant, il m'est resté en mémoire. Je pense qu'à cet instant précis, j'ai enfoui dans mon inconscient ma méfiance naturelle à l'égard des autres. Les ragots se disséminent plus vite que le virus le plus contagieux de ce monde. C'est dans la nature humaine de vouloir tout savoir de l'autre sans rien dire de soi-même, pour ensuite raconter à qui veut bien l'entendre les déboires du pauvre malheureux qui pensait se confier à une oreille de confiance. Bien entendu, tous ne sont pas comme ça. Mais avouez-le, vous en connaissez beaucoup, vous aussi.
Deux ou trois jours après cette discussion, j'entendis d'ailleurs d'autres commérages fâcheux à notre sujet. J'étais dans une boutique, pour acheter quelques confiseries. Visiblement, m. Richardson avait raconté à une femme d'un certain âge que mon père abusait de la bouteille et cette dernière s'était empressée de le raconter à une autre femme. J'étais sortie sans plus m'en préoccuper sur le coup car, compte tenu de mon âge, je n'étais sûre de la signification de l'expression « abuser de la bouteille ». Ce n'est qu'en rentrant le soir que j'en demandais la signification à mes parents. Je n'eus pas le courage de leur dire où j'avais entendu ces propos après avoir compris le sens. Je pense d'ailleurs que si je n'avais pas posé la question, cet événement serait passé aux oubliettes. J'aurais peut-être dû.

Là n'était pas la troisième raison de la fin de ma douce enfance et de ma vie « normale ». Ce n'en était que les prémices. Mais l'antagoniste en était le même. M. Richardson. Ce fut très exactement un mois après ma discussion avec lui du fameux dimanche que ma vie bascula de la normalité à l'anormalité. Que la « barrière » invisible réapparut, encore plus imposante.
J'étais dans le poulailler, à jeter des graines aux poules, lorsque je vis le chien de M. Richardson s'approcher. Il s'était visiblement enfui. Il se mit à aboyer et à grogner sur les volailles, qui cherchaient un moyen de s'enfuir.

« Non mon ptit bonhomme ! » lançais-je au canidé. « Tu ne dois pas faire ça ! »

Je sortis du poulailler et attrapai le chien au collier pour le ramener chez lui, sans songer un seul instant qu'il pouvait me mordre. Mais rien à faire, il était assez costaud et je n'arrivais pas à le faire bouger. Au bout de deux minutes, une voix terrifiante me parvint aux oreilles.

« Voyou ! Viens ici sale clébard ! »

Je déglutis difficilement. Son maître approchait, l'air furieux. Presque instinctivement, le chien plaça sa queue entre ses pattes et baissa les oreilles. Il se mit à trembler. À peine le fermier arriva à sa hauteur qu'il l'empoigna par la peau du cou et lui donna un coup de pied dans les côtes.

« Quel clebs de merde ! » rugit-il.

À l'instar du chien, je tremblais, j'étais incapable de bouger et de parler, choquée par cette violence physique et verbale. Le maintenant toujours par la peau du cou, il commença à le traîner vers son étable. Je suivais la scène du regard, toujours immobile. Je l'entendais hurler contre l'animal, sans pour autant comprendre ce qu'il disait. Ce n'était pas plus mal. Lorsque enfin je repris l'usage de mon corps, je me précipitais à sa suite sans même réfléchir à la stupidité de mon acte. J'aurais dû chercher l'un de mes parents ou ma tante, mais j'avais peur que le temps que nous arrivions jusque chez le tortionnaire, il ait déjà fait du mal au chien. Alors je courus jusqu'à son étable. Je le vis attacher son chien avec sa chaîne habituelle et lui asséner des coups.

« Arrêtez ! » hurlais-je, les larmes commençant à monter.

Il se tourna alors vers moi.

« Qu'est-ce que tu fais là toi ? Tu n'as rien à faire chez moi ! Dégages ! » me lança-t-il avec rage, les poings fermés.

Sans plus prêter attention à ma personne, il continua de maltraiter son pauvre chien, redoublant même d'intensité. Là, je sentais très bien qu'une agitation naissait en moi. La même que j'avais ressenti un mois auparavant, et ce fameux jour, dans le parc. Je fermais les yeux quelques instants, avant de les rouvrir. Mes traits et mon regard avaient changé, ils s'étaient durcis. Je ressentais une rage immense, le genre qui vous fait perdre vos moyens. Une soudaine bourrasque s'engouffra dans la grange. Surpris, le fermier se tourna vers moi et en l'espace d'un instant, un outil vint heurter sa tête. Il fut déséquilibré et tomba sur le côté. Il serra sa tête entre ses mains, tentant de calmer la douleur. Le cauchemar ne s'arrêta pas là. Le chien, terrorisé encore la seconde d'avant, se mit à grogner et s'attaqua à la gorge de son maître, avant de se précipiter vers moi l'air menaçant, aussi bien que ses membres douloureux le lui permettaient. Heureusement, la chaîne l'empêcha de m'atteindre. Il devait être à cinq mètres de moi. J'étais plantée là, incapable de bouger, les yeux dans le vague. Je saignais du nez, mais je ne m'en rendais même pas compte.

Il faisait nuit lorsque mes parents me trouvèrent. J'étais assise à quelques mètres du cadavre, les yeux rivés dans sa direction, la tête de Voyou couchée sur mon genou droit, comme si rien ne s'était passé. C'était un peu le cas, dans sa tête à lui. Une minute après m'avoir menacée, lorsque je sentis mes forces me quitter soudainement, il s'était calmé, remuant même la queue comme pour m'accueillir. Je m'étais alors approchée, sans vraiment m'en rendre compte, et m'étais assise, comme si je n'étais plus qu'un automate. Je n'avais plus bougé depuis. Quand mes parents, complètement paniqués, se précipitèrent devant moi, ils remarquèrent que j'avais toujours les yeux dans le vague, comme si j'étais hypnotisée, ou que je n'étais plus qu'un fantôme que tout espoir avait abandonné. Ma main se baladait sur le dos du chien machinalement. Le sang qui avait coulé de mon nez avait séché. C'était une scène digne d'un film d'horreur. Je me rappelle simplement qu'ils se jetèrent un regard. Un regard qui n'eut aucun sens pour moi à ce moment là, mais qu'aujourd'hui je comprends. Il s'agissait d'un regard entendu empreint de terreur. Je crois aussi qu'ils avaient crié en voyant le corps sans vie du fermier, mais je n'en suis plus sûre.
Mon père me prit dans ses bras, tandis que le mien continuait d'effectuer machinalement le mouvement de caresse adressé au chien. Il me ramena à la maison. Ce fut mon dernier souvenir de cette soirée, avant que le sommeil ne vienne m'emporter. Le lendemain, je n'osais pas me lever. Je me cachais sous ma couverture et me mis à pleurer, repensant à la veille. Je commençais à réaliser. C'était un jour d'école, mais étonnement, personne ne vint me réveiller. Ce ne fut qu'en fin de matinée que mes parents vinrent dans ma chambre.

« Mackenzie ? » hésita ma mère.

Je ne bougeai d'abord pas, puis me décidai à me découvrir au bout d'une trentaine de secondes.

« Oui ? » répondis-je dans un murmure.

« Comment te sens-tu ? » me demanda-t-elle.

Je n'eus pas le courage de répondre. Je hochais la tête brièvement.

« Tu n'iras pas à l'école cette semaine, tu as besoin de te reposer. » déclara mon père.

En d'autres circonstances, j'aurais sauté de joie, mais là, j'aurais donné n'importe quoi pour qu'il ne se soit rien passé, pour que la veille fut une journée comme les autres.

« Voyou va rejoindre le paradis. La police a dit qu'il était dangereux. » renchérit mon père.

Je compris que les autorités le jugèrent responsable de la mort de l'abominable fermier.

« Il n'y est pour rien ! » sanglotais-je. « Il n'a fait que se défendre, son maître le tapait ! Et même, je ne sais pas comment, mais je crois que c'est à cause de moi... »

J'étais jeune, mais je compris cette fois-ci qu'il y avait quelque chose d'étrange chez moi. Deux fois où j'avais ressenti cette drôle de sensation, il était arrivé un malheur à quelqu'un. Étais-je hantée ? J'étais prête à l'envisager.

« Ce n'est pas de ta faute, tu n'as rien fait. » poursuivit mon père.

« Si... Un outil a heurté la tête de m. Richardson et... »

« Ça suffit Mackenzie, tu ne sauveras pas ce chien ! » s'énerva ma mère.

« Mais... »

« La discussion est close. » termina mon père.

Je n'eus rien le temps de rétorquer qu'ils avaient déjà quitté la pièce. Je compris que cette fois-ci, aucun retour en arrière ne serait possible. Je ne m'étais pas trompée. Après cette discussion, je remarquai très vite que la « barrière » était revenue. D'un côté, j'étais soulagée que la discussion à propos de la soirée ne se soit pas poursuivie, mais d'un autre, je trouvais cela très étrange. C'était la première fois que je vivais pareille situation, mais malgré mon jeune âge, j'étais bien consciente qu'il s'agissait de quelque chose de grave. Pourquoi mes parents n'avaient-ils absolument rien demandé sur ce qu'il s'était passé ? Avaient-il d'ailleurs mentionné ma présence sur les lieux à la police ? Je n'en étais même pas sûre, en y réfléchissant par la suite. Chaque fois que j'essayais d'aborder le sujet, ils cherchaient à fuir ou se cachaient derrière des excuses. Alors, je laissai tomber.

Je me sentais seule. Et différente. Je m'étais éloignée de mes copines de classe, ne sachant plus trop qui, ou ce que j'étais. C'est à ce moment là que je trouvais un grand réconfort auprès des animaux. Ils se comportaient toujours de la même façon avec moi, ne cherchaient pas à me fuir. Peut-être ne savaient-ils pas que j'étais différente, mais je savais que ça leur était égal. Je le voyais bien dans la vie au quotidien ; quand des jeunes se moquaient d'un enfant trop obèse, son chien lui n'en avait que faire, quand une personne âgée prenait trop de temps pour payer à la caisse d'une boutique, son chien attendait patiemment dehors contrairement aux personnes derrière la file, et j'avais bien d'autres exemples. Il suffit de les aimer et de bien s'en occuper pour qu'ils vous le rendent au centuple. En tout cas c'est la vision que j'en avais, et que j'ai toujours. Soyez gentil et attentionné avec une personne et il y aura un risque qu'elle profite de vous si elle n'a pas de bonnes intentions. Il ne me semble pas que telle hypocrisie existe dans le règne animal. Ok j'en conviens, j'agis aussi comme ça, parfois. Mais uniquement avec les personnes qui le méritent selon moi. Je ne laisserai pas tomber une personne en qui j'aurais confiance, même si celle-ci m'a déjà donné ce que j'ai souhaité. En même temps, je n'ai jamais dit que j'étais une personne facile à cerner.

Deux mois après le drame, mes parents m'annoncèrent qu'il était temps de partir, du jour au lendemain. Je crois qu'ils y songeaient depuis ce soir-là, mais il était nécessaire de régler quelques détails au préalable. Trouver un travail par exemple – vous êtes content maintenant, m. Richardson ? – . Je ressentis un déchirement à l'idée de quitter cet endroit, mais en même temps, je me dis que cela me permettrait d'oublier, sans pour autant espérer que cette fois-ci ma vie changerait. Elle avait basculé et c'était irréversible. J'étais différente, je devais l'accepter. La différence n'est pas mauvaise en soi, elle ne l'est que du point de vue de certains. Ces certains que sont les êtres humains.


Chapitre IV : La véritable découverte de mes dons et l'accident

Nous étions donc revenus à Atchison. Par chance, l'appartement que nous louions auparavant, celui de mon enfance, avait été déserté le mois dernier. Le soir même de notre retour, alors que j'étais dans ma chambre, je surpris une conversation entre mes parents. Je savais qu'il n'était pas correct d'écouter aux portes, mais leurs chuchotements m'indiquaient que c'était important.

« On aurait dû partir ailleurs ! On est peut-être en danger ! » murmura ma mère.

« Mais bien sûr que non, personne est au courant, personne a rien vu. » lui répondit mon père.

« Je suis quand même persuadée que ce n'est pas une bonne idée. Imagines qu'elle nous questionne encore... »

« Eh bien nous agirons comme d'habitude. Arrêtes avec ça maintenant. »

J'entendis un soupir, puis ça s'arrêta là. De quoi parlaient-ils ? Je savais que leur demander ne m'apporterait aucune réponse. Alors je tentais là encore d'oublier. Je retournai dans mon ancienne école et retrouvai mes anciennes amies. Ce retour aux sources me fut plus bénéfique que je ne le pensais. J'avais l'impression de retrouver ma vie d'avant, une partie en tout cas, mais la barrière demeurait. Mes souvenirs aussi. Je fis mon possible pour les tenir à l'écart mais lors de mon entrée en collège (Middle School), je réalisai que je devrais vivre avec. Ils étaient indissociables de ma différence. Je commençais à mûrir, à développer mon raisonnement, à mettre les choses en lien. Je ne connaissais pas les raisons à ma différence, mais sans même les connaître, il fallait que je cerne exactement ce que j'étais. Une sorcière ? Une sorte de divinité ? Une chaman ? Ok, j'avais gagné en maturité, mais bon je n'avais que 11 ans. À part me baser sur les mythes populaires, je n'avais aucune indication.

Un soir, je réfléchis à toutes les situations qui m'avaient permis de ressentir cette sensation étrange, qui ne m'avait jamais habité dans d'autres circonstances. À chaque fois, la colère l'avait déclenchée. Pourquoi donc ? Par instinct ou défense ? Parce qu'il est plus facile de se laisser guide par les émotions ? Peut-elle être déclenchée autrement, cette sensation ? Pourquoi la première fois, elle avait causé la chute et la seconde fois, un objet avait volé ? Et pourquoi Voyou avait-il subitement changé de comportement ? Beaucoup de questions auxquelles je devais répondre sans aide aucune. Je repensai alors justement à ce premier événement. Je me le remémorai du mieux que je le pouvais et je prêtai attention cette fois-ci au bruit que j'avais entendu ; oui, l'os de Jordan s'était fracturé et c'est ça qui a causé la chute. Mais comment était-ce possible ? Ne pouvait-il pas s'agir d'une maladie rare qui aurait fragilisé ses os ? Mais quelle aurait été la probabilité que pile à cet instant l'un d'eux se brise ? Je soupirai et me secouai la tête. Couchée sur mon lit, je jetai un coup d’œil à mon bureau. Un crayon était posé sur l'un de mes cahiers. Pensive, je me redressai soudainement légèrement et me concentrai. Les yeux rivés sur le crayon, j'essayai de le déplacer. Mes yeux, que je gardais ouverts, commençaient à me piquer. J'avais l'impression que ma tête devenait lourde. Mais au bout de trente secondes, je soupirai et fis un geste avec mon bras en signe d'exaspération. Au même moment, le crayon vola au bout de la pièce. Je me levai brusquement, me reculant contre la tête de lit. Les yeux écarquillés, je retins mon souffle. Je savais que j'étais différente, mais le vérifier consciemment m'effraya plus que je ne le pensais. Je tentai alors de le remettre à sa place initiale, y parvenant finalement plus facilement qu'avant mais avec beaucoup de concentration. Je ne pus refréner un sourire pour féliciter ma réussite. Je remarquai ensuite que je saignais du nez, comme les autres fois. Que signifiaient ces saignements ? J'allais vite trouver la réponse, puisque après deux ou trois nouveaux essais, je sombrais dans un sommeil profond. J'en déduisis donc qu'utiliser ces pouvoirs n'était pas sans conséquence. Je savais à présent que j'étais capable de télékinésie, à la fois sur les objets et sur les personnes. L'histoire de Voyou restait un mystère. Je pensais d'abord que je pouvais contrôler les animaux, mais mon hypothèse ne se vérifia pas. Ce n'est qu'à l'adolescence, avec des cours de sciences et d'éthologie, et après vérification, que je compris qu'il m'était possible d'influencer leur réaction en agissant sur leur cerveau uniquement. J'étudiais donc la neuroanatomie humaine et animale. Je ne savais pas trop pourquoi exactement, je ne tenais pas à utiliser les animaux à de mauvaises fins, au contraire, je cherchais plutôt à agir pour leur bien. Je m'en voulais encore de ce qu'il était arrivé à Voyou, par ma faute – à son maître aussi d'ailleurs, non pas que sa mort m'attristait, mais le fait d'avoir inconsciemment été responsable de la mort de quelqu'un m'était, et me demeure, difficile à accepter – .

J'étais consciente de mes dons, mais d'autres questions subsistaient ; qu'étais-je exactement ? Pourquoi moi ? Avais-je d'autres pouvoirs que j'ignorais ? Toutes mes « expériences » étaient demeurées secrètes. À de nombreuses occasions, j'ai souhaité en parler à mes parents, mais je savais que cela ne me mènerait nul part. Je me sentais terriblement seule. Avoir des amis ne suffit pas dans ce genre de situation, surtout quand tu ne peux pas te confier à ta famille non plus. Tu as l'impression d'être une personne fausse, que les gens t'apprécient non pas pour ce que tu es, mais pour ce que tu leur montres. Sans rien savoir de plus à propos de ma condition, je me doutais que ce n'était pas quelque chose que je pouvais révéler au grand jour. J'aurais terminé dans un asile, dans le meilleur des cas. Mes apparences d'adolescente « normale » n'étaient qu'illusions. J'avais au moins un point commun avec l'adolescence normale, à savoir le mal-être. Mais j'étais forte malgré tout. La barrière que je ressentais avec mes parents m'avait pas mal endurci. Mes pouvoirs, qu'ils soient de bon ou mauvais augure, m'avaient également permis d'acquérir de la confiance en moi.

Puis, un jour, j'en eus assez. Soudainement, oui. Ou presque. Je venais d'avoir 17 ans, nous étions en mai 1983. Une garce au lycée m'avait humiliée. J'avais supporté la situation de nombreuses semaines, mais là c'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Mais je n'allais pas utiliser mes pouvoirs, je n'allais pas m'y risquer. Alors je me suis battue à main nue. Je lui mis une bonne raclée. J'étais fière. Bien entendu, il y avait eu des témoins. Je fus convoquée, ainsi que mes parents. J'eus droit à tout un sermon pendant le trajet du retour, j'écoutais vaguement, jusqu'au moment où j'en eus par-dessus la tête.

« C'est bon ! J'ai compris ! » hurlais-je. « Quand il s'agit de me pourrir la vie vous êtes là, mais quand j'ai besoin de vous parler, là il n'y a plus personne ! »

« Mais qu'est-ce que tu racontes ? Tu peux... »

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que j'avais laissé ma colère prendre le dessus. Je tournai le volant de la voiture par la pensée et faillis provoquer un accident. Ma mère freina brutalement et jeta un coup d’œil à mon père. Ils se tournèrent vers moi, je fronçai les sourcils et sortis de la voiture sans un mot. Je me mis à courir et ne me retournai pas malgré les cris de mes parents. Je ne m'arrêtai de courir qu'au bout d'un quart d'heure. Je les avais semés. Tant mieux. Je n'avais plus envie de les voir. Je n'avais plus envie de voir personne. Alors je déambulais jusque tard dans la nuit, ou plutôt jusqu'à l'aube du lendemain, marchant sans m'arrêter, la tête pleine de pensées. Lorsque je me décidai à rentrer, je ne m'attendais pas à la suite des événements. Des policiers étaient devant mon immeuble. Ils m'interpellèrent et m'annoncèrent une terrible nouvelle. Je hurlai, me débattis lorsqu'ils essayèrent de me calmer, avant de me laisser tomber, en état de choc. Mes parents étaient morts dans la nuit. Ils me cherchaient, j'en étais persuadée. Mais ils n'ont rien trouvé d'autres qu'un connard qui avait trop bu. Qui roulait du mauvais côté. Qui les tua. Je crois que cet individu là, j'aurais été capable de lui briser la nuque. J'en suis même persuadée. Mais l'accident s'en était chargé. Dommage d'un côté, il n'avait pas souffert. Oui, je le maudis à cet instant. Je me découvris une facette sombre. Cette fameuse part de noirceur qui s'insinuait dans chaque âme. À bien y réfléchir, était-il le premier responsable après tout ? C'était à cause de moi s'ils étaient encore au volant. Peut-être aurais-je dû me briser la nuque moi-même.

Quelques jours après l'accident, j'appris par les services sociaux que j'allais être placée en famille d'accueil jusqu'à ma majorité afin que mes besoins puissent être couverts et pour préserver le peu d'héritage que mes parents m'avaient transmis, mes grand-parents n'ayant plus les capacités pour me prendre en charge et ma tante ayant été diagnostiquée d'un cancer, ce qui alourdit ma peine. Nous n'avions jamais roulé sur l'or, ma richesse c'était mes parents. Ce jour-là, je me sentais démunie. J'étais réticente à intégrer une famille temporaire. Je ne tolérai même pas qu'on utilise le terme « famille ». Je ne voulais personne. En parallèle, je bénéficiais, ou plutôt me sentais forcée, à voir un psychologue. Je détestais, et déteste toujours, me confier, exprimer ce que je ressens. Ces séances ne m'apaisaient pas, bien au contraire. Je ressentais une énorme colère. Selon la psychologue, c'était normal, c'était l'une des étapes du deuil. Mais je m'en foutais royalement. Je cherchai à lui mentir pour abréger au plus vite ces heures que je jugeais inutile, refusant toute aide extérieure. Je délaissais mes dons également. Je les rendais responsables de ma faute. Si j'avais été comme tout le monde, rien de tout cela ne serait arrivé. Je n'étais peut-être pas assez forte pour une telle responsabilité. Deux mots résumaient ma situation : j'étais perdue.

Suite de mon histoire en deuxième post.




Sinon, qui s'occupe de toi ?

Prénom : C'est un secret, pour le moment Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 624531344 .
Pseudo(s) : Cela dépend. J'ai parfois eu Sleepy Hollow, Requiem ou bien Mouhaha.
Âge : 23 ans.
Anniversaire : Au mois d'avril en 1994 (mais pas le 13 Razz ).
Pays : France.
Comment as-tu connu le forum : Par hasard sur Internet, en cherchant un forum RPG à propos de Stranger Things. Celui-ci était le seul, mais je ne m'y suis pas inscrite par défaut pour autant, il avait les critères que je recherchais !
Fréquences de connexions : Plusieurs fois par semaine, je pense, mais fréquence de connexions ne veut pas dire une réponse RP à chaque connexion x) .
Commentaire(s) Très beau forum, j'adore le header ! Les formulaires d'explications, de présentation, ... sont aussi très beaux et adaptés au style du forum. Enfin, l'ambiance a l'air vraiment géniale !
J'ai lu et j'accepte le règlement Oui !







Dernière édition par Mackenzie Clark le Sam 3 Mar - 21:44, édité 1 fois
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InvitéAnonymous

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Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité Vide
MessageSujet: Re: Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité   Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité EmptySam 3 Mar - 21:20


Biographie officielle



Suite de mon histoire


Chapitre V : D'incroyables vérités

Ma famille d'accueil – je grince encore des dents en parlant de « famille » – était chaleureuse, je ne pouvais pas le nier. Dans d'autres circonstances, j'aurais pu trouver chacun de ses membres attachant. Ben, l'homme de la maison, était un bon vivant, qui avait toujours une blague stupide à raconter. Sa femme, Ruby, était très gentille et s'inquiétait réellement pour moi, ne lâchant pas l'affaire malgré mes réponses parfois sèches et cinglantes. J'agissais vraiment comme une adolescente rebelle, parfois ingrate, je le reconnais et je n'en suis pas fière. Enfin, il y avait Raphaël, leur fils de huit ans, qui me demandait souvent de lui lire une histoire le soir et je devais avouer que ce moment me permettait de m'évader moi aussi, même si j'affichais continuellement un air désinvolte. Je m'accommodais à leur domicile, à leur présence. Je savais que dans moins d'un an, j'allais trouver l'indépendance. Les factures et les fins de mois difficiles aussi. Mais j'avais le temps pour y penser. L'important était de terminer le lycée.

Un peu plus d'un mois après la mort de mes parents, je dus me rendre à notre ancien appartement pour récupérer les affaires que je souhaitais garder. Un juge m'avait accordé ce délai compte tenu de la situation. Il m'était encore très difficile d'y mettre les pieds. Je faillis même me résigner à tout laisser. Je ne sais toujours pas aujourd'hui si ce choix aurait été préférable. Probablement. Poussée par un sentiment de nostalgie, je pénétrais malgré moi dans mon ancien appartement. Mes pas étaient hésitants, comme si j'étais une voleuse qui ne souhaitait pas être découverte. Mes yeux se baladaient d'objet en objet et au fur et à mesure, les souvenirs refaisaient surface. Plus je visitais de pièces, plus ma gorge se serrait. Je laissais mes émotions me gagner, m'envahir. Je m'arrêtais devant une petite figurine de porcelaine représentant une princesse. Mes doigts saisirent le petit objet. Mon père me l'avait acheté un jour en rentrant de l'école, après que mes yeux se soient posés dessus à travers la vitrine de la boutique où il était exposé. Je souris faiblement, une larme coulant le long de ma joue. Je plaçai l'objet dans ma poche, il m'était bien trop précieux pour que je risque à le mettre dans mon sac. Je ne pouvais pas emmener énormément d'affaires non plus, quelques meubles peu encombrants tout au plus. Il fallait entreposer tout ça chez ceux qui me logeaient. Même par la suite, il fallait que je songe à ce que tout soit casé dans mon prochain logement. Je devais anticiper un minimum. Dans tous les cas, si je décidais de vendre le reste, l'argent me reviendrait. Mais quelle importance ? Là il était question de récupérer ce qui me plaisait, ce qui me rappelait de bons souvenirs. J'emportais quelques objets de chaque pièce ; bibelots, livres, vaisselle, un tableau même. Pour chaque objet que je plaçais dans l'entrée, mon cœur se serrait. J'avais l'impression que chacun d'entre eux tournait un peu plus la page de cette vie que j'avais connu. Je ne savais même pas pourquoi mes géniteurs avaient changé de comportement avec moi depuis la mort que j'avais indirectement causé. Ce changement infime était passé inaperçu pour quiconque nous côtoyait, puisque mes parents prenaient toujours soin de moi, mais je ne sentais plus cette complicité. J'avais l'impression même qu'ils vivaient dans un stress permanent. Pourquoi donc ? Je secouais la tête, ce n'était vraiment pas le moment de repenser à tout ça. Je n'en aurais jamais la réponse, de toute manière. Je jetais un coup d'œil à l'entrée. Je soupirais, il ne me restait plus que leur chambre à visiter. Que comptais-je emporter ? Un vêtement ou deux d'eux en souvenir ? Bof, ils finiraient par prendre la poussière. Peut-être avaient-ils un livre intéressant qui traînait quelque part ? Avec hésitation, je me rendis dans la fameuse pièce.

Lorsque mes yeux se posèrent sur celle-ci, je ne pus m'empêcher de détourner immédiatement le regard et de m'adosser au mur. La tension qui s'emparait de moi était difficilement supportable. Je me laissai finalement glisser le long du mur et éclatai en sanglots.

« Je suis désolée... » reniflai-je, comme si leurs fantômes étaient là, avec moi.

Je plaçai ma tête sur mes genoux et restai ainsi pendant plusieurs minutes. Le courage peinait à me revenir. Lorsque enfin j'avais séché mes larmes, je me relevai péniblement et fis un premier pas dans la pièce. J'inspirai finalement un bon coup et entrai d'un bond. C'était le seul moyen de combattre mes démons. Je me dirigeai d'abord vers la commode se trouvant à ma gauche puis l'ouvris doucement. J'en sortis une très belle robe qui avait appartenu à ma mère. Je la posai délicatement sur le dessus du meuble et continuai de fouiller les autres tiroirs. Les souvenirs remontaient à nouveau à la surface, mais je ne cherchai pas à les chasser. Fuir n'était pas la solution. Je m'approchai ensuite de la table de chevet de mon père. Il n'y avait pas grand chose, simplement son réveil. Je décidai de l'emporter, sachant qu'il pourrait m'être utile, même si je savais que ma famille d'accueil m'aurait fait cadeau de celui qu'elle m'avait prêté. Sur la table de chevet de ma mère se trouvait un livre. Je lus furtivement le résumé et compris très vite qu'il s'agissait d'une histoire d'amour. En temps normal, une grimace se serait dessinée sur mon visage, mais pas aujourd'hui. Je décidai même de l'emporter avec moi. Il ne me restait plus que la grande armoire à ausculter. Elle venait d'un antiquaire et avait immédiatement plu à ma mère. Mais elle coûtait une fortune, alors elle abandonna l'idée, jusqu'à ce que mon père la lui offre en cadeau d'anniversaire. Je ne pus retenir un sourire en y songeant. Je l'ouvris délicatement, passant mes doigts sur les décorations ornant les portes. Je me reculai pour avoir une vue d'ensemble. Mes parents y avaient rangé quelques vêtements, de vieux albums photos, des boîtes divers et d'autres objets plus ou moins utiles. Je sortis quelques vêtements, d'abord de mon père, puis de ma mère. Il y en avait qui ne lui allaient plus, mais qui semblaient correspondre à ma taille. Je réfléchis quelques instants avant de me décider à les garder. Pour autant, je n'étais pas sûre de les porter dans l'immédiat, ni même dans le futur. Qu'importe. Je plaçai mes trouvailles dans l'entrée avant de retourner à la chasse. J'ouvrai quelques boîtes ; certaines étaient vides, d'autres contenaient du matériel de couture, des papiers administratifs, quelques bijoux qui allaient compléter ma collection, ou encore des photos. Certaines dataient visiblement d'avant ma naissance. Je refermai le coffret en question et dirigeai mon regard vers la planche du haut de l'armoire où étaient rangés les albums photos. Je n'étais pas assez grande pour les attraper. Je cherchai un petit tabouret et me hissa dessus pour être à la même hauteur que les albums. Je passai un doigt sur la couverture de l'album placé au-dessus de la pile et affichai une mine de dégoût. La poussière avait recouvert la surface. Je le pris dans mes mains et commençai à le feuilleter, toujours perchée sur mon tabouret. Des photos de mes premières années de vie étaient mélangées à des photos de vacances de mes parents avant que je ne vienne au monde. Après avoir feuilleté l'album dans son intégralité, je le reposai et regardai les autres. L'un d'eux possédait une couverture de couleur rouge, je me rappelai que plusieurs pages étaient consacrées à notre long séjour chez ma tante. Je voulus le prendre dans mes mains, mais il était presque tout en-dessous. Je soulevai les autres mais lorsque je tirai sur l'album souhaité, plusieurs chutèrent. Par réflexe, j'essayai de ralentir leur chute en avançant l'une de mes jambes mais je ne fis qu'aggraver les choses puisque les albums heurtèrent le socle de l'armoire. Bien entendu, là ils avaient atterri là où il n'y avait aucune boîte pour amortir le choc.

« Quelle imbécile ! » me maudis-je, craignant d'avoir abîmé la base du meuble.

Je descendis précipitamment de mon perchoir et me pressai de dégager le meuble. Je me remarquai très vite qu'effectivement une latte était fendue. Je grognai de mécontentement et appuyai ma tête contre la porte de l'armoire. Je levai les yeux au ciel avant de fixer la fente que j'avais créé par inadvertance et de secouer la tête. À ce moment là, je remarquai quelque chose. Je plissai les yeux, intriguée. Je m'approchai mais la fente était trop petite pour que je distingue de quoi il s'agissait. Même pas la peine d'essayer d'y glisser la main. Je réfléchis, le regard posé sur la planche de bois, et je constatai alors qu'elle n'était pas fixée comme les autres. Je l'agrippai et la soulevai, non sans difficulté. Une écharde vint se planter dans mon doigt mais je n'en tins pas compte. Une fois enlevée de son emplacement initiale, je déposai la planche à côté de moi. Je mis la main dans le fond de l'armoire et en saisis du courrier relié par un élastique. Je me crus un bref instant dans un film à suspense, avec le cliché du meuble à double-fond qui renferme un secret. J'étais proche de la vérité, même si ma première pensée était que ces lettres se trouvaient déjà là quand mon père avait acheté l'armoire. J'aurais donné cher pour que ce fut le cas.
J'enlevai l'élastique et pris le premier papier dans mes mains. Il était plié sauvagement, jauni par le temps et parsemé de quelques taches de graisses. Je m'apprêtais à le déplier lorsque je vis la photo que je tenais encore dans l'autre main avec le reste du « trésor caché ». Je reconnus mes parents, qui devaient alors être âgés d'une vingtaine d'années. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Ma théorie tombait à l'eau. Cela leur appartenait. Mais qu'avait-il donc à cacher ? J'avais peur à présent de découvrir de quoi il était question. J'étais cependant consciente que je ne pouvais plus faire demi-tour parce que je serais hantée toute ma vie si je ne prenais pas connaissance du contenu de ces messages. Aujourd'hui je me demande encore parfois si j'ai pris la bonne décision.

Je demeurai immobile de longues secondes et m'interrogeais. Avaient-ils tué quelqu'un ? Étaient-ils des agents secrets ? Ou bien... Avaient-ils eux aussi des pouvoirs ? Je m'imaginais tous les scénarios possibles. On ne cachait pas une simple facture ou une carte postale dans un meuble. Je savais que c'était important. Mais j'étais loin d'imaginer ce que j'allais découvrir. Je m'installai sur le lit, déposai ce que j'avais trouvé pour me concentrer en premier lieu sur la première lettre. Hésitante, je commençai à la déplier doucement. Une photo tomba sur mes genoux. Elle représentait un homme aux cheveux noirs et une femme à la chevelure brune, qui devaient avoir entre 20 et 30 ans. Je fixai intensément leur visage, mais ils ne me disaient rien. Je reposai la photo et commençai à lire la lettre. Au fur et à mesure de ma lecture, je devins livide et me mis à trembler. Je me suis ensuite sentie vide. Je laissai mes bras tomber le long de mon corps et lâchai la lettre. Le regard vide et inexpressif, j'avais l'air complètement déconnectée. Je pense que si je n'avais pas été assise, je serais tombée au sol. Vous vous demandez probablement ce que contenait cette lettre. Elle contenait ce qui change une vie, tout simplement. Ou plutôt ce qui l'efface. Qu'étais-je ? Qui étais-je ? Que ressentais-je en cet instant ? De la colère, de la haine, de la tristesse. Je fronçai les yeux. Ils étaient brillants et témoins d'une énorme colère. Je restai immobile, mais intérieurement je me précipitai sur ce courrier telle une hystérique et le déchirai avec rage. Cela ne pouvait pas être vrai. Ma vie ne pouvait pas avoir été qu'un vulgaire mensonge. Ma richesse ne pouvait pas s'éteindre comme ça !

Oui, je venais d'apprendre que je n'étais peut-être pas née dans le Kansas. Que mes parents n'étaient peut-être pas mes parents biologiques. Que finalement ma vie n'était qu'une façade. J'étais loin d'être la seule à avoir été adoptée dans ce monde, merci bien je le sais, mais qu'on vous le cache pendant si longtemps, ou plutôt que vous le découvriez par vous-même, c'est très difficile. Surtout lorsque vous pensez avoir perdu vos seuls repères et que vous vous rendez compte qu'en fait, ils ne l'étaient même pas vraiment. La lettre avait visiblement été écrite par ma mère biologique. Elle n'avait jamais employé le terme « fille » mais « elle » ; prenez bien soin d'elle, faites tout votre possible pour qu'elle ne soit jamais en danger, qu'elle soit préservée de ce milieu inhumain, qu'elle ne démontre jamais son identité, … Je comprenais qu'elle parlait de mes dons. Je savais à présent d'où ils venaient. Mais ce n'était rien de plus qu'une lettre d'adieu. Elle n'expliquait pas son choix. Il n'y avait d'ailleurs ni adresse, ni nom. Sans la connaître, je la détestais pour ça. J'en oubliais même les autres lettres. Des tas et des tas de questions se bousculaient dans ma tête. Est-ce que mes parents, euh... pardon, ceux qui m'avaient élevé connaissaient ceux qui m'avaient conçus ? Comment avaient-ils fait pour que j'atterrisse chez eux ? Était-ce volontaire d'ailleurs, ou cette lettre avait été déposée avec moi dans un orphelinat et des gens m'avaient ensuite choisi comme on choisit un chiot dans un élevage ? J'en doute, ils avaient des photos de moi très peu de temps après ma naissance. Je n'arrivais plus à savoir si je comprenais mieux ma situation qu'avant ou si j'étais encore plus perdue. Les gens qui m'avaient élevé – je n'arrivais plus à parler de parents – étaient alors au courant de mes pouvoirs ? M'aimaient-ils vraiment, au fond, ou s'étaient-ils sentis obligés de prendre soin de moi ? Me craignaient-ils à cause de ces dons ? Pourquoi ne m'en ont-ils jamais parlé ? Trop de questions... J'avais l'impression que ma tête allait exploser. Je ne savais plus à qui je devais en vouloir. À moi ? À eux ? Je crois que c'était un mixte des deux, sans oublier mes géniteurs biologiques. Qui étais-je ? Je me sentais encore plus étrangère qu'avant.

Après dix, peut-être vingt minutes, je bougeai enfin, mais mon esprit restait ébranlé et décontenancé. Je repris la photo de mes parents biologiques dans les mains. J'hésitai à la déchirer mais j'agis plus sagement et la déposai sur le lit avec la lettre et l'autre photo représentant ceux qui m'avaient élevé. J'aurais tout le temps de les brûler ensuite. Je regardai les deux autres lettres qu'il restait. Au point où j'en étais, impossible de faire demi-tour. Je mis un moment avant d'en saisir une. Le temps me semblait figé, je ne remarquai même pas que la nuit commençait à tomber. L'une des deux lettres était dans une enveloppe. Je la sortis doucement, craintive de ce que j'allais encore découvrir. Mais à ma surprise, je n'y comprenais rien, hormis « 15/02/1972 », que je supposais être la date où elle avait été écrite. Elle était codée. Il y avait des chiffres et des lettres mais rien n'avait de sens. Bien que j'étais horrifiée de ma découverte, je me sentis frustrée de ne pas pouvoir y déchiffrer son contenu, sachant que j'étais concernée. Je reconnaissais l'écriture de ma mère. Ma colère s'accentua. Les destinataires, à savoir mes « parents » avaient-ils réussi à comprendre le message ? Et comment avaient-ils eu ce morceau de papier dans les mains ? Avaient-ils pu y répondre, étant donné que je n'y lisais aucune adresse ? Il me paraissait encore plus évident qu'ils se connaissaient. Surtout s'ils avaient eu à déchiffrer ce code. Pendant une demi-heure, mon attention s'était focalisée dessus, mais je décidai de laisser tomber en voyant que cela ne me menait nul part. Je m'emparai enfin de la dernière lettre. Était-elle codée elle aussi ? Je la dépliai et remarquai que non. Je poussais un soupir de soulagement, bien que rien de ce que j'avais lu ne me plaisait. Je commençai à la lire. L'écriture m'était familière. Mon père ne se préoccupait-il donc pas de moi ? La lettre avait été rédigée en septembre 1978. J'écarquillai les yeux. Cette lettre là m'expliquait beaucoup plus de choses.

«
Septembre 1978

Nous prenons le risque de vous envoyer cette lettre car ce sera probablement la dernière... Ils nous ont retrouvé. Ou plutôt ne nous ont-ils jamais perdu. Il devient de plus en plus difficile de lutter. Je pense que ce n'est même plus la peine d'essayer. Nous ne la retrouverons jamais. Peut-être même a-t-elle déjà succombé. Même si nous le connaissons par cœur, ce bâtiment est trop grand, trop sécurisé. Nous ne nous pardonnerons jamais de ne pas avoir su la protéger. Nous n'aurions jamais dû tenter d'avoir une vie normale. D'imposer ça à des enfants. Nous ne sommes pas faits pour ça. On nous l'a assez répété. Notre plus belle réussite aura été de vous confier la plus jeune. Qui n'aurait jamais dû naître elle non plus, elle n'aurait jamais connu de danger. Puisse-t-elle vous combler, comme elle l'aurait fait pour nous. Préservez-là de cette vie, protégez-là, aimez-là, c'est mon unique souhait.

Maudit sois-tu, XX XX XX » (XX = Nombre)

« Nous »... Mon père biologique ne se moquait peut-être pas tant que ça de mon existence, finalement. Les mêmes questions taraudaient mon esprit et de nouvelles s'en ajoutaient. De qui parlaient-ils dans cette lettre ? Pourquoi « à des enfants », « la plus jeune » ? Qui les a retrouvés ? De quel bâtiment s'agissait-il ? Que représentaient ces nombres qui terminaient la lettre ? Et finalement, que leur est-il arrivé ? Toute cette tension qui m'habitait devenait insupportable. Mes pensées partaient dans tous les sens. Je relisais une seconde fois, puis une troisième fois la lettre. « Notre plus belle réussite aura été de vous confier la plus jeune »... je commençai à croire que j'avais peut-être une sœur, quelque part. Mais non voyons, ce n'était pas possible. Pourquoi avions-nous été séparées ? Je frissonnai en lisant ces mots : « peut-être même a-t-elle déjà succombé ». Ma mère biologique parlait-elle de ma sœur, de cette personne qui ne représentait rien de plus que quelques mots ? Je ne savais pas quoi penser. La dernière phrase de la lettre me rappelait mon questionnement précédent ; mes parents m'avaient-ils réellement aimé, ou s'étaient-ils occupés de moi par obligation ? Je m'étais durcie en imaginant ma génitrice écrire que je n'aurais pas dû naître, mais à force de relire la lettre, cette haine que j'éprouvais s'atténuait. Ou plutôt elle se dirigeait vers quelqu'un ou quelque chose d'autre. Ces « ils ». Visiblement, même si elle ne m'avait porté que neuf mois, elle m'avait aimée, ou tout au moins souhaitait de tout cœur qu'on me donne cet amour que ni elle ni mon père ne pouvaient m'offrir, contre leur gré. Je ressentais toujours de l'incompréhension, énormément, j'avais toujours ce sentiment d'être perdu, que ma vie n'ait plus aucun sens et la colère n'était pas décidée à me quitter, mais j'avais une bribe d'explication. Cependant, je n'en apprenais pas davantage sur les dons de mes parents. Je relus plusieurs fois les lettres que j'avais trouvé et cherchai à nouveau à déchiffrer celle codée, mais rien à faire, je n'y pigeais rien.

Un certain temps passa, mais comme je vous l'ai dit, j'avais l'impression qu'il s'était arrêté. Ce ne fut que le bruit d'une clé tournant dans une serrure qui me ramena à la réalité. Je bondis et je cachai machinalement mon dû dans mon sac. Je retins mon souffle un instant avant de me détendre en apercevant Ruby dans l'embrasure de la porte.

« Mackenzie, tu vas bien ? J'étais très inquiète ! Il est vingt heures passées ! » me dit-elle, sa voix témoignant de son angoisse.

Je regardai ma montre. Effectivement, il était tard. Je ne m'en étais vraiment pas aperçue.

« Je... je suis désolée. Je n'ai pas vu l'heure passer. » répondis-je du mieux que je pus.

Je souris faussement, mais elle ne se rendit pas compte que je n'en avais pas envie. Ou alors elle préféra ne pas me poser de question. Je lui en fus reconnaissante intérieurement.

« Tu as terminé ? Je pense que tout ce que tu mis dans l'entrée est à emmener ? » me demanda-t-elle.

« Oui. Si cela ne fait pas trop. »

« Non, aucun problème. Nous passerons chercher tout ça avec Ben, demain. » dit-elle gentiment.

Je hochais la tête et lui sourit faiblement, signe de ma reconnaissance. Avant de partir, je jetai un dernier coup d'œil derrière moi, histoire de dire au-revoir à mes souvenirs. Mais mon esprit n'était qu'à moitié présent, il se concentrait encore sur ma découverte. Ainsi, lorsque je fermai l'appartement pour la dernière fois, mon premier ressenti fut celui de laisser ma vie mensongère derrière moi.

Les mois suivants, j'étais souvent absente psychiquement. Je n'écoutais qu'à moitié en cours et il m'arrivait même de sécher. Je relisais chaque fois les lettres qui avaient changé ma vie. Je me posais trop de questions. Je devais découvrir qui j'étais, ce qu'il s'était passé pour que ma vie entière ne soit basée que sur un mensonge. Ça devenait une obsession. Peut-être que mes parents adoptifs avaient voulu me protéger – ils n'avaient pas échoué dans leur mission, après tout – mais aujourd'hui j'avais l'impression de n'être qu'une coquille vide. C'était pire que s'ils m'avaient tout dévoilé. En tout cas, je le supposais. Parce qu'à présent, je voulais tout découvrir et je crois qu'il n'y avait qu'un seul moyen : enquêter. Mais je ne savais pas par où commencer et mes dons ne m'étaient d'aucune utilité. J'avais arrêté de les nier depuis que la vérité m'était apparue et je les utilisais même lorsque ma colère devenait trop intense, mais uniquement sur des objets. Il fallait que je découvre la source d'où tout commençait mais aucune indication ne me permettait de la déduire. Ce fut un soir de janvier, en 1984, que j'eus la réponse à cette question. Installée bien au chaud dans mon lit, je regardai une carte du monde. Je ne sais pas trop ce que j'espérais apprendre, peut-être allais-je fermer les yeux, pointer un endroit au hasard et dire « ça y est ! Tout part de là » comme si je pratiquais de la sorcellerie, mais je n'eus pas à vérifier cette hypothèse. Alors que mes yeux balayaient la surface de la Terre, je vis en bas dans le coin gauche trois nombres servant d'exemple de coordonnées géographiques. Je pris la lettre datant de 1978 dans les mains et je relisais les trois nombres indiqués. Et si ce n'était pas un numéro de téléphone comme je le pensais, ou un message codé lui aussi ? S'il s'agissait tout simplement de coordonnées géographiques auxquelles ma mère n'aurait pas ajouté les signes distinctifs (° ' ") pour que personne ne sache de quoi elle parlait si le message parvenait à de mauvaises mains ? Je me précipitai sur la carte et cherchai la destination indiquée. L'Indiana. Il me fallait une carte plus précise. J'allai demander à ma famille d'accueil s'ils en avaient une. Ils furent surpris que je leur adresse la parole aussi vivement, étant donné que depuis mes découvertes, je ne leur parlais que très peu. Je ne savais déjà pas où resituer chacun de mes parents, alors je préférais tenir éloignées les personnes que je côtoyais au quotidien. Ils me filèrent un livre de géographie sur les États-Unis et je pus poursuivre ma recherche. Finalement, je trouvai la ville : Hawkins. Je ne connaissais pas du tout. J'interrogeai ma famille d'accueil mais cela ne leur disait rien non plus. Je devais vérifier par mes propres moyens...

J'attendis la fin du lycée pour partir. J'aurais pu le faire dès ma majorité, mais malgré mon obsession, il fallait que je m'assure un bagage minimum. Lorsque enfin tout fut réglé au niveau de l'administration, soit à la fin des vacances d'été, je décidai de partir pour Hawkins. Je dis au revoir à ma famille d'accueil et les remerciai pour tout, sans leur promettre que je leur donnerai de mes nouvelles. Non pas que je souhaitais les oublier, car après tout, au fil de ces nombreux mois j'avais tissé avec eux un lien de confiance, un lien d'amitié même, je ne pouvais plus le renier. J'avais simplement énormément de choses à éclaircir et je ne savais pas où tout cela allait me mener. Je leur dis simplement que si j'avais un jour l'occasion de revenir chez eux leur faire un petit coucou, je le ferai. Je savais qu'ils m'accueilleraient à bras ouverts. Je les remerciai une dernière fois avant de m'en aller vers de nouveaux horizons.


Chapitre VI : Ma vie actuelle à Hawkins

Je débarquai à Hawkins en Septembre 1984. Je trouvai un logement dans un appartement aux alentours de la ville, moins coûteux qu'en plein centre-ville. Je devais ensuite trouver un travail pour avoir de quoi vivre et payer les factures, n'ayant ni les moyens nécessaires ni le temps pour poursuivre mes études cette année. En consultant les annonces dans le journal local, j'eus la chance de voir qu'un(e) assistant(e) vétérinaire était recherché(e) dans la clinique de la ville. Sans plus attendre, je téléphonai et convins d'un rendez-vous avec le vétérinaire, Alexander Woods. L'entretien se passa plutôt bien, j'ai eu droit aux questions habituelles ; parcours, motivation, qualités/défauts, disponibilités, connaissances dans le domaine, … Lorsque mon futur patron me demanda indirectement la raison de ma présence solitaire dans cette ville, je lui dis la vérité à propos de mes parents. Ceux qui m'avaient élevé bien sûr. Je lui dis simplement que j'avais besoin d'un nouveau départ. Je quittai le cabinet dans l'espoir d'être embauchée, j'étais passionnée d'animaux alors c'était là une sacré aubaine. Plusieurs personnes s'étaient déjà présentées, dont certaines diplômées, mais visiblement l'absence de diplôme ne posa pas de souci à m. Woods puisqu'il m'appela deux jours plus tard pour m'annoncer que j'obtenais le poste. J'avais déjà des connaissances solides en anatomie, physiologie et maladies animales, pour le reste – contention, médicaments, aides pour les actes chirurgicaux, secrétariat, … – il m'apprit sur le terrain. Je ne lui avais pas menti, j'apprenais vite. J'aimais vraiment ce travail et n'étais pas prête de le quitter. Surtout que mon patron était un homme calme, gentil et arrangeant.

Je m'étais peut-être un peu précipitée, étant donné que je n'étais même pas sûre qu'il s'agissait de l'endroit que je cherchais, mais au fond de moi j'avais un drôle de pressentiment. Lorsqu'en octobre un enfant et une étudiante furent portés disparus, mes soupçons se confirmèrent. En outre, j'avais assisté à des phénomènes étranges tels que des lumières clignotant anormalement. En d'autres circonstances, je n'y aurais pas prêté attention, mais je ressentais quelque chose de froid à chaque fois que cela se produisit. J'en étais persuadée, Hawkins était la source de tout. Je devais à présent découvrir ce qu'il s'y tramait et étais prête à user de mes dons pour y parvenir, sans pour autant me faire remarquer car j'avais bien compris que personne ne devait les connaître.

Aujourd'hui, en ce début d'année 1985, mon « enquête » n'en est qu'à ses débuts, mais je compte bien découvrir toute l'histoire. Celle de mes deux familles.
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MessageSujet: Re: Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité   Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité EmptyDim 4 Mar - 16:55


Wooow tu rigolais pas en disant que c'était long O_O suis impressionnée par la taille de cette fiche, et je dis ici aussi bienvenue Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 3447408207 Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 4258247446

et je souhaite du courage à Steve car il a de la lecture Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 1032589467 Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 3649910765 /out
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MessageSujet: Re: Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité   Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité EmptyLun 5 Mar - 12:55


Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 1032589467 Oui je crois que j'ai rarement été aussi inspirée pour l'histoire d'un perso !

Merci encore Will Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 4258247446 Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 3381780863

Oui, j'espère qu'il ne s'ennuiera pas trop à tout lire Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 3435886765 Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 624531344 !
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MessageSujet: Re: Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité   Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité EmptyLun 5 Mar - 16:14



En effet, c'est une histoire d'une longueur peu commune !!! Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 351103108

Bienvenue officiellement Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 3926023650
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MessageSujet: Re: Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité   Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité EmptyLun 5 Mar - 18:57





Félicitations, tu es validé(e) !


Coucou ici et bienvenue officiellement sur le forum ! J'ai beaucoup aimé ta fiche, même si la partie sur voyou était super triste TT - fan des animaux ici aussi /out - Du coup, je n'ai rien à redire, te voilà validée Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 487430357 Bon jeu et amuse-toi bien ! Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 3447408207


Ce que tu dois faire



➜ Pour aider le staff du forum à faire leur travail, il te sera demandé d'enregistrer ton avatar et le métier de ton personnage s'il en a un.

➜ Si tu veux te créer des liens avant les rp, tu peux ouvrir un carnet de liens. Pour organiser tes sujets ou recevoir des demandes de rp, ce sera dans les agenda de rp Wink

➜ Pour que les membres puissent suivre l'évolution de ton personnage, viens poster son journal de bord.

➜ Une fois en jeu, n'hésite pas à demander des défis et des missions pour animer tes rps !

➜ N'oublie pas que pour vivre un événement surnaturel (apparition du démogogon ou autre), tu dois demander au maître du jeu de venir dans ton sujet.

➜ Enfin, n'hésite surtout pas à venir discuter avec nous sur la chatbox, dans les sujets du discussions et de jeux ! Tu peux aussi venir débattre sur la série dans la catégorie prévue à cet effet Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 4145149846




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MessageSujet: Re: Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité   Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité EmptyLun 5 Mar - 23:08


Merci beaucoup !! Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 2873517968

Oui T-T . Je haïs la maltraitance animale par dessus-tout ! J'ai des points communs avec mon perso Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité 1032589467 .

J'ai effectué toutes les étapes nécessaires :3 !
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MessageSujet: Re: Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité   Mackenzie Clark ♦ De la normalité vers l'anormalité Empty


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