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 Born to be friends, or not…

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InvitéAnonymous

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Born to be friends, or not… Vide
MessageSujet: Born to be friends, or not…   Born to be friends, or not… EmptyMar 26 Déc - 10:30






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Type du sujet : [X] Flash-Back [] Présent
Date du rp : 7 Novembre 1984
Matin, après-midi, soir : Après-midi
Météo (approximative) : Il fait très beau mais un peu frais.
Statut du sujet : [] libre [X] privé
Statut du rp : [X] en cours [] terminé
Le maître du jeu peut débarquer à l'improviste : [X] oui [] non
Commentaire :






« Il est seul, tant mieux. »

Le duo était arrivé à leur destination, une jolie maison bien rangée non loin de la forêt. Treize ne put s’empêcher de regarder avec curiosité les nains de jardin qui traînaient un peu partout, en se demandant quelle pouvait être leur utilité. Peut-être pour faire peur aux chats. Fort de ses déductions sans doutes véridiques, il contourna le cabanon de jardin, et arriva devant la porte arrière qui, qu’elle ait été verrouillée ou pas, s’ouvrit toute seule devant lui. Voilà, maintenant qu’ils étaient entrés, il n’y avait plus qu’à convaincre le propriétaire des lieux de les laisser rester un moment. Facile. En tout cas dans sa tête les choses étaient très simples, après tout il n’avait pas eu tant de mal que ça à se faire héberger lui-même. Les gens sont gentils par ici, non ? Et puis, il y avait un petit détail que le jeune homme ignorait, le concept de famille, vous savez, ce petit ensemble de personnes réunit par les liens du sang sur plusieurs générations. Papa, maman, tout ça, il ne connaissait pas, ça faisait beaucoup moins de problèmes à gérer dans sa petite tête. Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

L’histoire avait commencé un peu plus tôt dans l’après-midi, comme à peu près chaque jour depuis qu’il était sorti de l’upside-down, Treize était vautré sur le canapé d’Alexander, à s’ennuyer ferme. Il lui arrivait parfois de sortir de là, et de traîner en ville ou dans la forêt. Il avait rencontré quelques personne, et même sauver quelqu’un qui s’était blessé en tombant dans les bois, mais c’était risqué. Du coup, la plupart du temps, il restait devant la télé, à zapper les différentes chaînes sans vraiment s’y intéresser, et souvent, il réfléchissait. Et l’une des personne qui occupait le plus ses pensées était Two. Two, c’était le garçon qui avait ouvert la porte de la cellule d’isolement, là où il était enfermé au moment où le laboratoire était désorganisé par l’ouverture du portail. Sans Two, il n’aurait jamais respiré l’air de la liberté. Mais Two, il était aussi en piteux état quand il l’avait croisé, il saignait, il avait pris des coups, il semblait au bord de l’évanouissement. Treize s’en souvenait nettement encore aujourd’hui, et il avait des regrets. Il aurait dû l’aider, il avait été trop pris de cours sur le moment, il avait suivi le mouvement sans vraiment réfléchir. Maintenant il savait qu’ils auraient dû rester ensemble, est-ce que Two avait pu s’en sortir ? Où était-il maintenant ?

Cette question le torturait quotidiennement. Il brûlait de rejoindre le void pour le contacter, mais c’était vraiment risqué, qui sait sur qui il pouvait tomber une fois là-dedans. Heureusement, Treize avait tout le temps du monde pour réfléchir à la meilleure façon de prendre de ses nouvelles. Et au bout d’un moment, une idée germa enfin. Il n’avait qu’à partir, loin de chez Alexander, comme ça, même si un sujet du laboratoire lui tombait dessus, il ne trouverait pas le chemin jusqu’à son ami. Ce qui pouvait lui arriver à lui-même était secondaire. Maintenant déterminé à agir, il se remplit un sac de nourriture et d’eau, ainsi que de quelques affaires, et sortit rapidement de chez le vétérinaire, se dirigeant vers la forêt. Il marcha longtemps, assez pour se retrouver perdu, cette sensation-là était ce qu’il recherchait, si lui-même ne savait pas où il était, peut-être qu’on ne pourrait pas le repérer ? C’était une chose à tester. Il s’assit par terre, contre un arbre, et ferma les yeux, mais alors qu’il se sentait glisser vers les profondeurs de son esprit, ses pensées tournées vers Two, il réalisa que celui-ci n’était peut-être pas si loin que ça. Oui, il pouvait le sentir, il était dans la forêt lui aussi. Il rouvrit les yeux et se leva, sachant exactement quel chemin prendre à présent. Suivant son instinct, il se dirigea vers l’orée des bois, pas loin du chemin de fer, et d’une décharge sauvage où rouillait différents véhicules et des appareils électroménager. Il entendit des bruits, mais continua à se baser sur son sixième sens plutôt que sur le reste. Finalement, il l’aperçut, haut comme trois pommes et pas bien costaud, son sauveur traînait des pieds dans les environs.

« Two ! »

Cela faisait à peine quelques minutes qu’il était là, mais Treize ne pouvait s’empêcher de sourire. Two avait réussit à s’enfuir, il l’avait espéré plus que tout depuis des semaines. Maintenant, tout allait bien se passer, il fallait juste lui trouver un abri à lui aussi. Le télékinésiste déballa le contenu de son sac, il y avait des bananes, beaucoup de bananes, des gâteaux, une gourde, un pull immense – vraiment immense, Alex mesure presque deux mètres – et quelques bricoles. Il fallait maintenant penser à la suite, il l’aurait bien ramené chez Alexander, mais c’était déjà dangereux pour lui d’héberger un seul sujet de test, deux, ça paraissait trop. Alors il pensa à Mathieu, ce garçon qu’il avait aidé en forêt, c’était quelqu’un de gentil, ça il en était sûr, peut-être qu’il pourrait faire quelque chose, au moins temporairement. Maintenant qu’il l’avait trouvé, Treize ne comptait pas laisser Two seul dans la forêt.

C’est donc après un bon repas et un bref aperçu du void que les deux garçons prirent la direction de la maison de Math. À l’intérieur, tout était calme, et comme l’avait dit Treize, il ne semblait y avoir personne à part le garçon. L’air pas franchement gêné d’être entré là sans y être invité, le jeune homme regardait un peu partout. C’était fou, il avait passé sa vie à emprunter des couloirs identiques et utiliser des salles de tests qui se ressemblent, mais ici il n’y avait pas une maison qui soit pareille à l’autre. Après une courte, mais passionnante visite, le jeune ouvrit la porte de la chambre du garçon sans frapper et s’invita dedans. Oui, parce que les bonnes manières, c’est un peu comme la famille, un concept qui lui échappait totalement. Mais à défaut d’être poli, Treize fit un grand sourire à son « ami », très content de le voir lui aussi.

« Math-yeux ! Tu vas bien ? J’ai amené un ami. Il m’a aidé à m’enfuir de la maison. Il s’appelle Two ! »

Tout content, le jeune homme pointa du doigt Two. Selon lui, c’était parfait, les deux garçons avaient à peu près le même âge, à peu près le même gabarit. Ils allaient forcément bien s’entendre. Et puis cette maison était quand même vachement grande, il devait bien y avoir assez de place pour une personne de plus. N’est-ce pas ?
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InvitéAnonymous

Invité




Born to be friends, or not… Vide
MessageSujet: Re: Born to be friends, or not…   Born to be friends, or not… EmptyMar 26 Déc - 22:54


Ce fut telle une petite fée que ce garçon vint à ta rencontre. Un brin de lumière qui éclaira comme instantanément cette terne forêt... Tu ne l'avais premièrement pas reconnu, il fallait dire que les visages familiers ne couraient pas les rues pour toi. C'est ainsi sur le ton de la méfiance que tu t'étais adressé à lui. Alors assis sur une vieille carcasse de voiture, tu t'étais immédiatement levé afin de juger plus en détail l'intrus qui t'avais appelé par ton nom... Un regard nonchalant, couplé d'une voix voulue rude :

« J'te connais pas ! »

Tu avais conclu assez rapidement que ton interlocuteur ne faisait pas partie de la CIA... Ses yeux ne correspondaient pas aux regards pervers et avides que les membres du laboratoire posaient sur leurs sujets. Étonnamment, les siens étaient plutôt sereins. Son sourire ne trahissait de plus aucune mauvaise intention. Bien au contraire ! Toi, grand adepte de ce genre de mimique faciale, pouvait parfaitement lire en chaque sourire. Le sien était honnête, comme ravi de te revoir... Il s'approchait sans aucune pointe de dangerosité. Que ce rôle ait été factice ou sincère, tu t'étais complètement laissé entraîner dedans. Aussi descendis-tu rapidement de ton siège afin de venir à sa rencontre... Inconscience ? Naïveté ? Peu importait, tu avais de toute évidence l'art de t'échapper des griffes d'un puissant ennemi. Au moindre imprévu, tu disparaissais de sa vue et quittais cette forêt...

Tu le toisais de haut en bas, de manière assez malpolie. Désormais à un mètre de ton interlocuteur, tu observais son sourire, la façon dont son regard se posait sur toi... Son visage te remémorait définitivement quelqu'un, mais ta pauvre petite cervelle n'avait jamais été entrainer à la reconnaissance d'un individu... Tu ne pouvais que lui sourire maladroitement à ton tour, sachant désormais pertinemment que tu n'avais rien à craindre de lui. Du moins, c'est ce que ton instinct te soufflait, et Dieu sait que seule cette petite voix avait réellement le pouvoir de te contrôler ! Tu avais ainsi accepté avec joie les présents que l'inconnu "pas si inconnu" t'avais apporté. De quoi t'empiffrer, premièrement. Une très bonne entrée en matière, de même qu'une superbe augmentation de la considération que tu lui portais ! Il fallait dire que les poubelles, bien que rarement vides étaient assez peu propices à l'élaboration d'un repas de qualité...

Le garçon t'avait même apporté de quoi te vêtir ! À croire qu'il cherchait la compagnie d'un gamin perdu depuis longtemps... C'est cependant sans rechigner que tu enfilas cet immense pull. Le pauvre T-shirt déchiré que tu portais actuellement était en effet loin de convenir au froid ambiant... Jusqu'à présent, ton unique source de ravitaillement était les poubelles, et parfois les maisons dont les portes n'avaient pas été fermé à clé. Rien de très concluant il fallait dire... Tu ne le niais pas : il était impossible de vivre dans ces conditions plus d'un mois ! Le froid, la faim ou le manque de sommeil te serait très rapidement fatale. Et c'est alors comme par enchantement que ce garçon t'était apparu ! Apportant avec lui non pas qu'un simple rationnement, mais avec l'apparente conviction de te sortir du pétrin...

Tu n'avais tout d'abord pas compris. Pourquoi tant d'attention à ton égard ? Il fallait dire que ce genre de comportement t'était encore inconnu... Tu ne t'en plaignais pas, loin de là, mais ce genre de bonne action faisait étrangement chaud au coeur. Le laboratoire n'avait jamais été un lieu d'éducation et de grande pédagogie... Les figures parentales, assurant protection aux enfants étaient là-bas absentes ! L'altruisme n'avait jamais fait partie de ta vie, et l'unique instant où cette vertu put t'être instaurée fut lors de l'ouverture du portail. Ce fut par ailleurs très précisément dans ces souvenirs que tu plongeas afin de te remémorer le visage si familier de ton sauveur... Ce garçon, prisonnier des cellules d'isolement que tu avais délivré afin de ne laisser personne entre les mains de ces connards. Celui-là même que tu pensais s'être fait enfermer par précaution, pour contenir sa dangerosité... Vraisemblablement, la bête semblait bien plus sympathique qu'elle ne t'avait l'air dans sa cellule vide.

Tu lui souriais en mangeant ton gâteau lorsque le garçon t'annonça avoir un ami pouvant t'accueillir chez lui... Tu n'avais pas franchement répondu, hésitant grandement à coucher sous le toit d'un véritable inconnu. Pourtant, ta tête s'était légèrement hoché face à sa proposition. Il fallait dire que l'idée de dormir un jour de plus dans les feuilles mortes avait fait basculer ton choix assez vite ! Et puis, ton interlocuteur était désormais une source sûre. Si ton instinct méfiant t'avait encouragé à le suivre, tu n'avais aucune raison de lui tenir tête... Ainsi le suivis-tu, gâteau dans les mains et pull tombant jusqu'à tes genoux. Ta dégaine était digne d'un pauvre petit chien. Ce genre de petite boule dont les poils pendent et se trainent sur le sol... Tes rapides sauts afin de suivre ton interlocuteur un peu plus vite n'aidaient pas à effacer cette image.

Ce fut vingt minutes plus tard que la maison dudit amis se dessina dans le paysage. Peut-être même était-ce là l'une des demeures que tu avais un jour cambriolé. Après tout, chacune de ces grandes boîtes de briques et de béton n'était pour toi qu'un potentiel réservoir à nourriture... Il n'y avait dans ton esprit aucune notion de famille, ou de bien-être dans l'un de ces bunkers personnalisés...

« C'est très moche »

Rude, nonchalant... Exactement ce qui émanait chaque seconde de ton comportement... évidemment, ta notion de beauté en matière de maison était très mince. Pourtant, tu n'avais pas pu t'empêcher de faire part de ce soudain ressenti... Faire chier le monde ? Révéler réellement tes émotions ? Toi-même ne savais pas vraiment à quoi rimait cette phrase fort mal placée. Quoi qu'il en soit, tu tachas de la fermer, du moins jusqu'à ce que l'ami en question pointe le bout de son nez ! Tu savais pertinemment que vous vous infiltriez ici sans réel droit dans cette propriété, et le bruit n'était jamais de grand secours dans ce genre de situation...

« T'es petit »

Voilà... Tu n'avais pas pu t'empêcher ! Pas un bonjour, pas une seule salutation ! Seul une observation complètement ridicule et réductrice s'était échappé de ce clapet à connerie qui te servait de bouche... Loin de toi l'idée d'être méchant avec ton hôte, il s'agissait simplement là d'exprimer ton ressenti face à ce garçon qui ne semblait pas bien dangereux. Un jour de chance aujourd'hui ! C'était bien la première fois que deux visages plus ou moins amicaux se pointaient devant toi.
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Mathieu LevinskiMathieu Levinski


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Born to be friends, or not… Vide
MessageSujet: Re: Born to be friends, or not…   Born to be friends, or not… EmptyJeu 28 Déc - 15:03


- DEBOUT LA-DEDANS ! ET PLUS VITE QUE ÇA !

Voilà cinq bonnes secondes que les tambourinements contre la porte ne s'arrêtent pas, et Mathieu, au plus fort de sa fatigue, tentait de les ignorer avec une détermination farouche. Il le savait, c'était peine perdue : après tout, voilà presque dix ans qu'il supportait ça, et ce n'était pas aujourd'hui qu'il allait gagner à ce petit jeu. Et pourtant, l'envie était là, et l'engourdissement de son corps tout entier renvoyait les signaux de détresse. Il n'avait pas l'énergie de se lever, c'était un fait. Et lumière du jour avait déjà noyé sa chambre. Pas moyen d'ignorer tout ça ; il fallait maintenant se lever. Toujours aussi épuisé, il grogna un "oui" à peine audible, qui eut pour effet de ramener le silence. Mathieu tendit l'oreille : les pas lourds de Sean s'éloignaient déjà dans le couloir. Il l'entendit descendre l'escalier, et puis les éclats de voix de sa mère dans la cuisine lui rappela qu'il n'avait pas le choix. Et même si il ne mangeait plus le matin depuis longtemps, il était obligé de les rejoindre sans faire d'histoire. Pour leur donner cette stupide illusion d'être une famille modèle, même s'il n'y croyait plus lui-même.

L'odeur du bacon grillé remonta jusqu'à l'étage, et lui chatouilla les narines. Cependant, cela n'eut pas l'effet escompté, et nauséeux, il courut ouvrir sa fenêtre pour aérer. Dehors, le soleil venait tout juste de se lever, et le bruit des branches qui s'agitent étaient rythmé par les piaillements de oiseaux. Mathieu resta là à observer l'horizon, puis dépité par la routine qu'il était obligé de supporter, il laissa la fenêtre ouverte et descendit rejoindre ses parents pour le repas obligatoire. Et il appréhendait déjà. Quelle remarque débile allaient-ils lui desservir encore ? Comment allait-il prétendre manger sans que l'un des deux ne remarque son stratagème et fasse semblant de s'inquiéter pour l'enfoncer encore plus ? Mathieu esquissa un rictus. Il improviserait, comme d'habitude.

En bas, sa mère s'activait aux fourneaux tandis que Sean était assis au bout de la table, journal à la main, tasse de café dans l'autre. Les assiettes étaient disposées, on n'attendait plus que lui. Mathieu s'installa le plus loin possible de son beau-père, fit mine de se servir un peu de jus d'orange, porta le verre à ses lèvres, attendit trois secondes, avant de le reposer sans en avoir bu une seule goutte. Ses yeux faisaient le même trajet répétitif entre Sean, sa mère, le bacon en train de griller, et le paquet de céréales. Il pouvait bien manger un peu ... Mais l'idée disparut aussitôt. Son estomac ne le lui permettrait pas ; il le savait parfaitement.

- Ils parlent toujours de ce gamin présumé mort, marmonna Sean en tournant les pages de son journal, mais quand est-ce qu'ils passeront à autre chose ?

- Allons, c'est bien la seule chose intéréssante qui soit arrivé dans cette ville depuis des années.

Mme Levinski déposa l'assiette de bacon à côté des céréales et prit place autour de la table, s'installant près de son époux. Elle se tourna aussitôt vers son fils, le visage rayonnant.

- Oh, bonjour ! Bien dormi mon coeur ?

Mathieu la fixa sans prononcer un mot. Elle savait très bien qu'il n'avait pas bien dormi depuis très longtemps. Il suffisait de regarder ses cernes. S'en rendait-elle compte, au juste ? Où répétait-elle cette phrase tous les matins par habitude plus que par réel intérêt de savoir comment il se portait ? Son cœur se serra. Il savait qu'il surréagissait, que son cerveau recommençait à construire sa toile de paranoïa et qu'il se faisait encore des idées.

- Tu ne réponds pas à te mère ? Fit Sean, le regard menaçant.

- Très bien, merci.

Il avait prononcé ces trois mots à la manière d'un automate. Les deux autres se contentèrent de ça, et se servirent pour commencer à manger. Il les observa encore quelques secondes avant de baisser son regard vers son assiette. Allait-il manger ce matin, ou se contenter de faire comme d'habitude, et d'attendre qu'ils finissent eux-même de manger pour pourvoir quitter la table ? Le dégoût qu'il ressenti en respirant l'odeur de bacon coupa net dans sa décision, et il prit son mal en patience, attendant en silence que Sean pose son journal, se lève pour aller chercher sa mallette et son manteau, et qu'il s'en aille pour une journée de travail. Une fois parti, sa mère ne dirait rien si il retournait dans sa chambre sans avoir touché à quoi que ce soit.

- Bon, il est l'heure.

Cette simple phrase sonna comme une délivrance. D'un œil, Mathieu regarda Sean replier son journal, le poser à côté de son bol, puis se lever pour aller embrasser Mme Levinski. Il se dirigea ensuite vers l'entrée, où il prit ses affaires, et dans la minute qui suivit, il était déjà parti. Mathieu ne se fit pas prier pour se lever à son tour, et remonter dans sa chambre. Une fois retourné à son point de départ, il se laissa tomber sur le lit, et soupira. Aujourd'hui, pas de sortie. Il avait de la fièvre depuis hier, et avait envie de vomir dès qu'il y avait de la nourriture à proximité. Dans le pire des cas, il finirait un livre, tisane à la main, et se contenterait d'écouter de la musique jusqu'à ce que Sean rentre et lui hurle d'éteindre "cette musique de sauvage". Un sourire passa sur son visage, mais s'évanouit bien vite. Pendant un instant, la tentation de fermer les yeux et de se rendormir lui parut alléchante, mais quand il essaya de se plonger dans le sommeil, il sut qu'il n'y parviendrait pas. Maintenant qu'il était réveillé, il le restait.

A midi, la mère était déjà partie. Mathieu fit une descente dans la cuisine pour s'y préparer une tasse de thé, faute de pouvoir avaler plus. Il déposa un sachet dans le tasse, versa de l'eau dans la casserole, et le fit chauffer à feu doux. En attendant que ce soit prêt, il se tourna vers la fenêtre, faute d'occupation plus intéressante. Il avait un peu froid aux bras, mais le soleil resplendissait. Cela aurait été une journée parfaite à traîner dehors, mais il ne pouvait pas se le permettre. Durant un court instant, il eut dans l'idée d'ignorer la maladie, mais la raison fut plus forte, et il retourna à la réalité quand il se rendit compte que eau était en train de bouillir. Il éteignit la plaque, versa l'au dans la tasse, y ajouta un sucre histoire que le goût ne soit pas trop infect, puis remonta dans sa chambre.

Il déposa la tasse sur la table de chevet, s'assit sur son lit en s'adossant au mur, puis attrapa le livre qu'il était censé avoir fini de lire depuis une semaine pour les cours. Très vite, il se perdit dans sa lecture. Par trois fois, il ne put s'empêcher de relire la même phrase en boucle, ce qui eut pour effet de l'agacer sérieusement. Il voulu laisser tomber, mais la menace d'une punition et les représailles de Sean le maintinrent sur le droit chemin. A la fin, il était tellement concentré qu'il n'entendit pas les bruits d'en bas. Il fit une pause dans sa lecture pour terminer sa tasse, refroidie depuis un moment. Lorsqu'il la porta à sa bouche pour en boire une gorgée, la poignée de sa porte se mit à tourner, et quelqu'un entra dans sa chambre. Sur le coup de la surprise, il recracha le contenu de sa bouche.

- Treize ?!

L'autre ne se formalisa pas de sa surprise mêlée à l'incompréhension de sa présence. Non, attendez, ne venait-il pas de s'introduire dans la maison sans permission ? Le brun le foudroya du regard, et reposa sa tasse sur la table de chevet.

- Math-yeux ! Tu vas bien ? J’ai amené un ami. Il m’a aidé à m’enfuir de la maison. Il s’appelle Two !

Il ne sut pas ce qui le choquait le plus : leur prénom donné selon des chiffres, le fait qu'il ne se souciait absolument pas ce cette intrusion, ou qu'il ramène un espèce d'énergumène qui n'avait pas l'air d'avoir pris de douche depuis une décennie. Et tant qu'à parler du nouveau venu, ce dernier n'avait pas l'air plus gêné que son acolyte. Mathieu les regarda tour à tour en se retenant de toutes ses forces de ne pas les chasser en criant. Après tout, Treize lui avait plus ou moins sauvé la vie en le sortant du ravin, et il lui devait un service. Mais sa gentillesse avait des limites, et voilà qu'il s'invitait dans sa maison avec un parfait inconnu. Et si Sean avait été là ? Il se rendait compte du danger au moins ?! Il n'eut pas le temps de prononcer quoi que ce soit, car le gamin avait prit les devants pour manifester ses impressions.

- T'es petit.

Ce fut le mot de trop. Peut-être parce qu'il n'aimait pas qu'on fasse de remarque sur sa taille et que l'autre en face n'était pas très grand non plus, ou bien parce que ces deux-là venaient d'entrer par effraction et qu'ils n'avaient pas l'air d'avoir le moindre remord. Mathieu fronça les sourcils, puis lâcha un soupir ennuyé.

- Je peux savoir ce que tu fais ici avec ... Heu, trois, quelque chose comme ça ?

Oh, il savait parfaitement comment il s'appelait, mais il avait la rancune tenace, et il pouvait bien être le plus compréhensif possible, il ne put pas s'empêcher de l'ignorer royalement. Maintenant, Treize allait devoir s'expliquer sur sa présence ici, et il avait intérêt à être convaincant parce que clairement, la situation ne pouvait pas être plus bizarre.
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InvitéAnonymous

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Born to be friends, or not… Vide
MessageSujet: Re: Born to be friends, or not…   Born to be friends, or not… EmptyVen 29 Déc - 13:03


On peut le dire, Treize était content d’être en vie, content d’être dehors, content aussi de faire de nouvelles rencontres. Bref, il était désagréablement de bonne humeur en quasi permanence depuis qu’Alexander l’avait ramené chez lui. Et il pensait naïvement que c’était le cas de tout le monde. Pourquoi faire la gueule quand on a tant de choses merveilleuses autour de soi ? Comme un vaste ciel bleu, des chats ou un micro-onde. Non, vraiment, il n’y avait qu’au Centre qu’il y avait de la place pour la souffrance et le pessimisme. Aussi, sa rencontre avec Two fut un premier tremblement dans ses convictions. Le garçon n’avait pas l’air mécontent d’être dehors, bien au contraire, mais il n’était franchement un modèle de positivisme. Treize se demandait vraiment pourquoi, mais le fait que le garçon vive dans une décharge en plein hiver ne devait pas y être étranger selon lui. C’était pour ça qu’il tenait tant à lui trouver une maison à lui aussi, il devait pouvoir profiter à son tour des joies de la liberté. Même si cette liberté avait encore beaucoup de limites, après tout, ils étaient toujours recherchés.

« C'est très moche »
« Tu préfères notre maison ? »

Venant de Treize, ce n’était même pas de l’ironie, juste une vraie question. Peut-être que Two aimait simplement les murs blancs et les pièces vides. Le minimalisme devait bien avoir ses adeptes. Est-ce que c’était pour ça qu’il paraissait de si mauvaise humeur ? Allez savoir. Mais la vraie douche froide arriva quand ils se retrouvèrent dans la chambre de Math. Il s’était imaginé que ce dernier allait être ravi de le revoir, et de rencontrer son nouvel ami, mais en fait pas du tout. Après la question de l’adolescent, il y eut un petit moment de blanc pendant lequel Treize regarda les deux autres sans trop savoir quoi dire. Son regard et son ton semblait indiquer qu’ils avaient fait quelque chose de mal, c’était déjà comme ça au labo. Mais il avait beau chercher, il ne savait pas ce qu’il avait raté. Il ne comprenait pas. Et Treize détestait ne pas comprendre, c’était comme avoir un puzzle avec des pièces qui manquent. Frustrant. Cela dit, il savait bien qu’il avait encore beaucoup à apprendre, sur ce monde-là comme sur les autres.

« Il s’appelle Two. »

Ce fut sa première réaction, puisque Math ne semblait pas avoir compris ce qu’il avait dit juste avant. En fait, c’est tout juste s’il semblait avoir vu son camarade tellement il l’ignorait superbement. Là encore, c’était étrange, pour quelle raison agissait-il comme ça ? Il se dit vaguement que ça pouvait être dû à la remarque de Two à son égard, mais il n’avait pas tort. Les deux garçons n’étaient pas bien grands, Treize aurait bien voulu le leur dire. Ça leur faisait un point commun après tout, mais il se retint de peur d’énerver Math encore davantage. De toute évidence, il y avait des choses à ne pas faire ou dire dans cette maison, et il n’avait aucune idée de ce que c’était.

« On s’est échappé, mais les méchants nous cherchent. Two a besoin d’une cachette parce qu’il fait froid dehors. »

L’autre problème, c’était que Treize, malgré son âge, n’avait pas un vocabulaire très poussé. Aussi, pour ce qui était d’expliquer la situation, d’être convaincant ou émouvant. Ou même simplement d’être clair, c’était un exercice un peu hors de sa portée. Il y mit beaucoup de cœur cependant.

« Je sais que tu ne le connais pas, mais il faut l’aider. Il ne faut pas qu’on le ramène à la maison. C’est terrible là-bas. »

C’était rageant de se sentir aussi limité pour exprimer quelque chose d’aussi intense. La simple évocation de la « maison » lui donnait la nausée. Treize avait perdu son sourire, mais pas sa détermination, il comptait bien trouver un toit pour Two, même quelque chose de temporaire. Il mettrait tous ses efforts là-dedans. Personne ne devait retourner au laboratoire, pas tant qu’il serait là pour l’en empêcher. Un peu mal à l’aise, Treize se balança d’un pied sur l’autre, lui qui était si sûr de lui en arrivant doutait maintenant d’avoir pris la bonne décision. Math lui paraissait gentil, mais s’il ne les aimait pas tant que ça, qui sait ce qu’il pouvait arriver. Peut-être allait-il les dénoncer aux gens du labo pour qu’ils ne s’invitent plus jamais chez lui ?
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InvitéAnonymous

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Born to be friends, or not… Vide
MessageSujet: Re: Born to be friends, or not…   Born to be friends, or not… EmptySam 30 Déc - 1:02


Au fond, tu te réjouissais bien que quelqu'un prenne soin de toi ! C'était si accommodant. Une sensation que tu n'avais que très peu éprouvée face à de bons événements... Seules tes tentatives d'illusions réussites à l'encontre du personnel du laboratoire t'avaient jusqu'à présent procuré ce plaisir. En somme, le malheur des autres avait toujours été ta seule source de joie ! Une fois que l'excitation de la liberté s'était estompé, c'était désormais là ton premier réel moment de joie. Une joie bien dissimulée derrière ton cynisme naturel certes, mais présente tout de même ! Tu n'avais ainsi pas pu t'empêcher de formuler tes remarques inutiles et dégradantes. Une façon bien à toi d'exprimer un ressentit de bien-être il fallait dire...

« Tu préfères notre maison ? »

Treize t'avait posé cette question sur un ton étonnamment neutre. Tu l'observas légèrement en ricanant. Qui aurait pu croire qu'une telle question ait été formulée sans une seule pointe d'ironie ? Toi, grand joueur et maître du sarcasme avaient été très étonnés... Tu n'avais de ce fait même pas essayé d'ajouter ta touche de cynisme habituel à ta réponse ! Bien que l'idée de rabaisser ton interlocuteur te soit venu à l'esprit, tu l'écartas rapidement afin de permettre un dialogue en bon terme. Il n'était plus question ici de faire face aux terribles médecins du laboratoire. Tu n'avais plus besoin de tacler toutes les personnes à qui tu t'adressais et cela devait bien entrer dans ta petite tête...

« On a jamais eu de maison. Ce sera toujours mieux que rien. »

Époustouflant ! En deux phrases, tu venais de passer à un stade supérieur de ton intégration dans ce nouveau monde ! Bien construite, sans aucune méchanceté cachée... Légèrement pessimiste peut-être -des progrès étaient toujours nécessaires- mais très claire et menant bien là où tu souhaitais que ton interlocuteur te comprenne. Bref, des mots surprenants pour un véritable emmerdeur tel que toi !

Il ne fallut malheureusement que quelques instants avant que tes efforts ne soient réduits à néant par ton imbécilité... Une seule pensée, une seule phrase et voilà une charmante présentation que tu offris gratuitement à ton potentiel hôte. Évidemment, tu ne t'attendais pas à ce que ce dernier le prenne d'une superbe façon, seulement, l'effet que tu avais viscéralement escompté n'avait pas complètement abouti... Tu avais pris cette horrible manie de constamment mettre à l'épreuve tes interlocuteurs. Les mettre à bout, les faire craquer ! Les nombreux bleus que tu présentais sur ton corps étaient la parfaite image de ce genre de phrases mal placée que tu avais pu lancer nonchalamment aux médecins du laboratoire. Tu avais toujours souhaité les voir péter les plombs et cette attitude depuis longtemps acquise prendrait probablement un temps conséquent avant de s'évaporer de ta personnalité... Pourtant, ce fameux ami ne mordait pas plus que cela à l'hameçon. Tu avais immédiatement attaqué le physique, chose très mesquine, et le jeune homme t'avait tout simplement ignoré, tachant de s'adresser à ton camarade. "Trois", c'est ainsi qu'il t'avait ironiquement appelé...

« Je peux savoir ce que tu fais ici avec ... Heu, trois, quelque chose comme ça ? »
« Soixante-neuf pour les intimes »

Tu souriais tel un imbécile à ta propre connerie. Au moins, tu faisais rire quelqu'un... Peut-être aurait-il fallu que tu te calmes légèrement. Il était là question de faire bonne impression afin de te trouver un refuge, et tu n'aidais clairement pas les choses. Ton pauvre ami tentait tant bien que mal de rattraper tes bêtises, mais tu étais incorrigible... Aucune méchanceté dans tes mots, seules des impulsivités et des enfantillages. Tout ça, c'est ce que tu avais appris de ton "séjour" au laboratoire.

« On s’est échappé, mais les méchants nous cherchent. Two a besoin d’une cachette parce qu’il fait froid dehors. »

Tu avais bêtement acquiescé de la tête, tout en souriant. Tu observais bien curieusement ton interlocuteur... Sa taille était définitivement un élément notable de son personnage ! En un sens, cela le rendait bien plus sympathique finalement. Beaucoup moins dangereux et d'autant plus abordable qu'un adulte mûr et responsable. Ce genre d'adulte, tu en avais croisé des tas... Le jeune homme qui se tenait à tes côtés n'en faisait définitivement pas partie ! Ton camarade avait beau te surpasser d'au moins dix ans, il n'en restait pas moins un grand enfant, et tu l'avais immédiatement repéré tant dans ses mouvements que sa façon de parler... Le laboratoire n'avait pas créé de bons toutous de la société, propre sur eux et parlant parfaitement bien, c'était indéniable...

« Je peux me caler n'importe où, et je peux même aider à... Ce qu'il y a à faire ici... »

Tu avais presque fait les yeux doux, chose impensable pour un Two en bonne santé ! Évitant de citer tout ce que tu aimerais changer dans cette boîte que l'on appelait "maison", tu tentas seulement de suivre les paroles de ton camarade, pour une fois...
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Mathieu LevinskiMathieu Levinski


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MessageSujet: Re: Born to be friends, or not…   Born to be friends, or not… EmptyLun 8 Jan - 21:05


- Soixante-neuf pour les intimes

Le gamin souriait, et Math lâcha un soupir agacé, quoi qu'amusé par l'humour dont il ne manquait certainement pas. Bon, retirez-lui les commentaires passables, et il serait sans doute d'une meilleure compagnie, mais là, tout de suite, Mathieu refusait d'y réfléchir. Ils étaient entrés par effraction dans sa maison, et si Sean venait à le découvrir, ce serait lui qui serait accusé et puni. Et cela ne devait jamais arriver. Treize reprit aussitôt la conversation, sous le regard inquisiteur de Mathieu.

- Il s’appelle Two.

Je sais, se retint-il de soupirer tandis que son regard faisait le trajet calculateur entre l'enfant et l'adulte, incapable de réagit mieux qu'une incompréhension totale de la situation dans laquelle ils se trouvaient actuellement tous les trois. Ses yeux se plissaient parfois dans un effort incertain pour tenter par la simple force de son esprit de comprendre le fin mot de l'histoire, mais plus il y réfléchissait, plus il se perdait dans des théories farfelues.

- On s’est échappé, mais les méchants nous cherchent. Two a besoin d’une cachette parce qu’il fait froid dehors.

Les méchants ? Quels méchants ? L'idée qu'ils se soient échappés d'un hôpital psychiatrique ou une stupidité du genre fit monter la pression d'un cran. Treize et Deux, comme ils se faisaient appeler, étaient peut-être de dangereux sociopathes, et comme Mathieu avait une dette envers l'adulte, ils se seraient peut-être dit qu'il leur viendrait en aide sans discuter ... Mais une autre théorie lui traversa l'esprit. S'ils n'étaient pas dangereux, ils étaient probablement issus d'une communauté sectaire quelconque qui vouait un culte au Dieu Mathématique. Cette pensée lui arracha un sourire malgré lui.

- C'est qui vos "méchants", au juste ?

Et plus important encore, il retardait l'échéance. Il se sentait un peu coupable de devoir refuser un service à Treize, mais il y était obligé. Sean ne voudrait jamais héberger ce Deux, et de toute façon, ils pourraient avoir des ennuis avec les fameux "méchants". Non, c'était définitivement trop risqué.

- Je sais que tu ne le connais pas, mais il faut l’aider. Il ne faut pas qu’on le ramène à la maison. C’est terrible là-bas.

Pour Mathieu, ce n'était pas le problème principal, mais comment l'annoncer ? Il continuait d'observer les deux autres, tasse toujours à la main, assis sur son lit sans trop oser bouger. Plutôt que de répondre tout de suite, il prit le temps de poser le restant de thé sur la table de chevet et de se lever pour faire face aux deux intrus, les sourcils froncés par la réflexion qu'il se faisait intérieurement. Que faire ?
Treize, de son côté, avait perdu son sourire, ce qui ennuya d'autant plus Mathieu. Il était déçu, il comprenait ... Et l'adolescent sentit sa mâchoire se bloquer sans trop savoir quoi faire ou dire. Voilà que l'adulte se balançait d'un pied à un autre, comme un enfant. C'est bon, il était vraiment déçu. Mathieu détourna le regard, gêné.

- Je peux me caler n'importe où, et je peux même aider à... Ce qu'il y a à faire ici...

La voix de l'enfant l'interrompit dans ses réflexions, moins arrogante que Mathieu l'aurait imaginé. N'importe où, hein ? Oh, non, il ne fallait pas y penser. Il posa à nouveau son regard sur les deux, bras croisés contre son torse, un peu rigide dans sa façon de se tenir tant la situation le mettait mal à l'aise.

- Non. Non, vraiment, non ! C'est pas que je veux pas, hein ? Mais pour te cacher où ? Mon beau-père ne voudra jamais que tu restes ici. Dès qu'il apprendra que vous êtes entrés ici, il appellera les flics. Vraiment, je plaisante pas.

Maintenant, il culpabilisait. Peut-être que ces deux-là étaient vraiment en danger, mais si Sean ne donnait pas son approbation, il ne pouvait rien faire. Alors quoi, cacher l'enfant à son escient ?

Il aurait fallut être fou.
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MessageSujet: Re: Born to be friends, or not…   Born to be friends, or not… EmptyJeu 11 Jan - 18:05


« C'est qui vos "méchants", au juste ? »

Ça c’était une excellente question, Treize regarda Two, puis Mathieu, apparemment c’était plutôt à lui qu’on s’adressait depuis le début, mais là on lui posait une colle. Il n’avait aucune idée de qui étaient les gens qu’il l’avait élevé et gardé enfermé toute sa vie. Il ne savait pas non plus dans quel but on lui avait fais subir tout un tas d’expériences horribles, ou pourquoi on le plongeait dans des bains depuis son plus jeune âge pour lui faire écouter des conversations qu’il n’arrivait même pas à comprendre parce qu’elles étaient en langue étrangère dans la majorité des cas. Non, vraiment, s’il y avait bien un lieu empli de mystères dont il ignorait tout, c’était bien celui où il avait passé toute sa vie. Que répondre alors ? Treize se passa deux doigts sur les lèvres, l’air plutôt embêté.

« Ils sont dangereux, ils nous font faire des tests, des expériences, jusqu’à tomber de fatigue ou de douleur. Ils nous gardent enfermés, et si on désobéit, ils nous enferment dans des petites pièces vides, ou ils nous frappent, longtemps. On ne peut pas retourner là-bas, on meurt là-bas. »

Même s’il n’était pas le plus doué pour comprendre la psychologie des uns et des autres, Treize sentait bien que la situation était mal engagée. Mathieu soupirait, il avait le visage fermé, il croisa les bras, regardant ailleurs. Non, vraiment, même pour lui il était clair que la réponse n’allait pas être positive. Pourtant il semblait y avoir de la place dans cette maison, il y avait peut-être une autre raison qui faisait que les choses bloquaient. Pas assez de nourriture pour tout le monde, peut-être ?

« Je peux me caler n'importe où, et je peux même aider à... Ce qu'il y a à faire ici... »

Two aussi avait dû sentir que les choses étaient mal parties, il fit un effort pour sympathiser. Treize lui fit un mince sourire d’approbation, il n’avait pas compris la blague sur le soixante-neuf de tout à l’heure, mais avait quand même senti qu’entre eux les choses étaient un peu tendues. Et puis, c’était vrai qu’avec sa petite taille, il ne prenait pas beaucoup de place de toute façon, il pouvait vraiment aller n’importe où. Est-ce que ce serait un argument suffisant ? Pas sûr. La réponse ne se fit pas attendre cependant, et ce fut un Non. Treize baissa les yeux, désemparé. Apparemment le problème venait du beau-père qui allait appeler les flics, il ne comprit pas trop qui était qui, mais ça paraissait mauvais. De toute façon, le jeune homme n’aimait pas que les gens téléphonent, même avec de bonnes intentions, les méchant avait des oreilles partout. Il était très déçu, mais il n’en voulait pas à Math, ce n’était pas de sa faute. Il se passa une main dans les cheveux, essayant de trouver une autre solution, mais il ne voyait pas. Il n’était pas en ville depuis très longtemps et ne connaissait pratiquement personne, alors, trouver un autre endroit où aller pour Two, c’était compliqué. Après un moment de silence, il soupira, et regarda son camarade numéroté.

« Je suis désolé, Two, je ne connais pas d’autre endroit où aller. Ça serait trop dangereux de vivre à deux chez celui qui m’abrite. Mais je t’apporterais des habits et tout ce qu’il faut pour t’aider. »

Il était vraiment triste que les choses se passent ainsi, devoir laisser son petit frère vivre seul dans la forêt en plein hiver était un crève-cœur. Il n’avait malheureusement pas beaucoup d’autres choix, au moins, il pourra tenter de rendre sa vie la moins difficile possible. Treize regarda ensuite Math.

« Je ne veux pas te causer de problèmes. Désolé d’être venu comme ça. Est-ce que Two peut au moins se laver ? Il n’y a pas de douche là dehors. »

À nouveau, Treize soupira, il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir mal. Il avait donné de faux espoirs à Two, et le regrettait maintenant. La prochaine fois qu’il voudra aider l’un des siens, il faudra qu’il lui trouve d’abord un foyer. Faire les chose à l’envers ne fonctionnait visiblement pas, comme il venait de l’apprendre.
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MessageSujet: Re: Born to be friends, or not…   Born to be friends, or not… EmptyMar 16 Jan - 22:03


Tu tentais tant bien que mal de faire ton gentil, mais cela ne semblait pas fonctionner... Outre le fait de devoir veiller à chacune des paroles que tu pouvais envoyer par spontanéité, c'était aussi un gros effort mental que de ne pas se moquer ouvertement de ton interlocuteur... La façon par laquelle il se méfiait de vous était digne d'un enfant. Du moins c'était là ta pensée ! Tu n'avais toujours eu pour compagnie que les horribles scientifiques du laboratoire. Te voir en face d'un gamin ne t'aurait jamais tant mis sur tes gardes...

Le garçon s'intéressa finalement à vous, histoire de quelques secondes ! Seulement le temps pour lui de vous poser sa question pertinente... Probablement pas la plus utile pensas-tu... Mais si la réponse pouvait avoir comme effet de le voir s'apitoyer sur votre sort, cela ne pouvait en être que bénéfique ! Tu laissas alors la parole à ton camarade Treize. Vraisemblablement, le bonhomme était bien plus doué afin d'inspirer la pitié chez les autres... Dans ton cas, tes mots n'auraient été qu'un amas de vulgarité à l'encontre de ces "méchants" que Mathieu tenait tant à connaître. Des phrases cyniques, des explications morbides, trop réalistes peut-être... Non... votre sort était véritablement mieux gardé entre les lèvres de Treize, qui tenait probablement à ne pas heurter son ami par de trop profondes descriptions du laboratoire. Son manque certain de vocabulaire (bien plus que toi quoi qu'il en soit) était de plus d'une certaine aide lorsqu'il s'agissait d'attendrir ses interlocuteurs ! Un pouvoir que tu ne possédais clairement pas... À part inspirer la peur, le dégoût ou la colère chez les autres, tu n'étais pas très bon pour les arrangements !

L'explication de ton camarade fut finalement plutôt réussite. Elle te convenait assez bien ! Évidemment, ce n'est pas ainsi que tu aurais amené les choses, mais tu devais reconnaître que ses mots étaient certainement plus appropriés pour les oreilles de Mathieu... Le mince sourire que tu affichas lorsque Treize eut fini trahi finalement ton intention... Tu n'avais pas pu résister et ta bouche s'emporta, comme toujours.

« Parait qu'il y a des viols. »

Tu regardais tes interlocuteurs à tour de rôle, particulièrement fier de ton intervention évidemment cruciale pour la suite de cette entrevue ! C'est lorsque tu tombas sur le regard de Treize que tu baissas finalement les yeux en te taisant... Tu avais merdé quelque part, et tu l'avais bien compris.

« Non. Non, vraiment, non ! C'est pas que je veux pas, hein ? Mais pour te cacher où ? Mon beau-père ne voudra jamais que tu restes ici. Dès qu'il apprendra que vous êtes entrés ici, il appellera les flics. Vraiment, je plaisante pas. »

Ton regard s'était instinctivement relevé vers ton interlocuteur. Un beau-père ? De quoi parlait-il ? Un autre gars habitait dans sa maison, et il n'était pas "tout à fait son père" . Un papa de substitution ? Tu regardas Mathieu légèrement de travers, te remémorant encore le surnom que certains médecins haut placé avaient réussi à acquérir auprès de leurs patients préférés... Les faux papas n'étaient pas de bonnes personnes...

« Si ton beau-papa appelle les méchants en me voyant, alors c'est un gros connard. »

Tu y étais ! Voilà, c'était fait. Tu t'étais encore emporté, et tes insultes fusèrent. Des mots que tu employais très régulièrement ! Il fallait dire que tu en avais entendu et retenu un beau paquet dans le laboratoire. Les médecins t'en avaient adressé à la pelle. Des mots très fleuris qui vinrent rapidement intégrer ton vocabulaire.

« T'as peur de lui c'pas vrai ? »

Tu levas les yeux au ciel avant de revenir vers le regard protecteur de Treize. Il s'excusait pour ne pas pouvoir tenir ses promesses... Son discours était bien trop d'empathie pour toi ! C'était plutôt étrange, et la chose restait encore assez désagréable... Tu venais tout juste de comprendre l'effet que procurait une personne qui se souciait de toi, seulement, voir tant de pitié profonde à ton encontre était légèrement malaisant.

« Hum. Merci Treize... Je... Vais pas crever hein.. Pas besoin de te casser le moral avec mes histoires »

Tu lui souris légèrement avant de pouffer lorsqu'il employa le mot de "douche". Comme quoi, il souhaitait réellement te mettre dans la situation la plus agréable possible !
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MessageSujet: Re: Born to be friends, or not…   Born to be friends, or not… EmptySam 24 Fév - 17:57


- Ils sont dangereux, ils nous font faire des tests, des expériences, jusqu’à tomber de fatigue ou de douleur. Ils nous gardent enfermés, et si on désobéit, ils nous enferment dans des petites pièces vides, ou ils nous frappent, longtemps. On ne peut pas retourner là-bas, on meurt là-bas.

Mathieu manqua de s'étouffer de surprise. Quel genre de personnes étaient capables de séquestrer des gens pour leur faire subir des traitements aussi atroces ? Une sueur froide le fit frissonner tandis que son regard faisait toujours le trajet entre Treize et Two, incapable de se fixer sur l'un d'eux. Pourquoi personne n'était au courant de tout ? Et surtout, combien étaient dans le même cas que ces deux-là ? Où étaient-ils retenus ? Pendant combien de temps ? Et c'était quoi cette histoire de tests ? Voilà que Mathieu se retrouvait complètement perdu par le flot de nouvelles informations. C'était définitif, ils avaient besoin d'aide. Mais Mathieu savait pertinemment qu'il ne pouvait pas la leur apporter. Pas tant que Sean vivait dans cette maison.

- Parait qu'il y a des viols, crut bon d'ajouter Two.

Blague ou pas, toute cette histoire était définitivement bien sombre pour une ville aussi tranquille qu'Hawkins. Les sourcils de Mathieu se froncèrent un peu plus si cela était encore possible, mais cette fois plus par inquiétude que franche mauvaise humeur. Est-ce qu'ils lui mentaient pour l'attendrir ? Ils pourraient, après tout, mais cette histoire sembla si invraisemblable qu'il se résolu à croire ce que lui racontait Treize. C'était trop gros pour avoir été inventé sur le tas. En attendant, il était quand même obligé de refuser l'hospitalité. Aussitôt son refus formulé, la décéption qu'il lut dans les yeux de Treize le mit mal à l'aise. Il se sentait égoïste. Et plus encore lorsque l'adulte se tourna vers Two en désespoir de cause.

- Si ton beau-papa appelle les méchants en me voyant, alors c'est un gros connard, fit Two.

- Je te le fais pas dire, ronchonna Mathieu pour lui-même.

Le ton colérique de l'enfant lui fit cependant de la peine. Sous le coup de la honte, un tas de pensées incohérentes lui traversèrent l'esprit, cherchant désespérément la bonne chose à faire.

- T'as peur de lui c'pas vrai ?

Mathieu resta muet. Premièrement parce qu'il se sentait perdu, ensuite parce que ce gamin n'avait pas tort, et enfin parce qu'il n'en avait même pas la force. Sa gorge était devenue très sèche tandis qu'il persistait à ne pas répondre. Répondre quoi, de toute façon ? Qu'il était lâche et faible ? Parce que c'est ce qu'il était. Lâche. Et faible.

- Je suis désolé, Two, je ne connais pas d’autre endroit où aller. Ça serait trop dangereux de vivre à deux chez celui qui m’abrite. Mais je t’apporterais des habits et tout ce qu’il faut pour t’aider.

La culpabilité rongeait Mathieu jusqu'aux os. Le sang lui monta aux joues tandis qu'il évitait avec soin le poids accusateur de la honte. Il sentait presque son cœur palpiter tandis qu'il réfléchissait à une manière de se faire pardonner. Or, la seule solution possible qui lui vint en tête aurait été de revenir sur sa décision. Mais il ne pouvait pas faire ça, pas vrai ? C'était trop dangereux. Quoi que le danger, il n'était plus à ça près. Mais où cacher Two sans que Sean ne lui tombe dessus ?

- Hum. Merci Treize... Je... Vais pas crever hein.. Pas besoin de te casser le moral avec mes histoires.

Mathieu tourna de nouveau les yeux vers Two, puis revint à Treize qui reprit la parole aussitôt, s'adressant cette fois à Mathieu.

- Je ne veux pas te causer de problèmes. Désolé d’être venu comme ça. Est-ce que Two peut au moins se laver ? Il n’y a pas de douche là dehors.

Treize était bien plus diplomate que son camarade. Mathieu se massa la nuque en acquiesçant silencieusement, puis se rendant compte qu'il devait dire quelque chose, il se força à ouvrir la bouche pour leur répondre.

- Je ... Heu ... Ouais, bien sûr. Mes parents ne rentrent que vers 18 heures.

Il contourna les deux intrus pour sortir de la chambre, leur faisant signe de le suivre pour les mener à la salle de bain. Il s'arrêta devant la porte de l'autre côté du couloir, et la montra à Two.

- C'est là. Si tu sais pas comment tel ou tel truc marche, fais-le savoir.

Il savait que ce n'était pas suffisant. Ce ne serait jamais suffisant tant qu'il n'aurait pas cédé.
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