Le passé est une chose immuable, l’avenir est quant à lui incertain. Une phrase qui prenait dorénavant tout son sens aujourd’hui. Il y a quelques jours, la seule chose qui m’intéressait était de savoir quel petit haut allait plaire à Steve. Je me souviens qu’avec Barbara, on avait fait les magasins pendant tout le week-end. Et, ce matin, je me retrouvais à acheter tout un attirail de guerre pour chasser des monstres avec Jonathan Byers. Comme quoi, il ne faut jamais cesser d’espérer car, dans la vie, tout peut arriver. L’espoir et la détermination ; les deux raisons qui me faisaient tenir à l’heure actuelle et pour lesquelles je continuais à me réveiller chaque matin. Barbara est ma meilleure amie, pas question que je l’abandonne ! Il fallait que je me batte pour elle, comme Jonathan le faisait également pour son petit frère Will. Cette chose, quelle qu’elle soit, je l’avais entendu, je l’avais vu dévorer ce pauvre cerf dans cette espèce de « monde parallèle » mais en plus lugubre. Ça m’avait traumatisé, à tel point que quand je fermais les yeux, je la revoyais se nourrir. Mais il ne fallait pas qu’on baisse les bras, pour Will et Barbara qui, eux, étaient seuls là-bas. Il fallait à tout prix qu’on les aide, c’était notre priorité.

En cette fin d’après-midi, j’avais tout simplement envie de m’aérer l’esprit et de me retrouver un peu seule après ce qu’il venait de se passer dernièrement. C’est avec le cœur serré que je repensai à Barbara et Will. L’angoisse de les savoir dans cet endroit grandissait de plus en plus. Même si on avait un plan avec Jonathan ce soir, chaque minute comptait désormais pour eux. Alors que j’errais dans la ville, les feuilles mortes craquant sous mes pas et les branches des arbres vibrant doucement, je m’avançai vers la route et entendis un klaxon puis une voix venant d’une voiture en train de ricaner bêtement « Et Nancy, j’ai hâte de voir ton film ! » Sur l’instant, je fronçais les sourcils, ne comprenant pas ce qu’il voulait dire par là. Puis je réfléchis quelques secondes avant de me précipiter à vive allure vers le cinéma ou c’était marqué « L’esprit d’équipe avec Nancy Wheeler la salope » Si Steve avait taguait ça pour me blesser, il avait réussi son coup ! Je n’aurais jamais imaginé qu’il puisse un seul instant m’insulter et m’offusquer de la sorte. Une seule question me vint : Pourquoi ?

Alors que je sentais les larmes me monter aux yeux, j’entendis des voix familières dans une ruelle juste à côté. D’un pas déterminé, je m’avançais vers Steve et sa bande d’imbéciles. Je pouvais d’ores et déjà sentir la tension monter en moi, mes oreilles commençaient à chauffer, mes joues rougissaient et mon cœur battait à tout rompre. Jonathan était là lui aussi, j’ignorais pourquoi mais, d’un geste vif, je giflai Steve ! « Putain mais c’est quoi ton problème ?! » « Tu te fiches de moi là, pas vrai ? Je savais que tu aimais bien ce type, mais là... » Fronçant les sourcils, je ne comprenais pas où il voulait en venir. Puis Carol en rajouta une couche en m’offensant de plus belle. Déjà que je ne savais pas ce qu’on me reprochait, il fallait que cette garce la ramène. Puis je compris en voyant le tag, Steve avait surement dû passer chez moi hier soir et se faire de fausses idées entre Jonathan et moi. Alors que je n’eus même pas le temps de lui répondre, Steve s’en prit ensuite à Jonathan et il alla beaucoup trop loin dans ses paroles. Il pouvait vraiment se comporter comme un vrai con quand il le voulait ! C’est alors que je m’adressai à Jonathan « Laisse tomber, ils en valent pas la peine… Viens on s’en va ! » Mais c’était trop tard, Jonathan s’attaqua à Steve et le frappa encore et encore. Bien que j’hurlais pour qu’ils arrêtent, j’assistais, impuissante, à cette bagarre, jusqu’à ce que les flics interviennent du moins pour arrêter Jonathan et qu’on finisse tous les deux au poste de police…

QUELQUES HEURES PLUS TARD !

Jonathan avait finalement été relâché, le shérif avait été indulgent avec lui en comprenant ce qu’il venait de se passer. Mais j’avoue que jamais j’aurais pensé qu’il avait accumulé autant de rage en lui. En même temps, Steve l’avait cherché en le poussant à bout mais il ne méritait pas pour autant de se faire frapper aussi violemment. Par ailleurs, Jonathan et moi, on avait pas mal discuté au commissariat et on était d’accord lui et moi d’aller jusqu’au bout du plan. Il fallait tuer cette chose ! On avait notamment une théorie comme quoi elle était peut-être attirée par le sang, comme les requins qui trainent derrière eux une réputation de tueur sanguinaire depuis la sortie des Dents de la mer. Elle avait également l’habitude de chasser que la nuit. Barbara s’était coupée le soir chez Steve au moment où elle a disparu et le cerf avait aussi perdu beaucoup de sang. On allait donc tester cette hypothèse en se coupant la main après avoir installé tous les pièges. « Prêt ? » Disais-je à Jonathan d’une voix hésitante. Un, deux, trois, le sang se mit donc à couler. Pendant qu’on attendait que les guirlandes clignotent, je terminais de panser la plaie de Jonathan à l’aide d’un bandage.

Tout à coup, quelqu’un frappa à la porte, c’était Steve. Jonathan et moi, nous nous regardâmes, visiblement surpris qu’ils débarquent ici. Il voulait parler à Jonathan. Ce n’était clairement pas le bon moment. J’allai lui ouvrir la porte. Après la bagarre, il valait mieux pour eux deux qu’ils ne se retrouvent pas de nouveau face à face. « Ecoute Steve, désolée mais ce n’est vraiment pas une bonne idée, tu devrais t’en aller ! »