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 Loufoqueries printanières - Teresa

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Loufoqueries printanières - Teresa Vide
MessageSujet: Loufoqueries printanières - Teresa   Loufoqueries printanières - Teresa EmptyMar 7 Nov - 22:06






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Type du sujet : [] Flash-Back [X] Présent
Date du rp : Ici, vous noterez la date à laquelle se déroule votre sujet
Matin, après-midi, soir : Matin
Météo (approximative) : Quelques rayons de soleil, un peu de vent frais
Statut du sujet : [] libre [X] privé
Statut du rp : [X] en cours [] terminé
Le maître du jeu peut débarquer à l'improviste : [X] oui [] non





Loufoqueries printanières.Teresa. Un prénom qui revenait, encore et encore. Une ritournelle coincée dans la tête des gens d’Hawkins. La délurée, la bizarre, la loufoque. Solal en dénombrait des quolibets à son sujet. Mais pourquoi ? Pourquoi s’acharnaient-ils sur cette femme ? Un célèbre dicton prétendait qu’il n’y avait pas de fumée sans feu. Toute cette bizarrerie, ne cachait-elle pas quelque chose de plus profond ? Quelque chose d’anormal, de dangereux ? L’agent de la CIA qui sommeillait en Solal ne pouvait passer à côté d’un danger potentiel.

Hawkins était gangrenée. Elle agonisait aux mains d’un monstre, une erreur qu’ils avaient autorisée. Ils avaient leur part de responsabilité dans cette sombre affaire, inutile de le nier. C’était eux qui avaient permis à ces expériences de se regrouper en un seul et même endroit et de produire assez de fluctuations pour créer cette brèche. Solal n’y comprenait rien. Il n’était ni brillant ni scientifique. Comment ces gosses et ces barjos avaient réussi à faire craquer la dimension au point d’en révéler une autre ? Tout ça lui échappait. Solal n’était évidemment au courant de tout ça que parce que tout avait foiré. Ils auraient tout bien tenus secret s’ils ne devaient pas ramper aux pieds des agents de la CIA en les implorant de réparer leurs conneries.

Leurs conneries justement, Solal les subissaient chaque jour. Aujourd’hui, l’homme s’apprêtait à rendre visite à une femme bizarre et à la suspecter d’être un monstre. Tout ça ne l’aidait pas à s’apprécier quand il se regardait le matin dans le miroir. L’homme poussa un profond soupir et attrapa sa veste en cuir qu’il jeta sur l’épaule. Que pouvait-il faire d’autre ? C’était son job. Et puis, soyons honnêtes, il n’était bon qu’à ça. Solal grimpa en voiture et dévora l’asphalte jusqu’à la boutique de fleurs où travaillait la loufoque. Il sortit du véhicule et se dirigea vers l’entrée avant de s’immobiliser. Inventer un prétexte, trouver une excuse pour sa présence en ces lieux.

Solal n’avait jamais mis le pied chez un fleuriste. Les fleurs, c’est beau de loin mais franchement, ça sert à rien. Son opinion à ce sujet était tranchée et le blond n’envisageait pas de voir les choses autrement. Malgré tout, s’il voulait enquêter sur la fleuriste, il lui fallait une raison pour être là-dedans. D’un pas assuré, Solal passa les portes et se dirigea directement vers le comptoir, sans même accorder un regard aux fleurs disposées à droite à gauche. Une puissante odeur florale avait envahi ses narines, il fronça les sourcils et renifla bruyamment, peu habitué à ce genre de senteurs. Solal, la brute épaisse dans toute sa splendeur. « Bonjour». Le pire, c’est qu’il ne le faisait pas exprès. Ce ton bourru, cette voix rauque et naturellement menaçante, c’était simplement lui.

« Je peux vous demander quelques renseignements ? ». Il adressa un sourire faussement gêné à la femme en face de lui. Si Solal manquait parfois de finesse, il savait tout de même parfaitement mentir et encore mieux séduire. User de son charisme, il savait faire. « Voilà, je voudrais offrir un magnifique bouquet à ma petite-amie mais ... je n’y connais rien en matière de fleurs ». Et voilà, le tour était joué. Solal se pencha légèrement en avant et adressa un nouveau sourire à la jeune femme. « Votre aide me sera indispensable ». Et puis, évidemment, Teresa passerait en même temps sans le savoir un test qui indiquerait si oui ou non, elle représentait une menace. Alors, fleuriste étrange ou phénomène de foire ?
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Loufoqueries printanières - Teresa Vide
MessageSujet: Re: Loufoqueries printanières - Teresa   Loufoqueries printanières - Teresa EmptyJeu 9 Nov - 19:10


Loufoqueries printanières
PV Solal.
Teresa ferma les yeux. Les bras grands ouverts, sa chevelure maladroitement retenue dans une tresse qui menaçait à tout instant de se détacher, la fleuriste savourait la brise du matin, l'accueillant avec grand plaisir.

Rien de tel qu'un petit vent revigorant pour commencer la journée ! La demoiselle avait ouvert sa boutique, attendant ses premiers clients avec impatience. La visite peu courtoise de quelques gamins du quartier ayant décidé de lui crier
des noms d'oiseaux à la figure ne la départit même pas une seule seconde de son sourire. Teresa était en paix avec elle-même, aujourd'hui.

La musique de Fleetwood Mac avait retrouvé sa place au sein de la boutique, poussant Teresa à esquisser des mouvements dansants tout en travaillant. Décidément, c'était son groupe préféré... On pouvait légitimement se demander si elle écoutait autre chose que leur musique, c'était tout ce que ses clients pouvaient entendre dès lors qu'ils franchissaient la porte.

Cette même porte venait d'ailleurs de s'ouvrir sur un homme, bien différent des clients dont elle avait l'habitude. Sans s'attarder une seule seconde sur son ton bourru, Teresa joignit ses mains d'un geste enjoué, son sourire se faisant plus lumineux encore. Son premier véritable client de la journée !

"Bonjour, Monsieur !"

Délaissant sa tâche actuelle, elle s'approcha de lui. Au rythme de la chanson, elle semblait glisser sur le sol, telle une danseuse possédée par la musique. Elle hocha la tête devant sa requête, une fois, deux fois, avant de poser sur l'homme un regard intense, analytique.

Offrir un magnifique bouquet de fleurs... Voilà une requête aussi vague que banale de la part d'une personne qui ne semblait certainement pas l'être. Le détaillant avec attention, Teresa tentait de comprendre qui était cet homme qui lui faisait face et quelle femme pouvait bien partager sa vie.

Un "magnifique bouquet de fleurs", cela pouvait être bien des choses et, si Teresa pouvait viser juste pour une certaine personne, le même bouquet pourrait tout aussi bien déplaire à quelqu'un d'autre. Elle ne pouvait pas se contenter d'assembler bêtement les couleurs en espérant que le résultat esthétique serait satisfaisant.

Quelle femme pouvait-elle être ? Douce ? Rude, comme lui ? Plutôt sportive ? Intellectuelle ? Féminine ? Sophistiquée ? Simple ? Teresa avait beau observer l'homme, ce qu'il portait, ce qu'il dégageait, rien ne lui permettait de former une quelconque image mentale.

Elle qui comprenait mieux les gens en les regardant qu'en sociabilisant avec eux, Teresa devait s'avouer vaincue. Elle fit une petite moue, avant de déclarer en direction du client, sans se préoccuper un instant du long silence qu'elle avait laissé prendre place :

"Non, décidément, je ne peux imaginer quelle femme pourrait partager votre quotidien. Je vais avoir besoin de quelques précisions de votre part, Monsieur !"

Teresa retrouva son sourire, qu'elle avait perdu lors de sa réflexion. Elle saisit une rose, à la senteur prononcée, la manipulant délicatement entre ses doigts fins :

"Me demander de vous composer un "magnifique bouquet de fleurs" est aussi pertinent que de demander à une bibliothécaire de vous trouver un "bon livre". Tout dépend de vous... Ou de votre compagne, dans le cas présent. Quel genre de personne est-elle ?"

Elle tendit la rose à l'inconnu, un brin de malice prenant place sur son expression enjouée et insouciante :

"Serait-elle du genre à apprécier le parfum dominant d'une rose ? Vous serez surpris d'apprendre que le succès d'un bouquet ne tient pas qu'à un simple assemblage de coloris... Je dois m'assurer que votre dulcinée ne froncera pas le nez chaque fois qu'elle se trouvera à proximité de votre présent."

Un petit rire lui échappa. Les premières notes de "Rhiannon" se firent entendre et Teresa écarquilla les yeux, une expression enchantée prenant place sur son visage :

"J'adore cette chanson !"

Teresa se laissa distraire un instant par la voix de Stevie Nicks, chantonnant les premières paroles, avant de parvenir à reporter son attention sur son client :

"Alors... Parlez-moi de votre compagne. Dites-moi tout. Autour d'un chocolat chaud, si vous le souhaitez ? Vous êtes mon seul client, profitez de ce privilège !"

Beaucoup de ses clients n'appréciaient guère sa présence. Ils commandaient par téléphone leur bouquet, venaient le chercher et ne s'attardaient guère. Si elle pouvait garder celui-là quelques instants, Teresa serait la plus heureuse des fleuristes...

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MessageSujet: Re: Loufoqueries printanières - Teresa   Loufoqueries printanières - Teresa EmptyVen 10 Nov - 21:55


Loufoqueries printanières. Cette boutique avait quelque chose d'inhabituel. En franchissant ses portes, Solal avait eu l'impression d'entrer dans une nouvelle dimension. Une contrée digne des Terres de milieu où une elfe blonde serait venue à sa rencontre. Il fixa longuement la jeune femme, incapable de se décider si elle était juste bizarre ou complètement défoncée. Sa manière de l'accueillir, avec chaleur et enthousiasme, agaça l'ancien soldat. Teresa lui jetait sa bonne humeur et sa courtoisie à la figure et Solal, peu habitué à ce genre de niaiseries, les recevait comme des piqûres au creux du cou. L'homme tenta de lui expliquer ce qu'il désirait mais visiblement, il rata son objectif. Le regard de Teresa se fit plus intense. Solal eut l'impression qu'elle tentait de le sonder ou de lire quelque chose en lui.

Pauvre Teresa. Si elle était née quelques siècles plus tôt, elle aurait fini sur un bûcher pour sorcellerie. Quelque chose chez elle hurlait la loufoquerie. Solal, très terre-à-terre et extrêmement direct, avait beaucoup de mal avec les fantasques et les rêveurs. La fleuriste lui avoua sans détour qu'elle ne parvenait à imaginer quel genre de femme partageait sa vie. Solal fronça les sourcils. Les femmes ne faisaient pas vraiment partie de sa vie. Elles y défilaient, quelques instants éphémères puis disparaissaient telles des visions oniriques. Solal vit Teresa s'emparer d'une rose et la manipuler avec délicatesse. Drôle de personnage.

« Elle et moi, c'est récent. Je ne la connais pas très bien». Solal fronça à nouveau les sourcils. Franchement, comment aurait-il pu savoir si sa copine allait apprécier ou pas l'odeur des fleurs ? Et toutes les fleurs ne sentaient-elles pas bon ? Définitivement, l'homme ne comprenait pas à quoi elles servaient si en plus d'être inutiles, elles puaient. L'agent de la CIA fut à nouveau frappé par les manières originales de la fleuriste quand elle se mit à chantonner. S'il n'avait pas eu à enquêter sur elle, Solal lui aurait déjà demandé si elle ne se foutait pas un peu de sa poire. Qui se met à chanter en plein milieu d'une conversation ? Solal avait finalement atterri au Pays des Merveilles.

« Connais pas». Un vague haussement d'épaules pour qualifier la chanson. La voix lui paraissait étrange, androgyne et nasale. Solal n'appréciait pas plus que ça ce qu'il entendait. En un instant, la fleuriste lui proposait de prendre un chocolat chaud avec elle et de lui raconter sa vie. Le blond resta interdit un instant. La colère commençait à monter en lui. Solal n'était pas très sociable comme personne et même s'il faisait des efforts, il avait extrêmement de mal à comprendre cette femme en face de lui. Faute de pouvoir entrer dans sa tête pour obtenir des réponses, l'agent de la CIA décida de la pousser dans ses retranchements. « Y a vraiment pas grand chose à dire. En fait, à part son prénom, je sais rien sur elle. Je veux juste lui offrir des fleurs pour la voir sourire».

Il haussa à nouveau les épaules. Solal commençait à douter des rumeurs.
Teresa avait l'air étrange, certes, mais elle paraissait trop avenante. Il ne décelait chez elle aucune once de peur. L'agent de la CIA était sous couverture et n'affichait pas sa plaque mais restait tout de même imposant et pourtant, la fleuriste ne paraissait pas impressionnée le moins du monde. Au contraire, elle l'invitait à boire un chocoalt chaud. « Je préférerais plutôt un verre d'eau si vous avez». Il fit une pause de quelques secondes puis reprit, l'air de rien. « Vous faites ça depuis longtemps, je veux dire ... les fleurs et tout ça ...». Un vague signe de la main désigna l'ensemble de la boutique. Solal n'était pas au bout de ses peines.

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MessageSujet: Re: Loufoqueries printanières - Teresa   Loufoqueries printanières - Teresa EmptyVen 10 Nov - 22:36


Loufoqueries printanières
PV Solal.
Teresa haussa un sourcil à la réponse de l'inconnu. Son expression follement enjouée laissa place à une profonde circonspection. Elle fixa l'homme d'un regard intrigué, déclarant sans ambages :

"Vous ne connaissez pas votre petite amie ? Et vous voulez lui offrir des fleurs ? Vous ne pensez pas que votre relation est sens dessus dessous ?"

Elle passa une main dans sa chevelure, manquant de détacher sa tresse maladroite. Elle qui croyait avoir affaire à un client énamouré, qui aurait été ravi de s'extasier sur sa petite amie en sirotant du chocolat chaud, voilà qu'elle devait se battre pour lui arracher qu'il ne savait rien sur sa compagne. A part son prénom. Eh bien... Composer un bouquet pour cet amoureux négligent, quelle affaire cela allait être...

"Ca ne m'étonnerait même pas qu'elle soit allergique au pollen et que vous n'en sachiez rien. Sincèrement, mon bon monsieur, vous devriez prendre le temps de connaître votre dulcinée avant d'affirmer que vous l'aimez et vous lancer à corps perdu dans la recherche du parfait présent. Est-elle seulement faite pour vous, cette damoiselle ? Etes-vous fait pour elle ?"

Elle allait probablement devoir s'en tenir à un bouquet des plus classiques. Des roses bien rouges, par exemple. Tss... Quel ennui. Teresa se réjouissait d'avance de pouvoir mettre à contribution ses talents si particuliers de fleuriste, mais on lui confiait un travail de débutant... Un "magnifique" bouquet... Un bouquet pour lequel elle n'avait pas même le défi de marier les senteurs, avec, en tête, une personne bien spéciale...

Malgré sa déception, Teresa ne refusa pas à l'homme le verre d'eau qu'il lui avait demandé. Elle-même décida de se servir un thé, car quel intérêt y avait-il de boire un chocolat chaud quand on n'avait personne avec qui le partager ?

Tendant le verre à l'inconnu, elle referma ensuite ses doigts sur la tasse fumante, laissant la sensation de brûlure imprégner quelques instants sa peau d'albâtre avant de s'épargner ce supplice. Elle fixa un court instant la rougeur qui s'était imprimée sur son épiderme, avant de relever les yeux vers l'homme et de daigner lui offrir une réponse :

"Ma mère a ouvert cette boutique il y a près de vingt ans. Je l'y ai aidée toutes ces années et j'ai repris les rênes à sa mort. Cela fait quatre ans, à présent."

Sa présence lui manquait, toujours. Elle était une des rares personnes bienveillantes qu'elle avait côtoyé toutes ces années, celle qui ne l'avait jamais rejetée en dépit de son étrangeté. Teresa retrouvait sa mère dans la voix particulière de Stevie Nicks, dans l'odeur des fleurs de sa boutique, dans la senteur du chocolat chaud... Tout ce qui l'avait rapproché d'elle et avait contribué à former leur lien si fort, si fusionnel...

"Vous l'auriez appréciée. Ma mère savait composer des bouquets pour ses clients les plus ineptes. Elle était la meilleure pour marier les couleurs. Je préfère les parfums."

Elle huma la senteur qui émanait de sa tasse de thé. Ses sens étaient affinés, puissants, un don tout autant qu'une malédiction. Teresa avait toujours été particulièrement sensible, aussi bien mentalement que physiquement et, si cela faisait d'elle une fleuriste de talent, cela lui causait également bien des ennuis...

Comme à son habitude, Teresa sauta du coq à l'âne. Ses pensées filaient dans sa tête à toute vitesse, la laissant aussi perdue que la plupart de ses interlocuteurs face à ses propres réflexions :

"Vous devriez parler à votre petite-amie. Savoir ce qu'elle aime. Ce qu'elle désire. Votre relation est vouée à s'écrouler si vous demeurez à la surface des choses. Vous êtes peut-être tombé amoureux parce qu'elle était particulièrement belle ou qu'elle dégageait quelque chose. Mais vous devez également apprendre à aimer la personne qui se cache derrière ces apparences. Celle que vous ne pouvez pas distinguer à l'oeil nu."

Teresa effleura du bout du doigt la surface de son thé, pensive :

"Si vous vous contentez de lui offrir des fleurs en pensant à ce que vous croyez qu'elle souhaiterait, vos amours vont s'effondrer tel un château de cartes. Prenez le temps de solidifier vos fondations avant de vous attaquer à la construction. Si vous êtes prêt à lui offrir un "magnifique" bouquet de fleurs sans vraiment la connaître, c'est qu'elle doit en valoir la peine..."

Teresa avait souvent du mal à comprendre les gens. A interpréter ce qu'ils ressentaient, pourquoi ils éprouvaient ces sentiments, ce qui les motivait... Elle observait, pour compenser ses lacunes, mais ce n'était pas toujours assez. Dans ce cas présent, c'était loin d'être suffisant...

Teresa ne comprenait pas l'homme qu'elle avait en face d'elle. Ce qui le motivait. Elle devait le saisir pour le servir au mieux. Ou elle ne vaudrait pas mieux qu'une apprentie fleuriste, à lui donner des bouquets ordinaires pour sa petite-amie dont il ne savait rien...

"Je m'appelle Teresa. Et vous ?"

Elle esquissa un sourire, prenant une gorgée de thé :

"A défaut de connaître votre petite-amie, je pourrais peut-être vous comprendre un peu. Et satisfaire votre désir, aussi superficiel puisse-t-il être."

Teresa ne mâchait jamais ses mots. Elle disait ce qu'elle pensait, sans crainte des conséquences. Elle n'avait peur que d'une chose et c'était d'elle-même. Ou, plus précisément, de ses faiblesses. De ses émotions si intenses. Ses crises. Non. Elle n'avait pas vraiment peur. Elle refusait simplement de partager cela avec qui que ce soit.

A quoi bon ? Les gens ne savaient déjà pas apprécier ce qu'elle montrait d'elle-même... Pourquoi seraient-ils sensibles à ce qu'il y avait de moins charmant chez elle ?


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MessageSujet: Re: Loufoqueries printanières - Teresa   Loufoqueries printanières - Teresa EmptySam 11 Nov - 19:54


Loufoqueries printanières. Interpellée. La fleuriste le fixait avec incrédulité. Solal ne connaissait pas sa petite-amie, pas personnellement en tous cas. Cela semblait surprendre la jeune femme qui ne se gêna pas pour établir un jugement d’emblée sur leur relation. Le blond eut un rictus. S’il n’était pas en train d’inventer des mensonges et si cette petite-amie avait été réelle, la fleuriste aurait franchement manqué de tact. L’agent de la CIA perdit son sourire quand la jeune femme se permit de pousser le bouchon encore plus loin. Solal leva un regard noir vers elle. Le simple achat d’un bouquet de fleurs était devenu une leçon de morale sur sa vie amoureuse. « Je pensais être entré chez un fleuriste ... pas chez une psychologue. J’ai dû me tromper d’établissement ».

Son ton était sec, cassant. Solal n’aimait pas beaucoup le comportement de la blonde et ne le trouvait pas très vendeur. Nul doute qu’un véritable client lui aurait dit de se les garder ses fleurs. Sauf que l’agent avait une mission. Mission qu’il comptait bien remplir en écartant la piste des dons chez cette étrange demoiselle. Elle lui proposa un chocolat chaud mais il opta pour un simple verre d’eau. Quand elle le lui apporta, il la vit serrer sa tasse de thé en s’en faire rougir les doigts. Solal fronça les sourcils et tâcha de garder son jugement pour lui-même. Quand elle lui raconta brièvement l’histoire des lieux, l’homme ne trouva qu’un mot à répliquer : « Toutes mes condoléances ».

Solal ne put réprimer un autre rictus quand elle lui lança qu’il l’aurait appréciée. Peut-être. Cependant, pour se faire apprécier de l’agent, il fallait être véritablement coriace. Soudain, sans prévenir, la jeune femme revint à une analyse du pseudo-couple de Solal. Elle lui jeta au visage une série de conseils digne d’une conseillère conjugale. L’homme resta muet un instant et avala une longue gorgée d’eau. La fleuriste continuait à lui déblatérer des théories sur le couple et le blond se surprit à froncer les sourcils et à enchaîner presque dès que la blonde eut terminé. « Vous semblez y connaître un rayon en matière de relation durable. Je parie que vous êtes mariée depuis dix ans et que vous avez au moins ... je dirais cinq enfants ! ». Il ne put réprimer un sourire. Cette femme n’était pas méchante mais manquait cruellement de tact et de retenue. Elle fonçait. Si cela pouvait être respectable, cela pouvait aussi être irritable.

« Solal ». Il lui avait jeté ça sans aucune manière. L’agent de la CIA ne mettait que rarement les formes et allait droit au but. Teresa reprit donc ensuite, cherchant à le comprendre lui à défaut de comprendre sa bien-aimée. Le comprendre ? Solal lui souhaitait bonne chance ! Personne n’y parvenait. Pas même lui. Ses actions étaient insensées. Comme cette fois où il avait croisé cette gamine dans la rue. Il la savait dangereuse, mortellement dangereuse. Pourtant, sur le moment, tout ce qu’il avait su voir avait été une fillette rasée, tremblante et au regard suppliant. Elle voulait juste vivre sa vie loin des quatre murs blancs du laboratoire. Se faire des amis, rire, danser et jouer comme tous les mômes de son âge. Et sur le coup, Solal n’avait pas pu faire un pas vers elle. Au contraire, il avait regardé ailleurs. La seconde suivante, il avait regretté et avait voulu la rattraper. Ses raisonnements le dépassaient. Une fleuriste loufoque n’y comprendrait sûrement pas grand-chose de plus.

« Vous prenez ce travail à cœur visiblement ». Solal acquiesça d’un hochement de tête pensif. Désormais, il allait passer à l’attaque. Fini les gentillesses, il sortait les armes. « Je ne vais pas vous mentir, on m’avait dit de ne pas venir ici. Les gens du coin disent que vous êtes bizarre. Ils disent plein de choses à votre sujet, en vérité. Et je dois avouer que vous êtes ... atypique ». Solal croisa les bras sur le torse tout en continuant à observer la demoiselle. Il voulait la déstabiliser. Elle pouvait tenter de l’analyser, elle pouvait même essayer de rentrer dans sa tête si elle le voulait. Elle ne parviendrait à rien sauf peut-être à se blesser. Tout ce qu’il y avait dans le crâne de l’ancien soldat était pourri jusqu’à la moelle. Mieux valait ne pas mettre l’orteil là-dedans. Solal se grata les quelques poils blonds qui poussaient sur ses mâchoires. « Je suis quand même venu et je ne le regrette pas. Vous faites bien votre boulot ». Il haussa les épaules et enchaîna. « Mais vous parlez un peu trop ». Il esquissa un sourire, cette fois, plutôt sincère.

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MessageSujet: Re: Loufoqueries printanières - Teresa   Loufoqueries printanières - Teresa EmptySam 11 Nov - 21:03


Loufoqueries printanières
PV Solal.


Les gens n'aimaient généralement pas la vérité. Ou sa vérité, tout du moins. Solal n'était pas très différent des autres, à ce niveau-là. Il avait rejeté ses conseils d'un ton cassant, plus violent qu'une gifle en pleine figure. Teresa ne paraissait pourtant pas très affectée. Elle avait essuyé des rebuffades bien pire encore. Celle-là n'était qu'une brise s'échouant temporairement sur son visage. Une brise pas aussi agréable que celle qu'elle avait savouré tout à l'heure, mais à laquelle elle était tout à fait indifférente.

"Je ne suis pas psychologue. Je ne comprends pas les autres autant que la plupart des gens. Je me contente d'observer, d'écouter et de déduire. Je ne pose pas non plus de diagnostic. Je pense sincèrement qu'il est impossible de résumer qui que ce soit par un simple terme ou une quelconque condition. Certains ont essayé."

Elle en avait vu passer, des spécialistes, du temps où elle vivait encore avec son père. Ils n'avaient pas su quoi faire d'elle. Mr Powell avait fini par penser que sa bornée de fille voulait être bizarre, qu'elle émulait toute cette étrangeté pour le simple plaisir d'attirer l'attention. Teresa n'avait jamais souhaité être différente. Elle l'était, voilà tout, et elle avait appris à s'en accommoder. N'en déplaise à autrui.

Les condoléances de l'homme la laissaient tout aussi indifférente que sa précédente pique. Sa mère n'était plus parmi eux depuis quatre années déjà. Des paroles vides de sens ne la ramèneraient pas ou ne rendraient pas son absence moins douloureuse. Toutes mes condoléances... Teresa n'aimait pas ces mots. Les gens les employaient quand ils n'avaient rien à dire d'autre. Aucune substance. Aucune vérité derrière ces termes. Juste... le vide. Et s'il y avait une chose que Teresa détestait, c'était parler ou qu'on lui parle pour ne rien dire.

Les paroles cassantes se succédaient. Teresa encaissait leur violence, avec un petit pincement au coeur. L'espace d'un instant, elle avait eu l'impression d'entendre son propre père... Cet homme qui n'avait jamais cru en elle. Qui l'avait insultée, humiliée, battue parce qu'elle ne correspondait pas à ce qu'il espérait. Teresa s'était jurée de ne pas prêter attention à ce que l'on pensait d'elle. Mais ces paroles-là avaient une résonance particulière...

Effleurant du bout des doigts la surface de son thé, elle avait répondu d'une voix pensive :

"Je n'ai pas d'enfants et je n'ai jamais été mariée. On m'a trouvée, utilisée, jetée un grand nombre de fois. Je ne m'y connais pas en matière de relation durable. Mais je sais ce qu'est une relation toxique ou vouée à l'échec. Je l'ai expérimenté de bien des manières..."

Ses parents, qui s'étaient disputés à son sujet toutes ces années. Son premier amour, qui avait fait le pari de coucher avec elle, la "bizarro" du coin, et l'avait ridiculisée devant tous ses camarades. Quelques amants, amantes d'un soir. Rien de permanent. Rien de concret. Rien de durable. Teresa n'avait connu qu'une forme d'amour et c'était l'affection que sa mère lui vouait. Etait-ce suffisant ? Ne connaîtrait-elle donc que cela ? La fleuriste n'avait aucun moyen de le savoir... Teresa se replongea dans ses pensées, ignorant un bref instant la présence de l'homme à ses côtés.

Le prénom de son client suscita toutefois son intérêt et la tira de son monde intérieur. Solal... C'était peu courant. Teresa n'en avait jamais rencontré, que ce soit à Indianapolis ou à Hawkins. Elle laissa un nouveau sourire flotter sur son visage et déclara d'une voix douce, avant de reprendre une gorgée :

"Un prénom rare et intriguant. Tout à fait à votre image, Solal."

Son prénom à elle était très commun. La fleuriste préférait son surnom, Teri, mais elle ne l'avait pas confié immédiatement à l'homme. Ses amis, ses proches l'appelaient Teri. Pour le moment, Solal n'était guère plus qu'un client parmi d'autres. Il s'en tiendrait à Teresa jusqu'à ce qu'elle en décide autrement. Solal. Teresa. Voilà tout ce qu'ils étaient l'un pour l'autre. Des inconnus. Un mystère qui ne demandait qu'à être progressivement élucidé...

Teresa détacha son regard de sa tasse de thé lorsque Solal reprit la parole. Ce ne fut pas son commentaire vide sur son travail qui retint son attention, mais bel et bien le reste. Ce qu'on lui avait dit d'elle. Ce qu'il pensait d'elle. Bizarre. Atypique. Elle travaillait bien. Parlait trop. A son tour, Solal s'était forgé son opinion d'elle, une opinion peu flatteuse. Mais Teresa ne cherchait pas à être complimentée, de toute manière.

"La plupart de mes clients ne font que passer. Ils commandent à l'avance, prennent leur bouquet, paient et s'en vont aussi vite que possible. Quelques gamins et certaines personnes restent pour un chocolat chaud, un thé ou un café, de temps à autre. Mais, généralement, ma boutique n'est qu'un lieu de brefs passages. C'est également pour cela que je parle beaucoup. Je tire profit d'un temps très probablement écourté, d'une visite qui ne se renouvellera peut-être pas..."

Teresa sirota une nouvelle gorgée, prenant quelques instants pour rassembler ses pensées. Distraitement, elle glissa son index entre ses lèvres et le mordilla, laissant la faible douleur l'envahir et lui servir de guide. Son monde intérieur se fit un peu plus clair, un peu plus compréhensible.

"Vous m'écoutez. Vous savez dire votre vérité, aussi dure soit-elle. Nous entretenons une interaction de qualité et j'espère être en mesure d'en profiter autant que faire se peut. Alors , je parle. J'exprime mes pensées, sans filtre. Je n'aime pas mentir et je déteste les mensonges. J'ai du mal à les percevoir, plus que la plupart des gens. La vérité, aussi cruelle soit-elle, m'est amplement préférable."

Une nouvelle gorgée. Une nouvelle pause. Le regard de Teresa s'égara dans le lointain. Ses pensées se précipitaient dans sa tête. Il lui était difficile de faire le tri. Tout se bousculait dans son crâne, mais elle ne pouvait pas tout dire, pas tout à la fois. Elle mordit à nouveau son index, sans parvenir à trouver la clarté nécessaire. Un soupir lui échappa et elle tritura sa chevelure, défaisant malgré elle sa tresse maladroite :

"Je songe à beaucoup de choses. Exprimer mes idées n'est pas aussi aisé que de les former. Je me demande comment font les gens pour s'exprimer avec tant d'aisance. Pour ne jamais se sentir... coincé. Les mots sont ici..."

Elle pointa sa tête du doigt, avant de descendre le long de sa gorge, appuyant sur cette dernière :

"Mais ils restent bloqués là. Enfin, pas tous. Ceux qui importent. Ceux que je veux réellement dire. Vous comprenez ?"

Non, probablement pas. Les gens ne comprenaient pas. Et elle ne comprenait pas les gens. Les choses étaient ainsi faites. Et elles ne changeraient sûrement jamais.

"Souhaitez-vous un autre verre d'eau ?"

Le sujet était plus simple à aborder. Et il avait son utilité. Si Solal acceptait de boire quelque chose d'autre, ils auraient plus de temps à s'accorder l'un l'autre. Teresa ne le comprenait pas, mais elle appréciait sa compagnie. Dure, intense, sordide. Plus significative que n'importe quelle interaction hypocrite qu'elle pouvait obtenir de la part de ses autres clients...

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Loufoqueries printanières - Teresa Vide
MessageSujet: Re: Loufoqueries printanières - Teresa   Loufoqueries printanières - Teresa EmptyMar 14 Nov - 22:42


Loufoqueries printanières. Les mots pleuvaient. Certains passaient comme des gouttes, d’autres heurtaient comme des grêlons. Pourtant, Teresa ne paraissait pas si atteinte que ça. Solal ressentait chez elle une certaine force de caractère. Elle avait dû en endurer des sobriquets destinés à la heurter. L’agent de la CIA se doutait que la carapace de la fleuriste serait plus coriace. Son excentricité la forçait à s’endurcir et à encaisser les coups. Si elle s’effondrait à la moindre rebuffade alors face au rejet de la population d’Hawkins, elle craquerait à tous les coups. La blonde lui répondit alors sans détour qu’elle n’avait rien d’une psychologue. Sur ce point, ils étaient parfaitement d’accord. Il acquiesça faiblement d’un hochement de tête, pas totalement en désaccord avec ce qu’elle venait de dire. Les êtres humains étaient des créatures difficiles à cerner, indomptables et surprenantes, Solal avait l’occasion d’en découvrir encore plus dans les laboratoires. Brenner était peut-être un fou, un monstre, une ordure mais il atteignait son but de repousser les limites de l’humanité.

Ses condoléances creuses pour l’être perdu passèrent inaperçus. Tout au plus, elle les balaya avec indifférence. Pourtant, les mots qui suivirent furent peut-être plus dur à entendre. Solal fronça les sourcils. Derrière son sourire avenant et sa bonne humeur, elle semblait cacher une part d’ombre. Des sentiments bafoués et des déceptions vivaces. L’agent de la CIA avait tout intérêt à creuser. Plus les gens cachent profondément des secrets douloureux plus il peut être dangereux de les voir ressurgir à tout moment. Au labo, les expériences avaient souvent causés de graves dégâts suite à une déferlante de sentiments puissants. Solal avait appris à les craindre. « On est deux ». L’homme n’était pas là pour se confier ou pour chercher un exutoire. Malgré tout, il transportait son lot de déceptions et de désillusions. Au fond, malgré leurs différences très nettement visibles, ils avaient peut-être tout de même des points communs.

Teresa se permit un commentaire sur son prénom qui le fit sourire. En effet, Solal n’avait jamais croisé un autre homme portant le même patronyme que lui. C’était à la fois un avantage et une tare. Plus jeune, on lui avait souvent demandé de répéter plusieurs fois son prénom comme s’il était compliqué à comprendre. Désormais, l’agent de la CIA ne perdait plus de temps à le répéter. Il esquissa un petit sourire et acquiesça d’un hochement de tête. Teresa reçut ensuite les commentaires de Solal qu’elle accueillit sans s’en offusquer. Au contraire, elle lui expliqua pourquoi elle se montrait bavarde et si chaleureuse envers sa clientèle.

Elle préférait la vérité aux mensonges ? La pauvre, elle était mal tombée avec Solal ! Toute son existence n’était que faux semblants. Il n’était pas détective privé comme il le prétendait. Il n’était pas quelqu’un de bien, pas quelqu’un de fréquentable non plus. Et sa place n’était définitivement pas à Hawkins. Pourtant, tout ça, il ne pouvait le lui dire. Alors il se contenta de l’écouter sans l’interrompre et l’observa lui mimer comment les mots restaient piégés dans sa gorge. Elle l’interrogea alors. Comprenait-il ? Solal fronça les sourcils. « Je crois comprendre ». L’homme haussa vaguement les épaules. « Je ne connais pas ce problème, j’ai toujours été éloquent mais je pense pouvoir imaginer ce que vous traversez ».

La fleuriste lui proposa un second verre d’eau. Solal hésita puis lui tendit son verre vide en guise de réponse. Et tandis qu’elle le resservait, l’homme décida de mettre les pieds dans le plat. Ils avaient discuté, ils avaient dépassé le stade des simples présentations. Maintenant, l’heure était venue de passer la seconde et cette fois, le regard de Solal resterait rivé sur Teresa. La moindre réaction déplacée, le moindre infime petit signe d’appréhension chez elle et il aurait une piste sérieuse à étudier. « Et toutes ces disparitions, vous en pensez quoi ? ». Il marqua une pause, le temps de détailler chaque expression qui traversait le visage de la fleuriste. « Vous n’avez pas la moindre idée de ce qu’il se passe par ici en ce moment ? ». L’homme analysait son interlocutrice mais tâchait de garder un visage neutre, naturel, impassible.

« Moi, en tous cas, je trouve ça flippant. Pauvre gosse ». Le blond secoua la tête. Au fond, il était sincère. Pauvres gosses. Quand on sait ce qui les attend, le constat n’en est que plus accablant.

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MessageSujet: Re: Loufoqueries printanières - Teresa   Loufoqueries printanières - Teresa EmptyDim 26 Nov - 23:28


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PV Solal.
Teresa n'imaginait pas que Solal puisse réellement la comprendre. Qu'il tente de le faire était déjà un exploit... Beaucoup se comptaient d'abandonner sans même essayer. Teresa était un mystère et était vouée à le rester. Au mieux, elle était intrigante. Au pire, elle était une bête curieuse ou un monstre de foire. Elle s'y était habituée, comprenant qu'elle ne pourrait pas changer et qu'elle n'était pas non plus en mesure de persuader les gens du contraire. A quoi bon ? A quoi bon...?

Solal et elle-même étaient différents. Mais, elle le sentait, il avait eu son lot de souffrances, lui aussi. D'épreuves à traverser. Elle en ignorait la nature et ne le questionnerait pas dessus, lui laissant le libre choix de se confier s'il en ressentait le besoin. Teresa pouvait se montrer curieuse et même intrusive, mais elle savait aussi quand ne pas faire preuve d'indiscrétion. Quand laisser à l'autre la liberté d'ouvrir la porte de son jardin secret ou de la garder fermée. Et c'était un de ces moments.

L'homme aborda alors le sujet de discussion qui était sur toutes les lèvres des habitants de Hawkins : les disparitions. Et, plus particulièrement, celle de Will Byers. Le coeur de Teresa se serra. Elle s'entoura fermement de ses bras, comme si elle cherchait à se protéger du monde extérieur et de ses propres sentiments. Hawkins était une ville tranquille. Une ville où rien ne se passait. Une ville de laquelle elle était l'un des éléments les plus étranges, elle, une petite fleuriste excentrique... Et, soudainement, tout s'était fissuré. Tout s'était brisé.

Teresa connaissait Mrs Byers, de vue. Elle l'avait vu travailler d'arrache-pied pour assurer l'avenir de sa famille dysfonctionnelle, une détermination qui n'avait pas été sans rappeler sa propre mère à la fleuriste. Une véritable mère courage. Que Will puisse disparaître ainsi... C'était innommable. C'était horrible. C'était affreux. Teresa ne pouvait pas même imaginer ce que Joyce devait éprouver, l'épreuve qu'elle devait traverser à cet instant... Si elle le pouvait, Teresa aurait volontiers disparu à la place de Will. Elle n'aurait manqué à personne, de toute manière...

Le regard baissé vers le sol, se concentrant pour ne pas laisser ses émotions l'engloutir devant un client, elle déclara en réponse à ses dernières remarques :

"Je ne sais pas ce qui a pu se passer. Hawkins est une ville paisible. Ses habitants y mènent un train-train quotidien, moi y compris. C'est... Tout cela, c'est juste... insensé. Du jour au lendemain, Will Byers a simplement... disparu."

Teresa avait du mal à retrouver ses mots. Elle se mordit la lèvre, avant de prendre une profonde inspiration :

"J'aimerais avoir des réponses à offrir. Pouvoir guider Mrs Byers jusqu'à son fils et ne plus les laisser, elle et son autre enfant, dans l'incertitude la plus totale. Je pense qu'il n'y a rien de pire que de ne pas savoir. On ne peut pas faire son deuil. On s'accroche à quelque chose qui n'a pas de substance, à un espoir volatile et tellement fragile."

La fleuriste passa une main dans ses cheveux, gardant les yeux résolument baissés. Elle le sentait. Si elle croisait le regard de Solal, elle risquait de pleurer. De laisser éclater une tristesse immense face à une injustice inqualifiable. Will Byers n'aurait pas dû disparaître. Personne n'aurait dû disparaître. La vie à Hawkins aurait dû rester la même. Pourquoi avait-il fallu que tout change ?

"Les gens ont peur. Ils se méfient, s'interrogent de plus en plus. Je sais que, dans peu de temps, certains commenceront à m'accuser. Ils ont besoin d'un exutoire et qui de mieux que la "folle" du village ? Mais je n'ai pas peur. Que ce soit du traitement qui me réserve ou d'être enlevée à mon tour."

Teresa serra les poings. Elle avait prié. Prié pour que Will soit ramené, pour que tout revienne à la normale. Elle avait même ajouté qu'elle était prête à prendre sa place, où qu'il soit, quoi qu'il ait pu lui arriver. Mais Will n'était toujours pas revenu. Prier... Est-ce que cela avait seulement un sens ? Une utilité ? Teresa voudrait pouvoir faire tellement plus...

"Si cela pouvait faire revenir Will Byers, je donnerais ma propre vie. Je donnerais jusqu'au dernier sou et je fermerais boutique. Aucune mère ne devrait avoir à subir une telle souffrance. Et Will Byers... Will Byers mérite tellement mieux que ce sort qui n'en est pas vraiment un. Ni mort, ni vivant. Disparu."

Les premières larmes coulèrent. Teresa les essuya du revers de sa manche, respirant lentement pour tenter de regagner son calme. Ce n'était pas le moment de craquer...

"Que puis-je faire ? Que puis-je faire pour les aider ? Je vais soutenir Mrs Byers du mieux que je peux, chercher Will Byers... Mais que puis-je faire de plus ? N'y a-t-il rien que je puisse offrir ?"

Teresa cacha son visage dans ses mains, fermant les yeux, se laissant envahir par l'obscurité. Son souffle était étouffé, son esprit s'emplissant brièvement d'images affreuses et terribles du petit Will. Non. Non, elle ne devait pas abandonner. Elle devait croire en Will Byers. Elle devait croire qu'il était en vie. Et qu'il reviendrait vite.

Elle frotta son visage, avant de recommencer à s'enlacer nerveusement, les yeux brillants :

"Will Byers est en vie. Je veux y croire. Je dois y croire. Nous ne rendons pas service à ce garçon ou à sa famille en pensant autrement. Vous n'êtes pas d'accord ?"

Elle leva enfin le regard vers Solal, un regard affecté, mais déterminé. Will Byers était en vie. Il vivait et elle ne cesserait de le croire que lorsqu'on lui aurait définitivement prouvé le contraire.

Un mince sourire naquit sur ses lèvres. Elle se confessa à Solal, d'une voix un peu lointaine :

"Je laisse la porte de ma boutique ouverte, le soir venu. Et des cookies sur le comptoir. De temps en temps, des enfants viennent se réfugier ici, pour trouver un peu de solitude, de sécurité, de réconfort. Je me dis que... peut-être... Will Byers pourrait passer par là, un jour. Je sais que c'est absurde, mais... je ne veux pas fermer cette porte. Pas pour l'instant."

Elle parlait, parlait, s'ouvrait à un homme qu'elle connaissait à peine, incapable de se dissimuler, de cacher ce qui habitait ses pensées, son être. Qui sait ce que cela finirait par lui coûter, une telle confiance, une telle... naïveté ?

"J'espère que vous gardez espoir, Solal. Je le souhaite de tout mon coeur. Et si vous avez besoin de force, d'une personne sur qui vous appuyer... je suis là."

Un sourire naquit sur ses lèvres. Lumineux. Sincère. Humain. Un sourire bien particulier, qui avait le don de désarmer. Ou de créer le malaise. Un sourire propre à Teresa...



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MessageSujet: Re: Loufoqueries printanières - Teresa   Loufoqueries printanières - Teresa EmptyDim 3 Déc - 14:29


Intervention spéciale


Pour ce troisième jour de l'avent, voici une petite intervention du maître du jeu avec l'accord de Will Byers : Les lumières de la boutique semblent réagir aux dernières paroles de Teresa. Comme si Will était ici et qu'il entendait ses paroles, qu'il passait dans la réplique de la boutique dans le monde à l'envers. Les lumières s'abaissent, puis s'intensifient, avant de finalement redevenir normales.




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