Hawkins needs a Sheriff [Ft. Jim]

Sujet: Hawkins needs a Sheriff [Ft. Jim] Dim 14 Jan - 15:53

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Type du sujet : [] Flash-Back [x] Présent
Date du rp : 13 décembre 1984
Matin, après-midi, soir : Soir
Météo (approximative) : Nuageux, frais
Statut du sujet : [] libre [x] privé
Statut du rp : [x] en cours [] terminé
Le maître du jeu peut débarquer à l'improviste : [] oui [x] non
Commentaire :

C'était la fin des cours et tu le savais parfaitement bien ! Évidemment, tu n'avais jamais mis un pied dans ce piteux établissement pour petits chiens de la société, mais les horaires de la ville s'étaient peu à peu intégré dans ton horloge interne. Tu devais connaître par coeur les heures d'ouverture et de fermeture des petits commerces, comme du supermarché, savoir lorsque la police d'Hawkins entreprenait sa ronde nocturne... Bref, tu avais tout mis de ton côté afin de pouvoir te débrouiller par ici. Peut-être un jour même arriverais-tu à quitter ce coin dangereux afin de partir pour une nouvelle vie, là où personne ne te rechercherais pour te torturer ! Pour l'instant cependant, tu devais te contenter de cette vieille ville pourrie...

Tu étais resté relativement loin de l'établissement scolaire, caché derrière un arbre en attendant le passage des étudiants. Il était ici question d'un passe-temps comme un autre ! Tes activités quotidiennes afin de rester en vie étant désormais achevées, tu avais tout le loisir de te préoccuper comme bon te semblait. En l'occurrence, tu attendais patiemment un élève en particulier... Tu ne connaissais pas son prénom, ni où il habitait. Tu ne savais rien de lui si ce n'était le visage de son père... La chose était vraisemblablement suffisante afin de te motiver à lui en faire baver !

Un médecin devait-il dire à son fils... Un simple médecin travaillant au laboratoire d'Hawkins ! Tu en connaissais cependant bien plus sur cette enflure que son gamin ne devait savoir... Si cet homme aimait jouer avec la vie des enfants, il viendrait ramasser le sien à la petite cuillère ! Oh... Il n'était pas question de faire un meurtre, tu n'en avais probablement pas la capacité (du moins, pas celui d'un enfant). Il s'agissait seulement là de s'attaquer à un esprit bien faible et facilement destructible... Lui montrer ce que tu savais le mieux faire. Lui faire subir ce que tu avais toujours eu pour habitude d'infliger aux scientifiques qui te rendaient visite dans ta chambre blanche... Si tu avais parfois réussi à traumatiser des adultes, tu ne doutais pas le moins du monde de l'effet de tes illusions sur ce gamin !

Ainsi patientas-tu quelques minutes avant de l'apercevoir sur le chemin de sa maison. Il passait chaque soir par cette route. Un jeune adolescent d'une quinzaine d'années, assez baraqué... Une tout autre proie que l'habituel "Zombie Boy" auquel tu avais déjà joué certains tours ! Non, celui-ci était un garçon de taille ! Du moins, en apparence, car tu te doutais bien de son état une fois ton stratagème mis en place...

Ton illusion avait par ailleurs déjà débuté. Tu t'étais immédiatement mis dans le bain, imaginant dès à présent le scénario de l'agression... Ton cerveau grésilla légèrement et ton nez se rougit, les idées les plus noires sortaient désormais de ta petite tête et se matérialisaient à tes souhaits ! Tu sortis rapidement de la forêt afin de faire face au gamin, l'air solennel, sérieux et mauvais... Il sursauta en t'apercevant. Ses yeux étaient grands ouverts, effrayés.

« Papa ? »

Tu t'empêchas d'éclater de rire. C'était risible, mais si jouissif ! Face au gamin se tenait désormais un médecin en blouse blanche... Ses vêtements étaient couverts de sang poisseux, et son regard animal en disait long sur ses intentions. L'homme... Toi... Tenait fermement un crâne entre ses mains. Un dernier élément qui dissuada le gamin de venir à la rencontre de son père. Pour toi, il ne s'agissait que d'un caillou. Une lourde pierre que tu avais ramassée dans les bois... Tes illusions avaient cependant totalement changé cette petite arme en accessoire horrifique pour ton théâtre macabre !

Tout était prêt. Ton entrée en scène lui avait déjà fait un choque, mais la violence avec laquelle tu t'approchas de lui et le frappas d'un coup de pierre... De crâne... Fut encore plus effrayante ! Le gamin était tombé lourdement sur le sol. Il ne comprenait rien et suppliait pour que son père arrête... Tu étais magnanime, ainsi t'accroupis-tu doucement face au morveux en évitant un second coup dans sa tempe. Mieux que cela, tu te permis de lui raconter le plus horriblement les quatre vérités sur son salaud de père. Il avait torturé, tué et se permettait de rentrer souriant à sa maison ! Dommage... La relation père/fils devait avoir été légèrement dégradé.

The kids aren't alrightTwo & HopperUne seule. Une seule foutue cigarette. C’était tout ce que Jim demandait. Malheureusement, même ça, on ne pouvait le lui accorder. Le shérif, appuyé contre la carrosserie de son pick-up, entendit les grésillements de la radio. « Chef ? ». Un lourd grognement glissa dans sa gorge. Sa cigarette alla se caler entre ses lèvres et Jim prit le parti de laisser ses adjoints se débrouiller sans lui. Il avait Eleven enfermée dans une cabane au milieu des bois, incapable de voir qui que ce soit et souffrant probablement de la solitude et de l’isolement. Il avait Rebecca à la maison, une adolescente facile à vivre mais tout de même une nouvelle présence à laquelle il devait s’adapter. Sans parler des Byers que le shérif continuait à garder à l’œil. Will était sain et sauf mais la CIA devait sans doute graviter non loin, Jim ne les laisserait pas détruire à nouveau le foyer enfin réuni.

« Chef, on a un gros problème ». Hopper écrasa sa cigarette sous sa semelle, furieux. Il attrapa sa radio et la tira si fort qu’il faillit l’arracher du poste. « Quoi ? ». Son ton sec, agressif, furibond, faillit faire taire l’interlocutrice. La pauvre ne faisait que son job en transmettant les nouvelles mais Hopper n’avait clairement pas envie d’entendre quoi que ce soit. Il avait eu largement assez d’emmerdes pour toute une vie. « Un gamin a été repéré ... en train de passer à tabac un autre enfant à coups de pierre ». Douche froide. Jim resta interdit. Des coups de pierre ? L’homme entrouvrit la bouche puis ne parvint à articuler qu’une seule phrase : « Putain mais qu’est-ce qui tourne pas rond avec les mômes de cette ville ? ».

Quelques instants plus tard, Hopper découvrait la scène. L’homme sortit de son véhicule, mine renfrognée. Sur le trottoir, assis avec un sac de glaçons posé sur la tête, la victime. A quelques pas plus loin, deux adolescents maintenaient fermement l’accusé. Jim inspecta la scène du regard. Pas de doute, il y avait eu bagarre. Une pierre d’assez grosse taille trainait par terre, tâchée de sang. Quelques filets vermeils avaient glissés sur le béton. Le shérif s’avança vers le môme toujours maintenu par les deux ados. « Toi et moi, petit gars, on va avoir une conversation ». Autour d’eux, les gens s’étaient rassemblés. A Hawkins, ce genre d’incident alimenterait les ragots durant des jours entiers. On chuchoterait jusqu’à la semaine suivante qu’un enfant avait été attaqué et brutalisé à coups de pierre. Les rumeurs métamorphoseraient la réalité en un conte grotesque. Hopper s’attendait déjà à voir débarquer des mères de famille au poste de police pour venir demander si leurs enfants ne risquaient pas de se faire attaquer par le fou furieux du quartier.

« Monte ». Jim attrapa le bras du gosse et le poussa vers la voiture. Les chuchotements retentissaient tout autour d’eux. Le shérif claqua la portière dès que le gamin fut monté. Désormais piégé dans la voiture, il pouvait renvoyer les curieux. « Allez c’est bon, le spectacle est terminé. Tout le monde rentre chez soi ». Plusieurs personnes s’éloignèrent en murmurant. Hopper s’approcha du gamin blessé et lui demanda si ça allait. Celui-ci acquiesça puit repartit, accompagné d’un ami qui était passé par-là entre temps.

Le shérif s’écrasa sur son siège passager et jeta un regard dans le rétroviseur pour regarder le gamin à l’arrière. « Sérieusement ? A coups de pierre ? ». Jim secoua la tête et lâcha le plus lourd soupire de sa vie. « Ton adresse et le nom de tes parents. Tout de suite ». C’était bien là ce qui l’inquiétait. Jim connaissait tout le monde à Hawkins. Tout le monde. Pas un seul habitant n’échappait à sa connaissance. Bien sûr, le shérif n’était pas ami avec tous. Au contraire, une partie assez conséquente du patelin le considérait comme un dilettante. Qu’importe. Il se foutait royalement de sa réputation. Pour l’heure, ce qui comptait, c’était que le petit lui était inconnu. Et ça, ça n’arrangeait pas du tout sa paranoïa. Depuis peu, plusieurs gosses inconnus avaient fait leur apparition en ville et à chaque fois, ils se révélaient être plus ou moins liés au laboratoire. Malheureusement cette fois, Jim n’avait pas le choix. Au vu des actions du gosse et de sa volonté à faire du mal autour de lui, il devait l’emmener au poste.© 2981 12289 0

Le gamin pleurait comme une petite madelaine. C'était vraiment ridicule ! Tu avais même eu l'espace d'un instant de la pitié pour cette pauvre chose, ainsi recroquevillé comme un cloporte sur le sol... Le méfait avait cependant était commis, et ce garçon se rappellerait probablement toute sa vie du jour où son père lui aura tout avoué ! Du jour où son père lui aura fracassé le front avec un crâne... Du jour où il aperçu son père sortir des bois en habits de travail entièrement taché de sang.

Finalement, tu étais fier de toi ! Tu venais peut-être de gâcher la vie de ce connard qu'il appelait "papa". Lui et son fils, c'était terminé ! Du moins, il faudrait de longue et horribles discussions afin de venir à bout de ce traumatisme... Tu étais ainsi accroupi face à ta victime lorsque deux jeunes hommes t'attrapèrent par le dessous des bras avant de te plaquer contre le sol ! La scène s'était passée extrêmement vite. Tu n'avais pas réellement eu le temps de réfléchir... Vraisemblablement, tu avais été repéré. C'était extrêmement fâcheux...

Les deux garçons te gueulaient dessus. Tu ne comprenais rien de leurs hurlements... Ta tête était compressée contre le bitume, et ton unique plan afin de te dépêtrer de cette situation fut de les illusionner à leur tour ! Instinctivement, tu avais imaginé ces si familiers papillons de nuit... Ils s'étaient réunis en un essaim infernal avant de s'élancer vers les yeux de tes agresseurs ! Les deux garçons crièrent, relâchant alors l'emprise qu'il avait jusqu'à présent sur toi.

Ainsi libéré, tu t'étais immédiatement mis en tête de quitter cette route. Tu détournas le regard des trois lycéens afin de te concentrer sur ton itinéraire de fuite, seulement... Tes problèmes n'étaient pas près de s'arrêter... Face à toi, plusieurs personnes avaient accouru en entendant les cris. Ils te faisaient tous face, à une vingtaine de mètres de distance... Ton nez était déjà bien ensanglanté, mais la meilleure chose que tu pus désormais faire était de tous les berner sur ta véritable apparence.

Doucement et insidieusement, ton visage se métamorphosa... Évidemment, les témoins de la scène étaient alors bien trop loin pour remarquer le changement que tu avais opéré, laissant ainsi ton illusion la plus naturelle possible. Il n'était pas question que qui que ce soit ne reconnaisse ton visage comme "le semeur de trouble d'Hawkins". Tu ne devais pas attirer l'attention sur toi, et c'était clairement raté... Ta seule façon de t'en sortir désormais était de cacher ta véritable identité à toutes ces saletés de curieux !

Une dizaine de secondes se succédèrent avant que les deux lycéens ne te retombent dessus. Cette fois, ils t'avaient fait une clé de bras, avant de t'asseoir bien sagement sur le trottoir... Tu avais été pris lamentablement ! C'était très loin de tes compétences habituelles, toi l'intouchable ! Tu allais très probablement te faire arrêter et passer d'horribles heures au commissariat... Tu n'avais pas encore conscience de tout ça, mais tu savais pertinemment que les "méchants" en uniforme arriveraient rapidement.

En effet, il ne suffit que d'une vingtaine de minutes pour que débarque les enflures d'Hawkins... Descendu fièrement de sa voiture lumineuse, le shérif ne prit que peu de temps avant de venir à ta rencontre. Tu l'observas avec toute la haine du monde, comme si ton regard seul pouvait permettre à le faire agoniser... Ces yeux noirs, couplés à ton visage ensanglanté suffisaient à te transformer en réel psychopathe. Oh, tu avais le parfait profil du gamin que l'on envoyait à l'asile... Tu étais bien dans la merde.

« Sérieusement ? A coups de pierre ? »

Le shérif t'avait rapidement guidé vers sa voiture, tentant de calmer la foule autour de toi. Tu n'osas même pas jeter un coup d'oeil vers les habitants en furie... Ensemble, ils formaient un amas informe de cris et de colère à ton encontre, dont tu n'avais aucune envie de croiser le regard. Au lieu de cela, tu te contentas de te laisser gentiment conduire vers le siège arrière de la voiture de police... Tu savais pertinemment qu'aucune illusion n'était ici possible afin de te dépêtrer de la situation. Bien trop de personnes étaient présentes ! Il aurait probablement fallu te détruire la cervelle afin de mettre en place une illusion assez puissante pour berner une trentaine de citoyens en colère... Ton regard était ainsi plongé dans les yeux du shérif, à travers le rétroviseur. Tu ne lui souris même pas, comme tu avais pour habitude de le faire avec les scientifiques du laboratoire.

« Vous auriez préféré un couteau ? »

Lâchas-tu avec toute la mauvaise foi du monde... Il n'était pas ici question de donner raison à ton geste. Tu ne donnerais probablement aucune explication sur ce que tu avais fait aux policiers... Désormais, il ne s'agissait que d'un combat de regard et de mots. Les mêmes combats que tu entreprenais tous les jours avec tes ravisseurs ! Tu te croyais définitivement au laboratoire, et ce, même installé sur le siège d'une voiture...

« Ton adresse et le nom de tes parents. Tout de suite »
« J'habite dans la rue et j'ai pas de parents, connard »

Tu avais répondu sans réfléchir. C'était instinctivement que tes mots sortaient désormais de ta bouche, prêt à agresser violemment ton interlocuteur par leur force. Tes yeux suivaient de même parfaitement le rythme. En eux était condensé le cocktail de tes émotions : un volcan de colère, de cynisme et de mauvaiseté... Tu levas légèrement les yeux au ciel avant de rencontrer une fois de plus le regard sévère du shérif.

« Quoi ? Vous allez me fracasser la tête avec une pierre ? »

The kids aren't alrightTwo & HopperDe son nez coulaient des filaments pourpres. Au départ, Hopper avait cru qu’il s’était pris un coup durant la bagarre mais dès qu’il réalisa, il fit le parallèle avec Eleven. Quand ils se concentraient sur leurs pouvoirs, les efforts mentaux les faisaient saigner du nez. Dans la voiture, le shérif questionna le gamin sur un ton rhétorique. Quelle idée de venir frapper quelqu’un avec une pierre ? C’était quoi son problème sérieusement ? Sa réponse fut peut-être pire ... Jim fronça les sourcils et grinça des dents. Ce genre de sarcasme avait le don de l’irriter. Surtout venant d’un gosse qui était déjà terriblement mal barré.

Contenant sa colère, l’homme parvint à ne pas répliquer. Il devait réfléchir à ce qu’il allait faire de celui-là. Mais c’était sans compter sur la moindre aide du garçon. Celui-ci lui rétorqua qu’il habitait la rue et qu’il n’avait pas de parents, le tout en l’insultant royalement. Le shérif se retourna et frappa du plat de la main sur le siège passager pour évacuer sa colère. Dans un grognement, il beugla : « Tu te calmes le môme ! ». Ce gamin avait un regard froid, provocateur. Il semblait chercher le meilleur moyen de le pousser dans ses retranchements. Enfin, il lui posa une question à laquelle Jim ne s’attendait pas. « Non, ça, c’est ta spécialité ».

Aussitôt, il fit tourner les clés dans la voiture et démarra. Sa décision était prise. Même si elle risquait d’être lourde en conséquence, cette fois, Hopper était au pied du mur. « On rentre au poste de police ». Le shérif savait que ça risquait d’être dangereux. Si le gamin était vraiment une expérience en fuite comme l’était Eleven, la CIA allait forcément savoir qu’il était en cellule et il fallait s’attendre à ce que des agents incognito viennent le rafler. Hopper espérait éviter ça en surveillant lui-même le petit du coin de l’œil. « Arrête de jouer au petit malin et dis-moi pourquoi t’as attaqué ce garçon ? Il ne te connait même pas ».

Jim se demandait ce qui avait bien pu passer par la tête du sujet d’expérience. C’était vraiment débile. La meilleure façon de retourner illico au laboratoire et de se ramasser en plus une raclée au passage. Hopper n’avait pas envie de jeter le gosse aux chiens enragés mais qu’était-il censé faire ? Le laisser repartir avec un grand sourire et une boîte d’eggos ? Non, celui-là n’était pas Eleven. Celui-là attaquait les autres et avait de mauvaises intentions. Si Jim avait des responsabilités humaines envers ces sujets maltraités, il avait aussi une véritable responsabilité professionnelle envers Hawkins. Il avait juré de la protéger et même si le môme n’allait pas tuer quelqu’un, il était hors de question de le laisser se balader et tabasser qui bon lui semblait.

« Quand on arrivera au poste, tu resteras près de moi. Même si quelqu’un t’appelle et te demande d’aller le voir, tu ne réponds pas et tu restes près de moi. Compris ? ». Jim jeta un regard dans le rétroviseur pour tenter de capter l’attention du garçon. « J’ai dis ... compris ? ». Toute cette histoire allait devenir tellement compliquée. Surtout que le petit avait l’air d’être une teigne et de n’en faire qu’à sa tête.

Le véhicule se gara sur le petit parking du commissariat et Hopper en sortit. Il alla ouvrir à l’enfant puis le fit descendre. « C’est quoi ton nom ? Et ne me sors pas un foutu numéro. Si t’as pas de prénom, tu t’appelleras Timmy pour l’occasion. Ok ? ». Parce qu’à force de sortir tous les numéros de un à cent, les habitants de la ville allaient forcément comprendre qu’il se passait quelque chose d’étrange dans le coin. Jim posa une main sur l’épaule du gosse et l’emmena vers le commissariat. Bizarrement, il était un peu stressé. Y avait-il une voire des taupes au sein même de son poste de police ? Dans son équipe ? Au fond, ça ne l’étonnerait pas tellement.

« Mon bureau est là-bas ». Il désigna du menton l’unique porte fermée et laissa le gamin passer en premier. Toujours à un pas de lui, Hopper restait aux aguets. Sa paranoïa dut prendre le dessus mais il lui sembla voir un agent composer un numéro puis un autre, et encore un troisième. « Shérif Hopper ? ». Sans laisser le temps à l’interlocuteur de poursuivre, Jim leva une main et trancha sèchement : « Plus tard, je suis occupé ça se voit pas ? ». Il ouvrit la porte de son bureau et poussa presque le provisoirement nommé Timmy à l’intérieur. Le shérif alla ensuite s’asseoir derrière son bureau et posa les pieds sur le meuble comme à l’accoutumée. L’instant d’après, la secrétaire entrait avec son carnet. « Shérif, je ne dois pas enregistrer le nouvel arrivant ? ». D’ordinaire, Hopper abandonnait son prisonnier dans le hall et le laissait décliner identité, adresse, âge et autres joyeusetés à la secrétaire. « Si. Mais ici, ça sera très bien pour l’enregistrement ». Sans protester, elle haussa les épaules et prit place à côté du môme, faisant claquer son stylo entre les doigts.
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Instinctivement, tu tentais de mettre ton interlocuteur à bout. S'il en arrivait à te frapper, tu avais gagné ! Cela avait toujours été ainsi avec toi, et les coups que tu te prenais en retour de tes illusions représentaient tes trophées. Tu étais un dur à cuire. Tu avais parfaitement appris à interagir avec les adultes. Avec ceux qui te dictaient leurs lois... Au fond, tu devais savoir que celui que tu avais en face de toi n'était pas si mauvais que ça, mais tu t'en fichais profondément. Tu n'agissais qu'au présent, et actuellement, ce gars te tapait sur le système... Il faisait simplement son travail ? Peu importe ! Tu n'étais pas le genre de personne à voir au-delà des apparences. Ainsi te montrais-tu le plus odieux possible. Ce comportement était loin d'être difficile pour toi, tu l'avais eu pendant toute ta vie en compagnie des scientifiques de la CIA ! C'était simple, tu te comportais avec cet homme comme tu l'aurais fait face à tes bourreaux de toujours.

Tu pus prendre conscience du début de ta victoire lorsque ton interlocuteur se retourna pour venir frapper ton siège. Tu sursautas légèrement, avant de glousser à la figure de l'homme... Un rire évidemment jaune, comme tu en avais l'habitude ! Tu finis par incliner la tête face à ton adversaire. Son regard était insistant, et tu ne souhaitais pas le voir plus longtemps... Peut-être pouvait-il appréhender cela comme une petite victoire personnelle, à sa guise... La balle revint cependant légèrement dans ton camp lorsque ta bouche recommença à lâcher ses merdes.

« Non, ça, c’est ta spécialité »
« J'dois être sacrément bon pour que vous veniez me chercher »

Toujours provocateur, il ne fallait pas s'attendre à plus avec toi... Tu gardais étonnement une tournure de phrase assez polie. Réelle politesse ? Non, pas vraiment. tu avais pris l'habitude de t'adresser aux adultes ainsi, contrastant parfaitement avec les vulgarités que tu profanais à longueur de temps.

Ton interlocuteur prononça finalement le nom de votre destination... Alors c'était ainsi que l'on appelait le QG des méchants. Le repère de ces connards ! Tu t'étais indéniablement mis dans de beaux draps, à entrer directement dans la gueule du loup. Tu étais plus vulnérable que jamais, et ta situation s'en retrouverait de plus en plus désespérée ! Là-bas, tu pourrais dire au revoir à ta liberté. Il t'enverrait dans le genre de cellule que tu avais essayée durant toute ta vie, et tu serais reparti pour une vie d'isolement ! C'était ainsi que tu voyais ton futur si tu ne t'échappais pas avec succès de cette situation...

« Arrête de jouer au petit malin et dis-moi pourquoi t’as attaqué ce garçon ? Il ne te connait même pas »
« C'est un fils de pute, voilà pourquoi. Les connards comme son père ou comme vous, c'est c'qui m'donne envie de faire mal »

Le respect était déjà loin, mais tu venais ici d'attraper la limite de la impolitesse, et de la briser en deux... Clairement, tu ne tenais pas beaucoup à ta vie ! À vrai dire, elle semblait déjà se fissurer. Tu n'avais rien à faire de cet homme... T'emprisonner était la pire chose qu'il puisse faire. Étant déjà dans ses plans, tu ne pouvais pas espérer plus terrible de sa part, pas même un poing dans ta gueule... Tu finis par ailleurs ta phrase en t'essuyant le nez avec les doigts. De larges filets de sang coulaient le long de ta bouche... Tu terminas enfin ton action en nettoyant ta main sur la joue de ton interlocuteur.

Le méchant te mit alors en garde à rester à ses côtés dès votre arrivée au poste de police... Évidemment, tu n'allais pas quitter ton bourreau d'une semelle ! C'était un plan que tu aimais énormément... Tu ne devais de même parler à personne, seulement rester en la compagnie de CE méchant là. À croire qu'il voulait à tout prix être celui qui fermerait ta cellule à clé. Tu t'imaginais déjà tout ces méchants se battre pour avoir la chance de te t'envoyer derrière les barreaux...

« J’ai dis ... compris ? »

Tu lui sourris bêtement en signe d'acquiessement. Un foutage de gueule très probablement, à lui de voir ce qu'il en pensait... De même, tu ne fus pas plus bavard lorsque l'homme te demanda ton prénom. Le fait qu'il fasse référence aux numéros t'étonnas énormément. Tu grimaças légèrement, cherchant ) comprendre comment ce gars pouvait-il être au courant de ce genre de chose. S'il travaillait avec la CIA, tu étais bien plus fichu que tu ne l'avais imaginé... Evidemment, cette information n'aida pas à améliorer ton attitude.

« Ce sera Timmy... »

Tu levas les yeux au ciel tout en soupirant, complétement las de la situation... Suivant ton interlocteur, tu continuas ta marche vers son bureau. Tu observais les alentours. Il y avait décidemment bien trop de gens pour espérer pouvoir t'enfuir ! Si tu souhaitais tenter quelque chose, il faudrait attendre une occasion en or... Tu doutais même que cela arrive.

Une femme vous rejoignit finalement dans la pièce, carnet et stylo en main, prêt à te poser un tas de questions chiantes et inutiles ! Tu préférais largement que l'on en finisse au plus vite. S'ils souhaitaient passer à la torture tout de suite, qu'ils le fassent sans question... C'était bien plus simple, et plus efficace.

« Croyez pas que je vais plus parler à cette trainée qu'à vous »

Tu t'adressas au shérif en haussant les sourcils, comme si tu venais de pointer une évidence ! Tu pus de même leur montrer à quel point ton vocabulaire était extrêmement varié sur les sujets vulgaires. Oh, ce mot-ci, tu l'avais parfois entendu sortir de la bouche de l'un des hommes d'entretiens de la CIA, tandis que tes oreilles traînaient un peu partout... Le monsieur devait probablement être un peu macho sur les bords, mais quoi qu'il en soit, tu compris rapidement en quelle situation l'expression était appropriée !

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