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 little talks ϟ ft Amy

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InvitéAnonymous

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little talks ϟ ft Amy Vide
MessageSujet: little talks ϟ ft Amy   little talks ϟ ft Amy EmptyMer 8 Nov - 15:02






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Type du sujet : [] Flash-Back [X] Présent
Date du rp : 29 octobre
Matin, après-midi, soir : matin, début des cours.
Météo (approximative) : ciel bleu, mais un peu couvert. il fait un peu frais, mais rien d'étonnant pour la fin octobre.
Statut du sujet : [] libre [X] privé
Statut du rp : [] en cours [X] terminé
Le maître du jeu peut débarquer à l'improviste : [] oui [X] non
Commentaire : ///






little talks
ft Amy Mannings
Tu traînes des pieds et tu as les épaules courbées, comme si le poids du monde reposait sur tes épaules. Et tu as l’impression que c’est le cas, en quelque sorte. Tu as la terrible impression de porter la vérité que personne ne veut voir à bout de bras, que tu es la seule à voir ce qui n’est pas si bien caché que cela. Tu as vu quelque chose que tu aurais préféré ne jamais voir. Tu as été frappée de plein fouet par une réalité que tu aurais aimé continuer à considérer comme une simple fantaisie. Mais ce n’est pas le cas. Tu as vu bien plus que ce que tu étais prête à assimiler et tu le regrettes amèrement. Tu es à présent contrainte de vivre avec la peur au ventre. La peur que le monstre ne vienne te retrouver, la peur que le monstre s’en prenne à ton père. Mais le plus tragique dans toute cette histoire, c’est que tu ne te sens plus en sécurité chez toi, tu ne te sens plus en sécurité aux côtés de ton père. Père que tu as idéalisé pendant des années, même quand tu as transformé sa vie en enfer après le départ de ta mère. Quand le monstre t’a enlevée, ça t’a fait l’effet d’une claque. Ton père ne peut pas te protéger de cette monstruosité. Il n’a même pas conscience de l’existence de cette dite monstruosité. Rien ne peut te protéger de cela. Et ça ne fait que renforcer tes angoisses, tes peurs terribles. Tu en perds le sommeil, tu en fais des cauchemars. Et avec le manque de repos, la fatigue entraîne une certaine irritabilité de ta part. Tu n’as plus de patience pour rien, tu n’as plus l’énergie nécessaire pour te comporter comme tu le faisais avant. La fatigue finit par avoir raison de ta colère. Le regret et la culpabilité aussi, mais c’est la fatigue qui te donne un air si passif depuis quelques jours.

Le lycée est très certainement ce que tu redoutes le plus. Tu n’as pas d’amis, les quelques uns que tu avais, tu les as repoussé il y a bien longtemps. Tu es seule, tu es isolée. Quand tu circules dans les couloirs, tu entends les murmures qui suivent ton passage, les mots que personne n’ose dire quand vos regards se croisent. Tu as peur et tu es blessée, ce n’est pas une bonne combinaison. Tu le sais, mais tu ne peux rien y faire, malheureusement. Ces deux sentiments découlent de choses indépendantes de ta volonté, découlent de la cruauté du monde extérieur. Tu es coincée, tu es prise au piège et personne ne s’en rend compte. Enfin. Il y a ton père, tout naturellement. Puis il y a Ms. Mannings, la principale du lycée. Elle te donne l’impression d’avoir des yeux partout, de tout savoir. Tu ne sais pas comment elle fait, mais elle sait que quelque chose cloche chez toi, que quelque chose s’est passé et t’a bouleversée. Tu ne sais pas comment elle sait. Ça te perturbe, ça te met mal à l’aise. C’est probablement pour cette raison qu’elle t’a demandée de venir la voir ce matin, avant le début de tes cours. Elle a appelé ton père hier soir, après la journée de cours habituelle pour te faire le message. Aucune chance, donc, d’ignorer le rendez-vous fixé. Tu as été obligée de partir une heure plus tôt ce matin.

Tu n’es pas heureuse et cela se voit sur ton visage. Plus tu t’approches du bureau de la principale, plus tu traînes des pieds. Tu n’as pas envie de lui parler, tu n’as envie de parler à personne. Mais tu y es bien obligée. Tu tocques à la porte de son bureau nonchalamment et n’entres que quand elle t’y invite. Tu pénètres dans la pièce d’un pas lourd et tu t’avachis sur la chaise qui fait face à son bureau, laissant son sac en bandouillère s’écraser à tes pieds.
« Vous voulez m’voir ? »
Tu demandes, presque innocente. Tu as une idée de pourquoi tu es là, mais tu n’en es pas sûre. Tu espères que ce n’est juste qu’un simple règlement de compte quant à un évènement qui s’est passé quelques semaines auparavant …
☾ anesidora


Dernière édition par Billie Keynes le Ven 24 Nov - 13:46, édité 2 fois
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InvitéAnonymous

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little talks ϟ ft Amy Vide
MessageSujet: Re: little talks ϟ ft Amy   little talks ϟ ft Amy EmptyJeu 9 Nov - 21:44


Ms. Mannings était souvent là, droite dans le couloir à observer les élèves passer, alors qu’ils se rendaient à leur première heure de cours. C’était une manière d’affirmer sa présence et de se rendre compte de la dynamique qui régnait dans son lycée. Plus que l’ordre, elle aimait voir l’expression des enfants épanouis, et qui se sentaient ici dans leur élément… il y en avait toujours quelques-uns qui détonnaient, des têtes blondes ou brunes pour lesquelles Amy s’inquiéterait un peu plus, car elle décelait des traces de détresse. Ce n’était pas toujours facile à déterminer, à deviner. Car qu’est-ce qui ne relevait pas d’un drame de toute une vie, quand on n’avait que quinze ans ? Dans ces moments-là, la principale tendait à se rappeler l’adolescente qu’elle avait été, cette ferveur qu’elle avait eue, à épouser Andrew, alors qu’ils ignoraient encore tout de la vie…

Aujourd’hui, elle ignorait encore beaucoup, Amy. Et le maigre sourire se figea un peu sur ses lèvres, alors qu’elle reconnut la figure de Billie. L’enfant avait disparu pendant plusieurs jours, ce qui aurait bouleversé Hawkins, si ça avait été le jeune Bryers. Mais ça n’était la jeune Keynes et peu y prêtaient attention. Amy n’était pas dupe, surtout après l’appel qu’elle avait reçu de Charles. Ainsi, elle suivit la figure de la brune, qui ne l’avait pas vue, trop occupée à ressasser des pensées qu’Amy aurait donné le monde, pour entendre.

Ca ne devrait tarder, si elle restait prudente et agissait avec précaution. Elle avait convié Billie et elle savait que, malgré le comportement rebelle de l’adolescente, celle-ci se présenterait dans son bureau. Certains catégorisaient Keynes de cas désespéré, mais de toute évidence, ils n’avaient jamais eu à faire avec des enfants à problèmes. Non. Amy avait beaucoup d’espoir pour Billie et si c’était nécessaire, elle en aurait pour deux.

Les cours avaient commencé depuis une vingtaine de minutes, et Amy remplissait quelques broutilles administratives, consciente que ce qui viendrait sous peu requerrait toute son attention. Ca ne tarda pas, quelques coups nonchalants sur la porte et de sa voix claire, elle invita celle qu’elle espérait. « Entrez. » Avec toute la grâce des jeunes de son époque, Billie s’installa et il n’y eut aucune trace visible de ce qu’Amy pensait de la démarche de l’adolescente – ça ne servait aucun intérêt. Non. A la place, elle ferma son stylo et elle posa les mains à plats sur le vieux bois de son bureau. « Vous voulez m’voir ? » Silencieusement, la principale acquiesça. Elle plissa un peu les yeux, s’humecta les lèvres. « Vous avez été relativement calme ces derniers jours… » Elle prit une brève inspiration. « Je suis sûre que même vos camarades de classe s’en sont ennuyés. » Ce fut dit légèrement, presque comme une plaisanterie. Mais la principale ne faisait pas dans ce genre, tout juste un trait d’esprit, pour rappeler qu’elle en avait. Prudemment, elle demande: « vous n’avez rien à partager ? » Car elle n'était pas connue pour tourner autour du pot, et qu'il fallait bien commencer quelque part. Billie ne manquerait pas d'avoir un opinion sur un quelconque sujet, non?
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InvitéAnonymous

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little talks ϟ ft Amy Vide
MessageSujet: Re: little talks ϟ ft Amy   little talks ϟ ft Amy EmptyVen 10 Nov - 15:25


little talks
ft Amy Mannings
Le malaise est palpable. Il n’émane pas de Ms Mannings, mais de toi. Tu ne sais pas ce que tu fais là, tu redoutes les questions de la principale. Tu la sais observatrice, tu sais qu’elle remarque ce que personne d’autre ne prend la peine de voir. Et ça t’inquiète terriblement. Tu es sûre que sa requête de te voir n’est pas aussi innocente qu’elle n’y paraît, qu’elle a quelque chose derrière la tête. Elle est trop calme, derrière son bureau en vieux bois. Les mains plaquées sur la surface plane, l’air impassible et inquisiteur. Tu sens, tout au fond de toi, que tu vas devoir donner des explications terribles, que tu ne pourras pas te cacher derrière mensonges et comportements provocateurs. Elle est plus maligne que ça, Ms Mannings. Elle a l’habitude des pré-adolescents qui se donnent un air trop fier en croyant qu’ils sont arrivés au bout du chemin. Elle a l’habitude des adolescents en crise dont le moindre trouble leur semble être la fin du monde. Tu as été une de ces adolescentes, tu as été trop obnubilée par tes propres soucis mineurs pour te soucier du monde extérieur. Puis le monde extérieur s’est retourné contre toi, t’en a envoyé plein la tronche. À un tel point que tu te retrouves à présent complètement démunie face à ta propre existence, que tu ne parviens pas à explique ce qui t’est arrivée. Et tu es quasiment sûre que Ms Mannings tient à ce que tu expliques l’inexplicable. Elle ne te croira pas, de toute façon. Personne ne te croira. Tu es donc seule, complètement livrée à toi-même. Alors, un brin désinvolte, tu salues ta principale en lui demandant ce qu’elle te voulait. Tu t’attends à une réponse ce qu’il y a de plus banal. À un retour en arrière sur une bêtise que tu as pu faire entre les murs du lycée.

Mais la réponse Ms Mannings n’est pas celle que tu attends. Elle hoche doucement la tête avant de te répondre calmement.
« Vous avez été relativement calme ces derniers jours, elle marque une courte pause avant de reprendre, Je suis sûre que mes vos camarades de classe s’en sont ennuyés. »
Tes yeux s’écarquillent, une lueur incrédule illuminant ton regard. Ta bouche s’entr’ouvre et tu ne sais quoi répondre. Il est vrai que, depuis que tu es rentrée de cet endroit étrange, tu fais plutôt profil bas. Tu as la peur illogique que les autres puissent deviner ta mésaventure en voyant ton visage pâle et tes yeux emplis de peur. Tu as peur d’être jugée, que l’on te considère comme folle. C’est la raison pour laquelle tu as refusé de répondre aux questions de la police. C’est la raison pour laquelle tu refuseras certainement de répondre aux questions de Ms Mannings. Car tu n’es pas dupe. Loin de là, même. Tu ne te laisses pas berner par le ton doux et léger de ton interlocutrice. Tu sais qu’elle va te poser des questions, qu’elle va t’interroger sur ce changement de comportement soudain. Les muscles de ta mâchoire se crispent, comme pour empêcher les mots qui se précipitent sur le bout de ta langue. Tu as envie de te défouler sur la principale, alors que celle-ci s’inquiète certainement à ton sujet. C’est son boulot après tout, de s’inquiéter des adolescents placés sous sa responsabilité. Elle continue, en prenant des pincettes. Tu te renfrognes.
« Vous n’avez rien à partager ? »
Tu lèves les yeux au ciel avant de laisser un rictus moqueur étirer tes lèvres en une vilaine grimace. Tu ricanes un peu, ne cherchant pas à te cacher du regard strict de Ms Mannings. Tu espères éliciter une réaction en agissant ainsi. Tu cherches à la provoquer, à la détourner du sujet qui l’a poussée à t’inviter au sein de son bureau. Tu te redresses sur ta chaise, te penchant vers ton interlocutrice comme pour donner plus de poids à tes mots.
« Vous me reprochez d’être calme, maintenant … ? Alors que y a même pas deux semaines vous étiez en train de me reprocher de faire trop de grabuges dans les couloirs … ? »
Tu marques une courte pause, retombant contre le dossier de ton fauteuil. Tu croises les bras sous ta poitrine.
« C’est fou … mon comportement vous plaira jamais, hein. »
Et tu détournes le regard en défi illogique face à l’autorité à laquelle tu fais face.
☾ anesidora
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InvitéAnonymous

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little talks ϟ ft Amy Vide
MessageSujet: Re: little talks ϟ ft Amy   little talks ϟ ft Amy EmptyMar 14 Nov - 18:06


Il y en avait eu des jeunes qui avaient défilé devant Amy, tout au long de sa carrière. S’il n’y avait pas de diplôme de psychologue qui trônait sur son mur, elle avait l’expérience de la jeunesse, de ces enfants qui, d’une manière ou d’une autre, demandaient de l’attention. C’était ça, à ses yeux, une méthode d’expression propre à chacun, qu’il revenait de découvrir et de comprendre. Alors, ce qui se fichait d’adolescent à problèmes dans un dossier, pour elle, cela devenait juste une preuve d’une mal-être qui pouvait être apaisé, au moins dans les murs de son école. Billie n’était pas différente des autres (ô, combien l’était-elle, mais la principale ne s’en rendrait compte que dans bien longtemps, quand la vérité serait finalement acceptée et que le rationnel ne serait plus suffisant pour couvrir tout ce qui se tramait dans un bien vilain laboratoire) il suffisait d’un peu de temps. Et le passé qui liait les deux brunes étaient déjà un avantage. Maintenant, elle connaissait un minimum la Keynes.

Amy reconnaît les mimiques de l’adolescente et elle n’hausse même pas un sourcil, même si l’envie y est. Si elle n’est pas en control dans son problème bureau, alors elle ne pourrait jamais être en control de rien. Non, elle se contente de regarder Amy avec cette expression égale, à peine surprise du jeu qui se déroule devant elle. « Vous me reprochez d’être calme, maintenant … ? » C’était à courir, elle aurait parié avec sa secrétaire et Mannings se serait fait une dizaine de dollars. Mais une fois encore, ce n’était pas le genre de personne qu’elle était, et la provocation de Billie n’était qu’une confirmation pour elle. La presque quarantenaire ne cilla pas, même si elle trouva que c’était rassurant de voir la plus jeune reprendre du poil de la bête. Le jeu de rôle était cependant grossier. « C’est fou … mon comportement vous plaira jamais, hein. » Finalement, il y eut un plissement de lèvres chez Amy, à la commisure. Elle sentit sa posture se durcir, résultant en son dos qui se redressa, son menton qui se releva. Et pour donner une figure plus douce, elle pencha la tête sur le côté, dévoilant un peu plus son profil droit.

Ce fut le seul instant de répit, le seul suspens, avant qu’elle ne commence à parler. « Cela fait des mois que je vous demande de ne pas chahuter les autres lycéens. Non pas que je n’apprécie pas les efforts évidents que vous ayez fait. » Il y en avait eu, léger et discrets, mais c’était suffisant pour que les professeurs ne s’acharnent pas outre mesure sur Keynes, principalement après les nombreux jours où elle disparaissait des couloirs de l’école. Ici, Billie n’avait pas déroger à la règle. Mais c’était différent. Il n’y avait qu’à voir la considération de Charles... Soit, Amy ne s’arrêta nullement sur sa lancée. Son ton, éventuellement, fut plus doux. « Mais je ne crois pas aux changements de comportement en un claquement de doigts. » Elle ne croyait plus aux miracles depuis longtemps. « Alors, le seul reproche que je vous ferais, éventuellement, est celui de croire que vous ne pouvez pas me parler. Crois-le, ou non, mais je m’inquiète pour toi, Billie. » Ca, c’était nouveau. Ca, c’était différent. L’absence un peu brutale de distance langagière. Un prénom, plutôt qu’un nom de famille. Et quelque chose d’un peu gris, un peu brumeux, à la surface de ses yeux.


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MessageSujet: Re: little talks ϟ ft Amy   little talks ϟ ft Amy EmptySam 18 Nov - 18:07


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little talks
feat Amy Mannings
De ta fatale incertitude, tu ne tires rien de bon. Uniquement cette attitude aussi désinvolte que provocante qui ne cesse de creuser un fossé toujours plus profond entre ton père et toi, qui t’éloigne autant de tes camarades que du reste du monde. Tu n’y peux rien … Être désagréable et railleuse, c’est ton instinct de survie qui te dicte d’être ainsi, de blesser les autres avant que ceux-ci ne te blesse. Tu rejettes avant d’être rejetée. Ainsi va ta vie, dans la solitude et l’isolement que tu t’imposes. Tu les tiens tous à bout de bras, tu t’essouffles à force de repousser tout le monde. Tu te fais mal, aussi. Tu ne supportes plus cette solitude, tu as terriblement envie, besoin même, de renouer le contact. Tu as besoin de quelqu’un, mais sans savoir comment t’y prendre pour l’exprimer, pour trouver la bonne personne à qui te confier. Tu ne sais pas, tu n’as jamais véritablement su. Et puis, c’est de ta faute si tu te retrouves si seule à présent. Ce ne sont pas les autres qui ont coupé les ponts avec toi, mais c’est bien toi qui a initié cet isolement. Tu as repoussé sans ménagement les quelques amis que tu avais pu avoir quand ta mère t’a méchamment rejetée, quand elle t’a avouée qu’elle aurait préféré que tu ne voies jamais le jour. Terriblement blessée, tu n’as rien pu faire d’autre que de t’isoler. Et maintenant que tu as besoin de parler … Tu n’as personne pour t’écouter. Personne à part Ms Mannings peut-être. Tu l’observes avec cet air totalement désintéressé, alors que tu réfléchis. Tu l’écoutes d’une oreille attentive tout en donnant l’impression que tu es distraite par autre chose, par n’importe quoi.
« Cela fait des mois que je vous demande de ne pas chahuter les autres lycéens. Non pas que je n’apprécie pas les efforts évidents que vous ayez faits. »
Ta gorge se serre, ton attitude se fait moins assurée. Tu as trop changé trop vite. Elle est observatrice, Ms Mannings, aussi n’es-tu pas réellement surprise qu’elle l’ai remarqué. Une chaleur confortable vient s’installer au fond de ton estomac. Comme si, dans le fond, ça te faisait malgré tout plaisir qu’elle ai vu, qu’elle prenne le temps de t’en parler. En dehors de ton père, il n’y a personne. Mais maintenant, il peut y avoir Ms Mannings, si tu la laisses entrer, si tu oses te confier à elle. Tu te mords nerveusement la lèvre inférieure, ne sachant que faire. Comment lui dire ? Comment aborder le sujet sans que cela ne se finisse avec toi dans un asyle psychiatrique ? Tu hésites, tu es indécise.
« Mais je ne crois pas aux changements de comportement en un claquement de doigts. »
Tu l’observes, tu continues d’hésiter. Et finalement, ce seront les mots suivants de la principale qui feront pencher la balance en sa faveur.
« Alors, le seul reproche que je vous ferais, éventuellement, est celui de croire que vous ne pouvez pas me parler. Crois-le, ou non, mais je m’inquiète pour toi, Billie. »
Tu donnes l’impression de t’afaiser totalement sur ton siège, comme si tu étais soudainement à bout de forces. Et tu l’es, Billie. Tu n’as plus la force de lutter, tu n’as plus la force de te cacher derrière ces masques que tu brandis au quotidien. Tu as l’impression qu’une éternité s’est écoulée depuis que tu es revenue de cette version morte et glaciale d’Hawkins, alors que ton grand retour ne date que de neuf jours. Neufs longs jours pendant lesquels tu t’es plus isolée qu’à l’accoutumée. Huit interminables nuits durant lesquelles le sommeil te fuyait. Alors oui, tu es fatiguée, tu n’as plus la force de lutter. Tu passes une main sur ton visage, fermant les yeux pour dissimuler les larmes que tu sens monter. Tu ne te sens pas très bien, alors tu prends une inspiration tremblotante, puis tu soupires lourdement. Tu rouvres les yeux et lances un regard humide par la fenêtre du bureau, incapable de croiser le regard de ta principale.
« J’ai pas fugué … annonces-tu faiblement, Ça m’arrive des fois, de partir quelques jours pour respirer. Mais y a douze jours, j’ai pas fugué. »
Et ta gorge se serre, ne te permettant plus de prononcer le moindre mot. Tu ne peux décemment pas lui dire que tu as été enlevée par un monstre qui te donne encore des cauchemars, que tu sursautes au moindre bruit à cause de la silhouette menaçante de celui-ci. Tu déglutis difficilement, la bouche entr’ouverte, et poses finalement les yeux sur l’adulte qui te fait face. Tu te promets de répondre honnêtement à ses questions, car tu es certaine qu’elle t’en posera. Actuellement, tu ne sais plus quoi dire ou faire, alors tu la contemples avec cet air perdu et apeuré, avec toute la fragilité de l’adolescente que tu es.
☾ anesidora
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little talks ϟ ft Amy Vide
MessageSujet: Re: little talks ϟ ft Amy   little talks ϟ ft Amy EmptyDim 19 Nov - 16:33


Il y avait cette force calme, qui gravitait dans le bureau de la principale. Il y avait cette posture, qui changeait très peu, de l’adulte. Pourtant, les mains d’Amy se serrèrent entre elle, et il y eut ce souffle qu’elle retient, alors qu’elle vit enfin cette détresse, chez Billie. Cela se reflétait dans les yeux de l’adolescence, dans cette fébrilité presque contagieuse. Et elle se fit violence, l’ancienne mère, pour ne pas prendre Keynes dans ses bras, là, comme ça. Non. Elle ne le pouvait pas. Autant elle remuerait ciel et terre pour faire comprendre à la plus jeune qu’elle pouvait lui faire confiance, il y avait des distances qui ne peuvent être franchies. Amy ne pouvait prendre le risque de pousser Billie dans ses retranchements par un échange trop maternel. Même si l’envie était là et qu’elle lui perçait les entrailles, les tordait, devant la fragilité soudaine dont fut sujet la jeune fille.

Il y eut un soupir qui s’échappa des lèvres d’Amy, en écho de sa vis-à-vis. Sa gestuelle devint moins rigide, et finalement, elle se leva de son siège. Elle contourna son bureau de manière presque silencieuse, malgré les petits talons qu’elle portait, pour s’arrêter juste devant Billie. Là, elle s’abaissa, posant un genou au sol. Ses doigts se posèrent, léger, sur le poignet de l’adolescente, contact léger. Elle ne voulait pas la forcer à détourner son regard de la fenêtre. Cette démarche n’était là que pour lui apporter un soutien non-verbal. La rassurer, d’une manière ou d’une autre. « J’ai pas fugué… » Et quelque chose se fit terriblement lourd, chez la principale. Elle ferma les yeux à son tour, retenant ce sentiment protecteur qu’elle sentait s’éveiller plus puissamment encore. Il y eut une confirmation des fugues passées, dont Amy était bien au courant. C’était surement là la raison pour laquelle la disparition de Billie était passée inaperçue aux yeux du plus grand nombre. Amy, elle-même, ne se serait doutée de rien si le comportement de l’autre brune n’avait connu un tel changement, et si Charles ne l’avait pas contacté directement, inquiet. Mais quand l’on savait que regardé, il était évident, que quelque chose n’allait pas.

« Mais il y a douze jours, j’ai pas fugué. » L’étranglement était audible. Amy pinça les lèvres, serra la mâchoire, serra un peu plus ses doigts sur le bras de Billie. Celle-ci posa enfin les yeux sur celle qui essayait de l’aider, le regard humide, sans qu’aucune larme ne coule. Quelle force fallait-il pour garder pour soi ce qui avait été vécu… Le vert d’Amy, lui, était tacheté d’un léger courroux, une crainte de ce qu’elle allait apprendre, mais surtout, il y avait cette crainte pour Billie, consciente que le mal avait été fait et que rien, peut-être, n’effacerait ce dont il était question. Prudemment, Amy s’humecta les lèvres, avant de poser une simple question. « Que s’est-il passé, Billie ? » Il n’y aurait pas de discours moralisateur, de pourquoi n’en as-tu pas parlé ? ni de est-ce que tu as prévenu la police ?. Les réponses étaient évidentes pour Amy. Il y avait des personnes qui avaient leur fierté, leurs craintes trop présentes. En parler, c’était reconnaitre que ça était arrivé, et Amy était tellement, tellement désolée de faire revenir Billie sur ce qu’il s’était passé, douze jours auparavant, mais c’était aussi le premier pas vers la guérison.
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little talks ϟ ft Amy Vide
MessageSujet: Re: little talks ϟ ft Amy   little talks ϟ ft Amy EmptyMar 21 Nov - 16:10


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little talks
feat Amy Mannings
Tu n’es pas sans failles et tu n’as aucun honte à l’admettre. Tu n’es pas de ces adolescents qui se croient tout-puissants, qui se croient au-dessus des règles et des critiques. Les règles, tu les connais et, pendant un temps, tu as pris un certain plaisir à les briser. Les critiques, tu les entends trop souvent et tu n’en tiens pas nécessairement compte. Mais tu sais que tu n’es pas au-dessus de tout ça, tu te sais sensible et réactive, tu te sais attentive et ignorante. Tu n’es qu’une jeune fille comme les autres, une adolescente perdue et apeurée. Tu n’es qu’un être humain, empli de doutes et de peurs, de joies et de tristesses. Tu ne peux pas porter le point du monde sur tes épaules ou à bout de bras, tu ne peux pas constamment porter ce masque de froide indifférence alors que tu es loin d’être indifférente. Si loin d’être indifférente, Billie. Le masque se fissure dans le bureau de Mrs Mannings, tes yeux se brouillent de larmes et tu as du mal à croiser son regard. Même quand elle s’agenouille face à toi, quand elle pose une main douce et rassurante sur ton poignet, tu t’accroches à ce masque avant de le laisser s’éclater sur le sol. Tu avoues que tu n’as pas fugué, même si c’est ton genre, tu n’as pas fugué. Et elle semble inquiète, Mrs Mannings. Elle se fait du soucis pour toi et tu sens que ton coeur battant la chamade dans ta poitrine va exploser. Les larmes t’échappent, un sanglot, puis deux te déchirent la gorge. Tu t’éffondres sur le fauteil pas si confortable du bureau, avec cette peur qui te cloue sur ton siège. Tu renifles bruyamment, essuyant ton visage avec la manche de ton bras libre. Les larmes coulent encore sur tes joues rougies et elles ne semblent pas prêtes à vouloir s’arrêter.
« Que s’est-il passé, Billie ? »
Elle aurait pu dire tant de choses, Mrs Mannings. Elle aurait pu te réprimander pour ne pas en avoir parlé à la police, pour ne pas avoir appelé à l’aide plus tôt. Car elle est comme ça, la principale. Elle est sévère, parfois un peu rude, elle suit les règles. Mais en cet instant, tu es soulagée de constater que les réprimandes ne pleuvent pas, qu’elle se contente de t’encourager dans ton récit surnaturel de ton expérience étrange. Elle te prend au sérieux et ton coeur se fait nettement plus léger. Tu n’en oublies pas l’angoisse qui te fait trembler encore, tu n’en oublies pas la difficulté de parler des faits. Mais tu tiens là une opportunité qui ne se présentera très certainement pas deux fois. Vider ton sac, mettre des mots sur ce qui te pèse autant … Tu réfléchis un moment, car ce n’est pas un choix à prendre à la légère. Peut-être que Mrs Mannings te prendra pour une folle, finira par appeler l’asyle de la ville. Peut-être qu’elle te croira, peut-être qu’elle t’aidera. Tu te mordilles la lèvres inférieure, nerveuse. Ton regard toujours aussi humide se fait fuyant à nouveau.
« J’avais pas envie de rentrer chez moi ce jour-là, alors je suis restée au lycée … J’étais à l’arrière du bâtiment et je fumais, même si je sais qu’on est pas censé le faire.
Tu annonces la chose d’une voix tremblotante, peu assurée. Tu connais tes torts et tu n’as aucune honte à les avouer. Tu parles aussi en totale confiance avec ta principale, persuadée qu’elle saura se concentrer sur ce qui compte réellement dans ton discours. Tu renifles une nouvelle fois alors que l’angoisse te prend, tu poses un regard empli de détresse sur elle.
« J’ai décidé de rentrer quand la nuit est tombée. Il faisait vraiment noir alors je voyais pas bien où je posais les pieds … J’ai trébuché sur un trottoire, un truc con comme tout. J’me suis errafflée les mains, rien de bien grave, donc je me suis relevée et j’allais pour retrouver mon père, mais … »
Ta respiration se fait plus chaotique, tu hyperventiles presque et tu sens que l’image de calme que tu avais pu projeter plus tôt vole en éclats. Tu paniques, tu le sens, mais tu n’arrives pas à te contrôler. Tu as terriblement besoin de parler, aussi tu poursuis d’une voix un peu trop aïgue par l’hystérie grandissante, le regard perdu dans le vide.
« Quelque chose m’a attrapée, je sais pas ! J’crois que j’ai été assomée parce que quand j’ai rouvert les yeux … J’étais à Hawkins, mais c’était pas Hawkins ! Il faisait tellement froid et tout était mort ! J’ai été là-bas quelques jours, j’en suis sortie, mais il y a quelque chose ! »
Tu n’oses pas prononcer le mot monstre, de crainte que la principale te prenne pour plus dérangée que tu ne l’es. Tu lui lances un regard désespéré à cette pensée, craignant qu’elle ne soit déjà en train de composer le numéro de la maison de fous la plus proche.
« Vous devez me croire, Mrs Mannings ! Je suis pas folle, je sais ce que j’ai vu … Quelque chose ne tourne pas rond ici. Il y a quelque chose à Hawkins qui fait disparaître les gens, j’en suis sûre ! Je l’ai vu ! Je suis pas folle ! »
Et tu éclates une nouvelle fois en sanglots, cachant cette fois-ci ton visage derrière tes deux mains pour étouffer les bruits discordants de ta propre détresse.
☾ anesidora
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InvitéAnonymous

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MessageSujet: Re: little talks ϟ ft Amy   little talks ϟ ft Amy EmptyMar 21 Nov - 16:56


Les larmes, sans tarder, se mirent à couler, cascade salée. Il y eut une profonde détresse chez Amy, quelque chose qui ressemblait à un haut les cœurs, qu’elle contint, le laissant tournoyer sur son estomac. Sa présence se fit plus forte sur le poignet de Billie. Quelque chose de grave était arrivée, la principale n’en n’avait jamais douté, mais voir la jeune adolescente ainsi ébranlée, elle qui n’aurait jamais pleuré, préférant être une coquille de colère, cela remuait beaucoup de chose chez l’adulte. Elle se tordit un peu, pour tendre son bras libre jusque son bureau, pour récupérer la boite de mouchoirs, qui n’était jamais loin depuis une dizaine de jours et elle la posa au sol, offrant quelques bouts de tissus à Billie, alors que sa voix se voulait rassurant. « Ca va aller Billie, tu peux en parler, tu es en sécurité ici. » Malgré cette lourdeur sur le bout de sa langue, de ces sentiments qui s’éveillaient devant l’était de l’autre brune, Amy ne faiblissait pas, confiante et un tantinet protectrice. Plus que ce qu’elle ne s’était jamais dévoilée devant ses élèves.

Les soubresauts se succédèrent, et elle patienta en silence, Amy. Son pouce, seul témoin de sa présence, caressait la peau de Billie dans un mouvement qui se voulait rassurant. Finalement, les mots s’échappèrent et elle se pinça l’intérieure de la lèvre, pour ne pas interrompre l’adolescente par des questions qui risqueraient de mettre fin au récit. Bien entendu qu’il fut question de cigarette et elle ne cilla pas une seule seconde, Amy. Pas à ces propos. Par au vraisemblable. « Quelque chose m’a attrapée. » Sa mâchoire se serra, à tel point que ses dents lui firent mal. Cela s’apparenta à du désespoir, mêlé à de l’incompétence, ce qui brilla dans le fond de son regard, à son tour humide. Elle tremblait presque en miroir à Billie. Mais Amy ne se laisserait pas décontenancée. Elle avait besoin de se montrer forte pour celle qui avait disparue, et elle tiendrait bien. Les évènements continuèrent de prendre vie dans son imaginaire, imaginant la détresse de Billie, et ce quelque chose, qui prenait la forme d’un quelqu’un pour elle.

Amy ne jugerait pas ce qui lui était conté, car pour elle, il n’y avait aucun doute que c’était réel. Qu’importe ce qu’il s’était passé, cela s’était bel et bien produit et n’avait pas laissé la jeune Billie intacte. « Il y a quelque chose à Hawkins qui fait disparaître les gens, j’en suis sûre ! Je l’ai vu ! Je suis pas folle ! » Les sanglots revinrent et Amy passa une main sur les cheveux de la fille en pleurs, cherchant à l’apaiser du mieux possible. « Je te crois Billie, tu n'es pas folle. » Elle marqua une brève pause, alors que tant de questions défilaient à présent dans son esprit. Est-ce que ce quelque chose était responsable de la disparition de Will et de Barbara ? Amy n’aimait pas faire de conclusions hâtives, mais il y avait de fortes chances que cela soit lié. Il fallait qu’elle contacte au moins le père de Billie, et qu’elle en parle à Hopper aussi. Mais avant tout, il revenait de prendre soin de la jeune Keynes. « Tu as été très courageuse et forte, de t’en sortir. Je suis fière de toi. » Elle prit une profonde inspiration, et elle ferma les yeux. Amy pria, là, en l’espace de quelques instant, remerciant le Seigneur que Billie soit revenue en vie.

Puis, elle rouvrit les yeux, bougea un peu ses jambes qui s’endormaient un peu, mais ne quitta jamais la proximité qu’elle avait avec Billie. Elle chercha son regard, une fois qu’il y eut moins de pleurs. « Je suis désolée de ce qui t’es arrivée, tellement désolée. » Ce serait bien l’une des rares fois où Billie la verrait si humaine, si femme, si fragile. Les masques étaient tombés pour tous. « Et je suis désolée de te forcer à revivre ça… mais j’aurais des questions à te poser. » Une courte pause. « Est-ce que tu comprends ?... est-ce que tu es d’accord ? » Et ça restait doux, presque maternel, le ton qu’Amy prenait (il ne le serait jamais totalement, car Amy ne serait jamais vraiment une mère).

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MessageSujet: Re: little talks ϟ ft Amy   little talks ϟ ft Amy EmptyMar 21 Nov - 18:39


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feat Amy Mannings
De ton désespoir ne naît que tes larmes lourdes et douloureuses, que cette sensation d’avoir le coeur crevé et l’esprit vidé. Ton corps te paraît fort lourd, tu as la terrible sensation que tu pourrais t’endormir sur ce siège dont le confort laisse à désirer. En un sens, heureusement que la crainte terrible, l’angoisse poignante font battre ton coeur si fort que tu à l’impression de sentir tes côtes vibrer sous ses coups impitoyables. Tu respires difficilement, les sanglots secouant encore tes poumons mis à mal, alors que les larmes commencent à se faire plus discrètes. Elle ne s’arrêtent pas, mais elles ne te donnent plus l’impression que tu vas te noyer à force de trop pleurer. Tu t’empares des mouchoirs que la principale te tend. Tu t’essuies distraitement le coin des yeux, appréciant le contact doux du papier plutôt que le tissu rêche et trop usé de ton vieux pull. Puis tu te mouches, un peu trop bruyamment à ton goût. Un vilain bruit de trompette vient briser le silence solennel qui règne dans le bureau. Tu te sens rougir légèrement. Mais tu ne t’en formalises pas, préférant te concentrer sur ton petit discours. Il te paraît fort décousu, toutefois cela ne semble pas gêner Mrs Mannings. Tu sens son regard concentré et inquiet sur toi, tu sens que tu détiens toute son attention. Cette sensation est grisante, te rends-tu compte, terriblement grisante. Pour la première fois depuis longtemps, tu n’as pas l’impression d’être un problème. Tu as des problèmes, tu en as plein, ils se bousculent à l’arrière de ton esprit. Ce n’est pas toi le problème, c’est le monstre qui se cache dans les entrailles d’Hawkins. Et ça te soulage de savoir que quelqu’un semble prêt à t’aider, que ce quelqu’un n’est nul autre que cette principale que tu as tant affronté, que tu as tant provoqué.

Tu déballes maladroitement ton histoire, sans te plonger dans les détails sordides qui te viennent à l’esprit. Et c’est une chose que Mrs Mannings comprend bien. Elle est loin d’être idiote. Elle te laisse achever ton récit sans dire un mot. Tu ne tardes pas à la suplier de ne pas te considérer comme folle. Tu pourrais te mettre à genoux devant elle pour la prier de te croire saine d’esprit. Mais tu n’as guère besoin d’aller jusqu’à une telle extrême.
« Je te crois Billie, tu n’es pas folle. »
Tu es désarmée face à la vague de soulagement qui s’abat sur toi. Tes pleurs reprennent de plus belle et tu ne peux rien faire pour les réprimer. Tu attrapes plus de mouchoirs dans la boîte qui se trouve à tes pieds. Tu t’essuies les yeux, tu te mouches et tu tentes tant bien que mal de retrouver un semblant de calme. Tu as du mal, tu n’y parviens pas. Silencieusement, tu continues de pleurer. Tes émotions sont mises à mal. Tu décides de blâmer les hormones de l’adolescence et l’étrangeté de ta mésaventure.
« Tu as été très courageuse et forte, de t’en sortir. Je suis fière de toi. »
Les mots de la femme te font rougir, quelque chose d’assez impressionnant. Ces mots te font rougir de plaisir. Cela fait bien longtemps que personne ne t’a dit que tu étais source de fierté, que personne ne t’a mis en valeur de cette manière. Pas même ton père. En même temps, tu lui mènes la vie dure. Tu le regrettes, tu t’en veux. Mais tu ne sais pas comment agir autrement, comment te comporter comme une fille aimante et respectable. Il mérite une meilleure fille, ce papa. Il mérite une meilleure fille et il est coincé avec toi. Il ne te fait jamais le moindre reproche. Il ne te fait plus de compliments, étant donné qu’il ne connaît pas les facettes de ta personnalité méritant les compliments. Alors d’entendre ce genre de louanges dans la bouche de ton interlocutrice, tu ne sais pas trop comment réagir, quoi répondre. Tu te contentes de baigner dans cette proximité confortable, presque maternelle – et tu te détestes pour penser à cela … maternelle … ta mère, ta génitrice qui n’a jamais voulu de toi te revient en tête – et gardes le silence. Tu n’as pas l’impression d’étouffer pour autant. Tes larmes se tarissent lentement, mais sûrement. Tu renifles distraitement.
« Je suis désolée de ce qui t’es arrivée, tellement désolée. »
Tu hausses les épaules nonchalamment. Le sentiment est apprécié, tu ne le nies pas, mais il est fort inutile. Ça ne changera rien à situation, que Mrs Mannings soit désolée ou non. Mais tu apprécies, tu lui offres un petit sourire timide.
« Et je suis désolée de te forcer à revivre ça… mais j’aurais des questions à te poser. »
Tu sens ton sang qui se glace dans tes veines, la totalité des muscles de ton corps se tend. Tes mains se font moites, des sueurs froides dégoulinent le long de ton échine. Ton estomac se tord et tu as la triste impression que tu vas être malade. Tu passes une main un peu tremblante dans ta longue chevelure sombre.
« Est-ce que tu comprends ?... est-ce que tu es d’accord ? »
Tu hésites, tu fuies son regard, tu te mords la lre inférieure. Puis tu hoches la tête. Bien sûr que tu comprends, bien sûr que tu es d’accord. Tu ne peux pas laisser tomber de tels faits sur les genoux de ta principale sans t’attendre à des questions en retour. Et comment peux-tu résister à cet air maternel qu’elle te réserve ? Encore une fois, tu te hais pour penser ainsi, tu te hais pour cette faiblesse.
« Ouais, pas de soucis, lances-tu avec un faux air désinvolte, Qu’est-ce que tu…- enfin, j’veux dire, qu’est-ce que vous voulez savoir de plus ? »
Tu croises les bras sous ta poitrine, comme si ce simple geste défensif pourrait te protéger.
☾ anesidora
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MessageSujet: Re: little talks ϟ ft Amy   little talks ϟ ft Amy EmptyMar 21 Nov - 20:44


C’était un réel dommage, qu’Amy ne puisse être témoin de la coloration des joues de Billie, qui sous ses traits bouffis par les larmes et les pleurs, étaient déjà enflammées de toutes ces émotions. La principale passait donc à côté d’un indicateur précis, de l’effet qu’avaient ses mots, son soutien envers l’adolescente. Mais ça n’était pas important, il y avait d’autres détails sur lesquels elle attachait de l’importance et la rassurant… autant qu’elle pouvait l’être dans cette situation. Car cela restait grave, terriblement, ce qu’avait vécu Billie. Quelque chose qui ne pouvait être effacé, et qui laisserait des traces horribles. Il était impossible de se réfugier derrière la maxime ce qui est fait est fait, car tout pouvait être changé. Les disparitions avaient été évoquées, ce n’était pas un hasard : il y avait deux enfants qui étaient portés disparus, et la principale espérait sincèrement qu’ils seraient retrouvés.

Mais pour se faire, elle avait besoin que Billie réponde à quelques questions ; car il était possible qu’elle soit le meilleur espoir de retrouver le jeune Byers et Holland. Il y avait quelqu’un qui courait dans la nature et Amy espérait qu’il se fasse attraper. Et elle s’en voulut immédiatement après s’être exprimée, elle la devina sous sa main, une tension différente qui naquit chez Billie. La presque quarantenaire échappa un petit soupir, une expression contrite s’ajoutant à tout ce qui tournait déjà dans ses yeux. « Ouais, pas de soucis. » Le mensonge est dans l’air, et un instant, la principale étudie la possibilité de s’arrêter là, de laisser à l’autre brune l’occasion de souffler, de toute oublier. Mais pour avoir eu ses propres traumatismes, Amy sait que ça ne changera rien, que ça ne s’effacera jamais. Et elle sait que Billie est forte, car elle est là, devant elle, les yeux rouges des pleurs qui l’ont secoué. Mais elle est là, et c’est une preuve de volonté suffisante. Ainsi, Amy ne fit aucune remarque sur le tutoiement qui manqua de s’échappa, et à la place, elle hocha la tête.

Elle s’installa un peu mieux, à présent totalement assise sur le sol, mais sure d’avoir Billie dans son champ de vision en tout temps. Ses mains se posèrent sur les deux genoux de sa vis-à-vis et elle la regarda de longues secondes, en silence. Finalement, elle prit une brève inspiration. « Je ne vais pas te poser des questions faciles, et si tu ne veux pas répondre, il n’y a pas de problèmes, d’accord ? » C’était important qu’elle le précise. « Mais puisqu’il y a quelque chose ici, il faut qu’elle soit arrêtée. Et en t’échappant, tu as prouvé que tu étais plus forte qu’elle. » Cela passa à nouveau dans ses yeux, son vert se teintant de cette fierté qu’elle avait, pour Billie. « Et je te demande d’être courageuse, encore. » Mais c’était quelque chose qui ne s’arrêtait jamais vraiment, une fois que ça s’était éveillé, le courage. « Est-ce que… » Elle se gratta la gorge, incapable de sortir le moindre son. Elle prit une nouvelle inspiration, et passa au-dessus de son malaise, de ce trou noir qu’elle se sentait plonger en plein dedans. « Qu’est-ce qu’il t’a été fait, pendant que tu étais retenue là-bas ? »
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