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 [Défi] Of monsters and mens

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[Défi] Of monsters and mens Vide
MessageSujet: [Défi] Of monsters and mens   [Défi] Of monsters and mens EmptyDim 24 Déc - 19:14






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Type du sujet : [] Flash-Back [X] Présent
Date du rp : 17 Novembre 1984
Matin, après-midi, soir : Matin
Météo (approximative) : Il fait frais et brumeux, il a eu quelques pluies pendant la nuit mais maintenant le temps à l’air de se maintenir même s’il fait très nuageux
Statut du sujet : [] libre [X] privé
Statut du rp : [X] en cours [] terminé
Le maître du jeu peut débarquer à l'improviste : [X] oui [] non
Commentaire : Réponse aux défis suivants :
Contexte imposé : puisque tu es armé, il va falloir aller à la chasse à la bête. Tu as entendu parler de la rumeur comme quoi un animal sauvage pourrait être responsable de la mort de plusieurs animaux de la forêt. À toi de partir à sa recherche, en essayant de voir si tu trouves des indices. Forcément, durant ton parcours, tu verras des animaux morts...

Ligne d'introduction : Ce cauchemar était vraiment horrible.





Ce cauchemar était vraiment horrible, mais il se répétait maintenant presque tous les soirs. Jason se retrouvait à nouveau dans l’étable, en pleine nuit, mais il n’y avait plus un seul animal debout. Les vaches et leurs petits gisaient éventrés dans leurs enclos, le sang était partout, et des nuées d’insectes tournoyaient autour de la chair à vif. Il s’avançait, il savait qu’il n’était pas seul, alors il le cherchait des yeux. Le monstre. Et il finit par le voir, une créature d’un autre monde, penchée sur l’une de ses victimes, occupé à la dévorer. Il l’imaginait immense, sombre, difforme et terrifiante, il avait déjà tenté de fuir, mais cette allée était sans fin, d’un côté comme de l’autre. Alors il s’approchait, le ventre noué. Il n’était plus qu’à quelques pas quand elle l’entendit, et tourna vers lui son visage mutilé occupé en grande partie par une immense bouche circulaire. Elle allait le tuer, il le sentait, il aurait tellement voulu fuir, mais son corps ne répondait plus. Il ne pouvait que la regarder se relever et s’approcher de lui avec une lenteur calculée. Elle s’amusait de lui, de sa faiblesse, elle savait qu’il ne faisait pas le poids face à elle, alors pourquoi se presser ? Et finalement, le coup fatal, qui venait toujours au moment où il ne s’y attendait plus.

Jason se réveilla en sursaut, il lui fallut un petit moment pour se rendre compte qu’il était dans son lit, et que personne n’était en train de le dévorer vivant. Saleté. Un regard noir à son réveil lui indiqua qu’il était 4h35 du matin, il pouvait bien se lever pour ce que ça allait changer maintenant. Il sortit du lit, s’habilla rapidement, descendit se faire un sandwich beurre de cacahuète-bacon et un café. Peete, l’un de ses chiens, vint lui faire la fête alors qu’il sortait d’un bon pas, et il lui lança un petit bout de viande tout en avançant rapidement vers l’étable. À l’intérieur, les choses étaient redevenues parfaitement normales, son père s’était chargé de se débarrasser des veaux morts et de nettoyer le sang, avec son aide. Mais dans la tête de Jason, c’était une autre histoire, il s’attendait à revoir le massacre à chaque fois qu’il entrait. Pour une raison qui lui échappait, il n’arrivait pas à tourner la page. Peut-être parce que cette bête qu’il avait vue courrait toujours.

Il s’était mis à écouter la radio et lire les journaux un peu plus régulièrement depuis cet incident, mais les nouvelles ne parlaient jamais d’une créature étrange errant dans les bois. Tout ce qu’il avait entendu, c’était des rumeurs, apparemment, on trouvait beaucoup d’animaux morts en forêt, mais aucuns faits n’indiquaient clairement qu’un monstre était derrière tout ça. Du coup, rien n’avait changés depuis l’incident, et c’était curieusement ce qui le perturbait le plus. Même son père vivait comme si rien ne s’était passé alors que cinq de ses bêtes avaient finies dévorées vivantes, mais bien sûr, il n’avait pas vu ce que Jason avait vu. Ce qui dérangeait le plus le garçon, c’était son impuissance, son père tout particulièrement avait toujours était dur avec lui. Il voulait un homme fort, pour gérer la ferme après lui, et un homme fort ça ne se laisse pas marcher sur les pieds. Jason détestait se sentir comme une proie qu’on traque, il ne voulait pas être le faible du lot, aussi sa situation lui était-elle insupportable. Il fallait qu’il réagisse, qu’il chasse cette bête de ses cauchemars, qu’il la chasse pour de bon.

Comme chaque jour, Jason aida son père pour la traite des vaches, en guidant les bêtes jusqu’à la salle de traite, aidé de Peete. Il s’occupa aussi des veaux, fit un peu de nettoyage. C’était dimanche, une journée qu’on lui laissait plus ou moins libre en dehors de quelques tâches quotidiennes indispensables. Aussi, dès qu’il en eut l’occasion, Jason décida de se préparer à la chasse. C’était une activité qu’il pratiquait énormément pendant son temps libre, même si en cette période de l’année les animaux se faisaient rares. En général, il se moquait un peu de ramener quelque chose ou pas, ce qui lui importait, c’était de sortir, d’arpenter la forêt avec son fusil à plomb à l’épaule et de ne penser à rien. Juste se baser sur ses sens pour trouver quelque chose, ou simplement profiter de la nature. Mais aujourd’hui c’était différent, il voulait la tête du monstre, il la voulait plus que tout, persuadé que c’était ce qui mettrait fin à ses cauchemars.

Après s’être rapidement préparé, notamment en prenant un manteau épais et des chaussures de randonnée, Jason se rendit dans la dépendance. Là trônait plusieurs de ses fusils, mais ceux qui l’intéressaient aujourd’hui étaient d’un autre calibre. Il n’allait pas se pointer devant le monstre avec une carabine à air comprimé. Non, il emprunta l’un des fusils de chasse de son père, qu’il rechargea bien évidemment, il se remplit ensuite les poches de cartouches. Avant de partir, il se fit rapidement deux sandwichs beurre de cacahuète-cornichons, prit une bouteille d’eau et un paquet de chips, au cas où il ne rentrerait pas manger. Il récupéra aussi une boussole et une carte, et fila, son sac à l’épaule. Ses sœurs et sa mère dormaient encore, et son père était occupé, personne ne le remarqua donc alors qu’il prenait le chemin de la forêt.

Pour tout avouer, il n’en menait pas large, même avec son fusil, mais il sentait qu’il devait faire quelque chose. Il ne pouvait pas rester dans son coin, à paniquer et cauchemarder tous les jours. Il avait un compte à rendre personnel avec la chose qui avait attaqué sa ferme. C’est donc nerveux, mais résolu, qu’il avançait, tendant l’oreille et observant les traces au sol à la recherche de n’importe quels détails insolites. Sans être un trappeur aguerri Jason connaissait les bois comme sa poche pour les avoir explorés année après années. Il savait aussi différencier les arbres et les plantes, identifier les traces d’animaux, et reconnaissait les oiseaux à leurs chants, c’était plutôt pas mal pour un gars qui était un tel échec dès qu’il passait les portes du lycée. L’oreille aux aguets, il s’avançait du côté du chemin de fer, dans les bois silencieux. C’était étonnant d’ailleurs, il y avait toujours du bruit en forêt, mais là, à part ses propres pas et la rumeur lointaine de la ville, il ne percevait quasiment rien.

Il était presque au chemin de fer quand il vit les empreintes nettes et récente d’un chevreuil dans la terre, cela attisa tout de suite son intérêt. Après tout, noël approchait, et le chevreuil, c’était quand même vachement bon. Oubliant un peu le monstre, il suivit les traces, et se rendit compte sans doute un peu tard que l’animal marchait sur trois pattes. C’est dans un fourré non loin de là qu’il le trouva, c’était un jeune, mort, et avec une énorme trace de morsure circulaire dans le bas-ventre. Jason en fut glacé sur place, il était là, le monstre, peut-être tout près. Tendu, l’adolescent s’immobilisa et écouta, il perçut bientôt des bruits très nets dans le silence ambiant, derrière un enchevêtrement d’arbres et de broussailles. Il prit son fusil, et s’avança silencieusement, ses mains tremblaient légèrement et sa bouche était sèche, mais il n’allait pas reculer, jamais. Après s’être caché un instant derrière un arbre, il bondit, prêt à tirer. Avant de se retrouver nez-à-nez avec un adolescent qui n’avait rien demandé.

« Oh bordel Math, tu m’as fait flipper ! Recommence plus jamais ça, t’as failli te prendre un cartouche ! »

Math, il le connaissait un peu, après tout il faisait tous les deux parties de l’équipe de basket, et puis il avait entendu cette curieuse rumeur selon laquelle il aurait embrassé un garçon. Ça avait fait toute une histoire pendant un temps, Jason s’en moquait un peu lui, il n’était pas comme ça, du tout du tout, mais après tout, tant que ça tuait personne, il pouvait bien vivre sa vie. En parlant de tuer, il s’empressa de baisser son arme et de se la remettre à l’épaule en prenant une grande inspiration pour se calmer un peu. Il finit toutefois par se rendre compte que dans l’histoire, c’était lui qui avait agit le plus étrangement. Il venait quand même de menacer d’une arme un camarade d’école qui se promenait dans les bois. Quelque chose ne tournait décidément pas rond depuis quelques jours.

« Désolé, je suis un peu… j’ai vraiment cru que… Non, rien. Ça va ? Tu… tu te balades ? »

Reprenant une pose un peu plus naturelle et détendue, Jason eut un faible sourire, mais il ne pouvait s’empêcher de regarder autour s’il n’y avait rien d’étrange. La bête ne devait pas être si loin que ça.


Dernière édition par Jason Fitzgerald le Sam 30 Déc - 14:55, édité 1 fois
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Mathieu LevinskiMathieu Levinski


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MessageSujet: Re: [Défi] Of monsters and mens   [Défi] Of monsters and mens EmptyLun 25 Déc - 19:31


Réveil en sursaut. Voilà à quoi Mathieu était abonné depuis plusieurs semaines sans parvenir à retrouver un sommeil normal. La faute au stress, sans doute, se répétait-il naïvement tandis que la sensation de revenir au monde réel se faisait progressivement. C'était comme se sentir tomer brutalement, et il avait horreur de ça.
Son coeur battait désormais à en déchirer presque sa cage thoracique, et soudainement, il ouvrit les yeux. La guirlande électrique dont il avait joliment décoré son mur clignotait toujours faiblement, mais la lumière qui s'en dégageait lui agressa la vue. Aussitôt, il referma ses paupières, et lâche un soupir profond. Hier encore, il s'était endormi sans penser à éteindre. Les yeux encore clos, mais désormais conscient de son réveil, Mathieu profita de la bulle de chaleur qui l'enveloppait. Couverture remontée jusqu'à son nez, roulé en boule sous ses draps, il n'avait pas la moindre envie de bouger. Quelle heure était-il au juste ? Hormis la guirlande, le reste de sa chambre était encore plongé dans le noir. A travers sa fenêtre, les étoiles scintillaient toujours. Il poussa un second soupir. Voilà qu'il ne faisait même plus de nuit complète.

Bien forcé de constater qu'il était encore et toujours épuisé, il rouvrit les yeux un instant, tenta, bien vainement, de s'habituer à la lumière, mais abdiqua de nouveau. Il opta pour une autre technique. Maintenant déterminé à se lever, il se retourna sous sa couverture, dos à la guirlande électrique, et rouvrit à nouveau les yeux. C'était plus supportable. Par terre reposait désormais son livre d'hier soir, tombé certainement durant la nuit, les pages ouvertes à un passage qu'il n'avait pas encore lu. La déception le gagna aussitôt. Voilà qu'il allait devoir s'embêter à retrouver la page où il s'était arrêté. Il faillit se rendormir pendant un instant, mais les clignotements incessants de la guirlande derrière lui le maintint dans l'éveil, et faute de pouvoir faire mieux, il sortit un bras de la couverture pour attraper sa montre. Le froid de la pièce contrasta avec la chaleur dont il avait bénéficié jusque là. Il grogna sur le coup, et plissa les yeux pour pouvoir lire la quadrant. 6h pile. La journée ne pouvait pas plus mal commencer.

Il voulut se lever, mais son corps était figé dans une lourdeur peu commune ; pourtant il se savait léger. Ses nerfs ne semblaient pas vouloir le laisser bouger, aussi prit-il son mal en patience, et se força à s'asseoir. Aussitôt fut-il installé en tailleur que le froid prit possession de son dos. Il frissonna et essaya, tant bien que mal, de s'emmitoufler complètement dans sa couette. Son crâne lui sembla très lourd. Il vit trouble un instant avant de reprendre contenance, et s'habituer à sa position. Il avait encore passé la nuit à lire, et voilà qu'il le payait en conséquence. Pourquoi ne retenait-il jamais la leçon ?

Autour de lui, tout était silencieux. La chambre, la maison toute entière, la forêt.
Il inspira un grand coup, et profita de ce calme inespéré. Ce devait être un des rares matins où il se réveillait avant Sean, sans que celui-ci ne vienne tambouriner brutalement à sa porte pour lui faire savoir qu'il n'y aurait qu'un seul petit déjeuner et que celui-ci se déroulait maintenant, et pas après. Il en aurait presque sourit, mais pour cela, il fallait faire appel à une certaine énergie dont il ne disposait pas pour l'instant. Les muscles de son visage ne lui permettaient que d'avoir cette expression neutre, presque renfrognée, qu'il gardait avec lui depuis maintenant plusieurs années. Et à présent, il se contentait de fixer le vide en imaginant ce qu'il allait faire aujourd'hui. Sans doute vagabonder dans la nature en prenant soin de rentrer le plus tard possible. Il emmènerait peut-être son appareil, et un carnet de croquis. La brume devait être magnifique à une heure pareille, et ce n'était pas tous les jours qu'il trouvait la motivation à sortir aussi tôt.

Décision prise, il rejeta sa couverture au pied de son lit, et posa les pieds par terre dans un premier pas vers la liberté. Il fit trois pas jusqu'à son armoire, à côté du placard inutilisé depuis longtemps dans lequel reposaient tout un tas de cartons bons pour la décharge. Il ouvrit l'armoire, qui grinça un instant. Jamais Mathieu n'avait eu autant l'impression de faire du bruit que maintenant. Il stoppa tout mouvement, tendit l'oreille pour vérifier qu'il n'avait pas réveillé ses parents, puis reprit ce qu'il était en train de faire, plus méfiant à présent. Il enfila un pull trois fois trop grand pour lui, le vieux jean utilisé à présent à seul but de sortie dans la nature, et mit deux paires de chaussettes pour s'assurer de ne pas perdre un ou deux orteils dans son escapade.

Une fois habillé, il attrapa son sac à dos dans lequel reposait une écharpe, y enfourna un bonnet au-cas-où, une trousse à crayons, son carnet, et y déposa délicatement son appareil photo par dessus, prêt à partir. Ensuite il entreprit d'ouvrir la porte de sa chambre le plus doucement possible pour ne pas faire de bruit, descendit l'escalier avec milles précautions, et fila dans la cuisine. Là, il alluma la lumière pour s'orienter, et contourna la table à manger pour atteindre les placards. Il ne mangeait jamais le matin, aussi tenta-il de trouver quelque chose à emporter pour le midi. Rien de concluant dans les placards, il s'attaque au frigo, dans lequel se trouvaient par chance des sandwichs au fromage grillé datant de la veille. Il enroula le tout dans du cellophane, rouvrit son sac pour les y mettre, et quitta la cuisine à pas de loup. Arrivé au salon, il vit une lampe torche sur le buffet, qui lui rappela qu'il n'avait pas éteint la lumière. Si le fait de disparaitre ne dérangeait pas Sean et sa mère, il ne devait néanmoins pas oublier d'éteindre les lumières si il ne voulait pas se faire hurler dessus en rentrant. Il prit avec lui la lampe torche, retourna dans la cuisine pour l'éteindre, puis se dirigea dans l'entrée où il enfila une paire de basket et la parka neuve que sa mère lui avait acheté pour lui éviter de passer l'hiver avec seulement des vestes, avant d'enfin pouvoir s'en aller.

Dehors, il faisait encore nuit noire, si on ne comptait pas les lampadaires dans la rue en contrebas. Mais ce n'était pas au centre ville qu'il comptait aller ; aussi fit-il le tour du jardin, passa derrière le cabanon à outils, et descendit la pente qui menait tout droit à la forêt. Armé de sa lampe, il posa un pied sous les premiers branchages, et s'engouffra dans l'obscurité des arbres. Les brindilles craquaient sous ses pieds, la brume du matin se distinguait dans le rayon de lumière que provoquait sa lampe. Il se rappela de ne pas avoir éteint non plus la guirlande, mais le voilà déjà parti et il n'avait pas le cœur à retourner dans la maison. Tant pis, ce n'était pas comme si sa mère entrait dans sa chambre de toute manière. Il soupira durant une fraction de seconde, puis se résolu à sortir l'écharpe. Il allait finir par grelotter. Il était enrhumé, qui plus est, et s'en rappela au moment même où il renifla malgré lui. Foutu froid, songea-t-il en dépassant un arbre abattu par la foudre quelques mois auparavant.

Lorsque les premières lueurs du jour se pointèrent au dessus de la cime des arbres, Mathieu n'eut alors plus besoin de la lampe torche, et rangea celle-ci dans son sac.
Il constata que ses mains avaient été rougies par le froid, et engourdies. Il les fourra dans ses poches, faute d'avoir pensé à prendre des gants. Il renifla à nouveau, et se dirigea vers le chemin de fer sans trop savoir ce qu'il allait vraiment faire de sa journée. Des photos, il en avait fait pleins, et à force elles finissaient par être toutes les même. Les animaux étaient trop ardus à capturer sur une image, aussi avait-il seulement eut la chance de photographier un hérisson. Rien de passionnant.

Il ne remarqua le silence inquiétant que très tard. Lorsque la constatation fut faite,
il stoppa tout mouvement et tendis l'oreille pour s'assurer qu'il ne faisait pas juste trop de bruit pour entendre le reste. Mais même sans froisser les feuilles mortes, il reste figé dans le froid, sans rien entendre d'autre que le bruit du vent qui siffle entre les branches. Il fronça les sourcils. Étrange tout ça ... Il n'avait pas le souvenir que les oiseaux du coin faisaient des migrations particulières durant cette période de l'année. Il prit un instant pour se concentrer, mais faute de ne rien entendre du tout, il reprit la route.

Il gambada encore une heure ou deux avant de se rendre compte qu'il avait dévié vers une autre direction. Comme il ne s'y retrouvait pas trop, il chercha des yeux un élément qui le permettrait de reconnaître le coin, mais les arbres se ressemblaient tous, et son regard se perdit dans l'immensité brune de la forêt. Il crut entendre un craquement au nord, preuve que la nature n'était pas complètement morte. Curieux,
il se dirigea vers la source du bruit. Mains toujours dans les poches, il ne fit pas spécialement attention à ce à quoi il pourrait bien faire face. A vrai dire, il n'y pense même pas. Il marcha encore vingt bonnes secondes avant s'apercevoir d'une présence derrière un arbre. Tout se passa très vite. Ses yeux suivirent un mouvement rapide jaillissant de derrière ledit arbre, et se posèrent sur un fusil qui le menaçait manifestement. Il écarquilla les yeux, et instinctivement, il leva les mains en signe de paix. Son cœur se mit à battre à tout rompre, et une sueur froide roula le long de sa colonne vertébrale. Derrière l'arme se tenait un visage qu'il connaissait bien.

- Oh bordel Math, tu m’as fait flipper ! Recommence plus jamais ça, t’as failli te prendre un cartouche !

Jason. Un amas de pensées incohérentes se bousculèrent dans son esprit. Encore sous le choc d'un telle agression, il se retint de justesse de ne pas lui offrir un bouquet d'insultes plus fournies les unes que les autres. Ils étaient tous les deux tombés au mauvais endroit et au mauvis moment. Au même instant où l'autre abaissa son arme, Mathieu sentit ses bras retomber le long de son corps, et il expira enfin après s'être retenu sous l'effet de la stupeur. Le blond en face avait sans doute été surpris aussi,
mais aussitôt cette idée formulée dans sa tête, Mathieu la trouva stupide. Compte tenu de comment les choses s'étaient déroulées, Jason avait du le voir arriver. Pourquoi se cacher derrière un arbre ? Il fronça les sourcils tandis que l'incompréhension le gagnait.

- Parle pour toi, marmonna-t-il en rangeant ses mains dans ses poches.

L'autre, sans doute gêné par la situation, bafouilla quelques excuses.

- Désolé, je suis un peu… j’ai vraiment cru que… Non, rien. Ça va ? Tu… tu te balades ?

"Non, je joue à cache-cache, ça se voit pas ?" se retint-il de lui balancer. Puis soudain,
il se rendit compte qu'il était dans la forêt, face à un camarade de lycée qu'il connaissait un peu. Très vite, il réfléchit à une excuse.

- Heu ...

Il ne pouvait tout simplement pas avouer qu'il avait besoin de s'échapper un peu de l'emprise de son beau-père, et qu'il venait ici pour faire de la photographie et parfois un peu de dessin. Toute sa réputation était menacée par cette rencontre fortuite. Il sortit la première idée venue.

- Je pensais prendre un raccourcit en passant par la forêt, mais je me suis perdu. Et tu fais quoi, là, avec ton arme ?

Changer de sujet pour détourner l'attention de la raison pour laquelle il se trouvait ici. Il se félicita silencieusement d'avoir trouvé aussi vite. Mais il réalisa bien vite qu'il était curieux de savoir, en effet, la raison pour laquelle Jason venait de le menacer à coup de fusil. Il venait chasser le lapin, ou quelque chose du genre ? Bon, peut-être quelque chose de plus gros, mais Mathieu ne s'y connaissait pas vraiment en chasse, et il n'osait pas demander à Jason plus de détails. Déjà, ce n'était même pas certain qu'il soit là pour ça. Peut-être même qu'il s'agissait d'un tueur en série et que lui-même était tombé sur la scène de crime. Il refoula l'esquisse d'un sourire, et se força à se concentrer sur la réalité. En face, le blond regardait ailleurs, comme s'il cherchait quelque chose.

Oui, il était sans doute en train de le déranger pendant une partie de chasse. Et ce serait vraiment stupide de se prendre une balle perdue pour une simple balade en forêt.
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InvitéAnonymous

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MessageSujet: Re: [Défi] Of monsters and mens   [Défi] Of monsters and mens EmptyMar 26 Déc - 12:02


« Un raccourci ? »

L’adolescent se demanda un instant quel genre de raccourci pouvait avoir emmené Math jusqu’au chemin de fer. Ça lui paraissait assez éloigné de la ville, ou alors le sens de l’orientation de son pauvre camarade laissait vraiment à désirer et il s’était paumé de façon astronomique. C’était aussi plutôt étrange de le croiser en pleine forêt, maintenant qu’il y pensait. Jason ne se souvenait pas l’avoir déjà vu en dehors du lycée ou du club de basket, à vrai dire. Et puis il était quand même très tôt, la brume n’avait même pas encore fini de se lever. Jason aurait presque pu se demander s’il cherchait lui aussi la créature de la forêt, enfin s’il n’était pas littéralement arrivé les mains dans les poches. Ce genre d’interrogations aurait sans doutes pu le mener loin si elles n’avaient pas été balayées par la tactique de Math. Qu’est-ce que lui faisait là, lui, fusil au poing, et prêt à sauter sur le premier marcheur venu ?

« Je chasse. »

C’était vrai, après tout, et il ne voyait pas ce qu’il aurait pu dire d’autre pour expliquer son comportement. Il ajouta.

« Il y a un… un animal… » Jason frémit en repensant à la bête en question, appeler ça animal lui râpait un peu la gorge, mais il n’allait pas donner tous les détails non plus. « … qui s’est attaqué à ma ferme, et qui tue aussi les animaux de la forêt. Je le cherche. J’ai trouvé un chevreuil mort juste là. » Il pointa du doigt le bosquet un peu plus loin. « Il l’a dû l’attaquer vers la fin de la nuit, mais je ne sais pas où il est passé maintenant. »

Voilà, Jason n’était donc pas un tueur en série occupé à enterrer quelques cadavres dans les bois, sa réputation à lui aussi était sauve, mais le jeune homme n’avait toujours pas l’air très à l’aise.

« Tu trouves pas que c’est trop calme ? Il se passe des trucs louches ici ces derniers temps, tu devrais faire gaffe. Je peux t’aider à rentrer si tu es perdu, je connais bien le coin. »

Ce n’était pas vraiment par gentillesse que l’adolescent se proposait d’aider, il était surtout beaucoup plus inquiet qu’il ne le laissait paraître, et s’attendait à voir surgir la bête de derrière un arbre à tout moment. S’il laissait partir Mathieu comme ça, sans arme ni aucune idée de ce qui pouvait lui pendre au nez, et qu’il arrivait quelque chose de grave, il s’en voudrait toute sa vie. Le fait que tout le monde puisse continuer à vivre sa vie tranquillement, sans savoir qu’une bête monstrueuse se baladait dans le coin était vraiment ce qui le perturbait le plus dans cette histoire. Il aurait aimé pouvoir dire la vérité, à tout le monde, pour qu’ils se protègent, mais il savait qu’on le prendrait pour un fou et que rien d’autre ne changerait. C’était vraiment désagréable, ce sentiment d’impuissance. Il fallait qu’il se débarrasse de cette créature une fois pour toute, ça réglerait ses problèmes, et ceux de tous les autres. Donc c’était sûr, il n’allait pas s’arrêter en si bon chemin, mais il devait d’abord s’occuper de Math.

« On fait ça ? Je te raccompagne et ensuite je viendrais remonter les traces de ce chevreuil, trouver l’endroit où il a croisé cette saloperie et peut-être nous en débarrasser. Crois-moi, ça rendra service à tout le monde. »

**Crac**

Jason se retourna, fusil en main à nouveau. Qu’est-ce que c’était, cette fois ? Une simple branche tombé d’un arbre ? Quelqu’un d’autre, ou… ?

« Te paume pas. »

Il partit à quelques mètres de là, sur une petite butte, et observa les alentours. La visibilité était toujours réduite par la brume, et les seuls mouvements qu’il capta semblaient être des arbres. Ce craquement n’était probablement rien, mais il ne se sentait pas rassuré pour autant. Décidément, il n’aimait pas ça du tout. Après une bonne minute à regarder partout, dans le silence retrouvé, il rejoignit son camarade à nouveau. Il ne voulait pas avoir l’air pressé, ça aurait fait louche, mais il fallait qu’ils bougent de là. Ce n’était vraiment pas l’endroit pour papoter, ça il en était sûr. Quelle idée il avait eu de se perdre en forêt à un moment pareil, celui-là.

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Mathieu LevinskiMathieu Levinski


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MessageSujet: Re: [Défi] Of monsters and mens   [Défi] Of monsters and mens EmptyMar 26 Déc - 14:50


Tandis que le froid mordait les joues de Mathieu, les deux adolescents se regardaient en chiens de faïence en attendant sans doute que l'un ou l'autre réagisse. Math, lui, ne faisait jamais le premier pas, c'était un code d'honneur qu'il respectait à la lettre. Et qu'aurait-il pu bien dire pour meubler le silence ? Il ne savait même pas comment dire bonjour à ses parents sans avoir l'air complètement paumé. Tanguant d'une jambe à l'autre, peinant à respirer normalement tant son nez semblait décidé à le lâcher d'un moment à l'autre, le brun observait son camarde de classe remettre fusil à l'épaule d'un œil méfiant. Ils trainaient un peu ensemble, au lycée, aussi Mathieu tentait de rassembler ses idées pour offrir un alibi suffisamment convaincant pour ne passer pour le dernier des tarés. Si quelqu'un apprenait qu'il n'était pas si différent de Jonathan Byers, il pouvait dire adieu à son intégrité sociale, et c'était Sean qui n'allait pas le louper. Le simple fait de penser à lui lui donna le tournis. Pendant un instant, il crut voir trouble, mais sa vision revint à ce qu'elle était habituellement. Ce n'était pas le moment de flancher.

- Un raccourci ?

La voix de Jason le ramena à la réalité, comme un écho lointain qu'on a du mal à discerner. Durant un court instant, il fut tenté de regarder ailleurs, mais il sut que cela le rendrait plus suspect. Tentant tant bien que mal de garder un air naturel, il soutint le regard de Jason, haussant même un sourcil comme si la question avait été des plus idiotes.

- Ben ouais, un raccourci.

La panique le submergea à nouveau. Il ne devait pas avoir l'air suspect, ce n'était même pas envisageable. Et si il comprenait ? Et si il savait ? Il s'imagina aussitôt son retour au lycée, les regards hostiles tournés vers lui. Et les moqueries, les mêmes moqueries qu'il avait déjà desservies pour se protéger un peu de lui même. Il serait un freak. Et il se refusait à devoir subir ça. Il avait bien assez de sa famille sur le dos. La terreur à l'idée que quelqu'un sache vraiment comme il était lui fit penser à milles scénarios catastrophes à la fois. Il savait, évidemment, que c'était délirant, et qu'il paniquait pour rien, mais il ne put s'empêcher d'y penser.

- Je chasse.

Vérité maintenant faite sur les activités suspectes de Jason, Mathieu se sentit plus détendu, si on ne comptait pas l'obsession qu'il avait de ne pas paraitre étrange. Mais tout de même, Jason n'avait-il pas l'air légèrement nerveux pour une simple partie de chasse ?

- Il y a un… un animal…qui s’est attaqué à ma ferme, et qui tue aussi les animaux de la forêt. Je le cherche. J’ai trouvé un chevreuil mort juste là.

Mathieu suivit des yeux le geste que lui adressa Jason, distinguant un bosquet un peu plus loin. Et donc le blond l'avait pris pour la bête qu'il chassait ? Il en aurait bien ri si la situation n'était pas aussi compromettante pour lui. En attendant, quelque chose rodait dans les bois, et étant donné qu'il se baladait dans la nature depuis tôt ce matin, il aurait pu la croiser à tout instant et se faire dévorer tout cru. Un frisson l'ébranla.

- Il l’a dû l’attaquer vers la fin de la nuit, mais je ne sais pas où il est passé maintenant.

Il trouva tout cela bien courageux. Lui-même n'avait chassé de sa vie, alors il n'avait pas vraiment idée d'à quel point Jason se mettait en danger, mais il savait cependant que la bête qu'il traquait était suffisamment grosse pour s'attaquer à un chevreuil. Durant l'espace d'une seconde, il s'inquiéta pour la sécurité de son camarade, puis pour la sienne, aussi, parce qu'il passait les trois-quart de son temps en forêt. Si il devait se retrouver à être enfermé chez lui jusqu'à ce qu'on retrouve la bestiole, il ne le supporterait pas.

- Tu trouves pas que c’est trop calme ? Il se passe des trucs louches ici ces derniers temps, tu devrais faire gaffe. Je peux t’aider à rentrer si tu es perdu, je connais bien le coin.

Trop d'informations d'un coup ; Mathieu se sentit perdu. Trop calme, ça c'était certain : il s'en était rendu compte bien assez tôt. C'était ce qui l'avait le plus marqué, en fait. Ensuite, il réalisa ce que Jason était en train de lui raconter. L'aider à rentrer ? Hors de question qu'il retourne chez lui maintenant. Sean et sa mère devaient être partis travailler, certes, mais ils rentreraient tôt, et il serait alors obligé de les supporter toute la soirée. Et ce n'était pas possible, même avec la meilleure volonté du monde. Il tenta de garder un visage neutre, mais ses sourcils se froncèrent d'eux-même.

- Je ... Heu ... Ouais, merci.

Que pouvait-il dire d'autre, de toute façon ? Il pouvait toujours prétexter d'aller voir quelqu'un, le plus loin possible de sa maison, et attendre qu'il parte une fois arrivé à destination pour aller vers d'autres horizons. Mais où ? Il n'était assez sociable pour aller dans des lieux publiques, et certains endroits seraient susceptibles de le faire rencontrer d'autres camarades de lycée. Retour du scénario catastrophe. Il se perdit dans ses pensées afin d'imaginer la meilleure solution, mais une fois de plus, Jason le ramena à la réalité.

- On fait ça ? Je te raccompagne et ensuite je viendrais remonter les traces de ce chevreuil, trouver l’endroit où il a croisé cette saloperie et peut-être nous en débarrasser. Crois-moi, ça rendra service à tout le monde.

Mathieu se contenta de hocher vaguement la tête, frigorifié jusqu'à l'os à force de rester statique. A peine eut-il le temps de faire le moindre mouvement qu'un craquement sonore retentit non loin d'eux. Sur le qui-vive, Jason se retourna, fusil au poing. Un peu stressé le gars, songea Mathieu, mais que pouvait-il dire de lui-même dans ce cas ?

- Te paume pas.

Amusé, il lui aurait bien répondu "Je suis naturellement paumé, désolé d'être une déception constante.", mais il resta silencieux, les mots s'arrêtant à la barrière de ses lèvres. Il se contenta de suivre Jason du regard, faire un pas ou deux, tenté de partir dans une direction différente avant que l'autre ne se rende compte de sa disparition. Puis il réalisa que ça aurait été bien cruel de sa part étant donné la situation. Jason revint aussitôt, prêt à déguerpir. Bien obligé de le suivre pour ne pas se trahir, Mathieu se mit en route avec lui, faute de pouvoir faire autre chose. Pendant les vingt premières secondes, il garda le silence, puis gêné par l'énorme blanc qui s'était imposé entre eux-deux, il chercha quoi raconter, mais abdiqua bien vite, par peur d'avoir l'air stupide. Il se racla la gorge, celle-ci étant lourdement enrouée par le rhume dont il était accablé, et tenta de respirer, ce à quoi son nez refusa toute tentative. Leurs pas étaient rythmés par le bruissement des feuilles mortes en dessous. La brume encore présente, cet atmosphère avait quelque chose d'à la fois magnifique et inquiétante. Il aurait bien fait une photo, si il n'était pas coincé en présence de Jason. Pas que sa compagnie soit désagréable .... Mais si, un peu quand même.

- Et c'est quoi ta bestiole ? Un ours ?

La curiosité l'avait poussé à prononcer ces mots. Il se surprit lui-même à s'adresser aussi naturellement à Jason, mais l'important n'était pas là. Il se devait de savoir à quel danger il se mesurait, et si il devait s'inquiéter ou non. Il devait évaluer le danger afin de savoir si il avait une chance de pouvoir continuer à sortir. Il pouvait tout aussi bien passer ses journées dans sa chambre, mais il ne le supporterait pas. D'abord parce qu'il avait besoin de grand air, ensuite parce qu'être enfermé n'empêcherait pas Sean de lui balancer des saloperies à travers la porte, et enfin parce qu'il hébergeait un gamin dans son placard et que ce n'était pas le colocataire le plus agréable qu'il soit. Ah oui, la situation, dite comme ça, pouvait paraître bien étrange, mais ce n'était rien en comparaison de ce qu'elle représentait réellement. Déjà parce qu'il risquait gros si ses parents venaient à découvrir sa présence, mais aussi parce qu'il n'avait plus autant d'intimité que si il était seul.

Enfin ... Un jour normal dans la vie de Mathieu Levinski.
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MessageSujet: Re: [Défi] Of monsters and mens   [Défi] Of monsters and mens EmptyMar 26 Déc - 16:31


Math n’avait jamais été un gars très facile d’accès, Jason s’en était rendu compte les rares fois où il lui avait parlé. C’était quelqu'un qui lui paraissait très, comment dire, dans la retenue, pas très naturel dans sa façon d’être. Ça se voyait là encore, son camarade disait être perdu et semblait clairement avoir froid, mais quand il lui proposa de le raccompagner, ça n’avait pas l’air de beaucoup l’inspirer. Il n’avait pas dit non, cela dit, pour une raison ou une autre, alors Jason comptait bien en profiter pour au moins l’éloigner de cet endroit. C’était la moindre des choses, et puis il ne serait pas tranquille s’il reprenait sa traque en sachant qu’il risquait de lui retomber dessus. Il n’avait rien de personnel contre lui, mais là il fallait limiter le danger autant que possible. Ils prirent donc la route, il lui semblait que Math vivait un peu en bordure de la ville, il le savait parce que la ferme Fitzgerald se trouvait sur la même route, mais plus loin, il passait donc devant tous les jours. Et puis son père était le banquier de ses parents, même s’il ne le connaissait pas personnellement.

Ils marchaient en silence depuis quelques instants quand Mathieu lui posa la question qui tue. Jason écarquilla les yeux. Sa bestiole, hein ? Sur le coup, il regretta de ne pas lui avoir dit qu’il chassait le lièvre ou quelque chose dans le genre. Pour ce que son camarade devait connaître à la chasse, quelle différence ça aurait pu faire ? Mais Jason ne savait pas vraiment mentir, tout juste savait-il masquer quelques détails sur un fond de vérité. C’était un de ses gros soucis, et ça le devenait d’autant plus quand on lui posait des questions comme ça. D’ailleurs sa première réaction fut de souffler un.

« Oh, non, j’aurais préféré. »

Jason se mordilla la lèvre, il s’engageait sur un terrain dangereux et il le savait. Il chercha que dire pendant un moment, et plus le silence s’installait, plus il se sentait suspect. Finalement, il lâcha.

« En fait, on sait pas trop. Je veux dire, même le vétérinaire ne sait pas. Mais c’est dangereux, si tu aimes te balader en forêt, fais très gaffe. »

Il ne pouvait pas vraiment en dire plus sans passer définitivement du côté des tarés. Si seulement son avertissement pouvait être entendu, ce serait vraiment beaucoup. Pour éviter d’autres questions là-dessus, Jason chercha à partir sur autre choses, il observa Math un petit moment, et finit par lui faire remarquer.

« T’as pas envie de retourner chez toi, hein ? Ça se voit tu sais, si tu ralentis encore un peu tu vas marcher à reculons. » Puis il montra du doigt son sac à dos « T’étais pas en train de fuguer quand même ? »

Maintenant, Jason avait l’air plutôt inquiet, les questions étaient revenues. Que faisait Math en pleine forêt au petit matin ? Il lui avait raconté n’importe quoi, ce qui ne faisait qu’augmenter la curiosité de l’adolescent. Il n’était pas sûr pour la fugue, mais quand même, il s’était habillé chaudement et avait prit un sac, un peu comme lui, il y avait donc une raison derrière tout ça.

« Je suppose que t’es pas obligé de répondre si t’as pas envie. J’sais qu’on se connaît pas trop, mais bon. Je suis cool moi, je vais pas te prendre la tête. Tu fais ce que tu veux. »

Il haussa les épaules, il ne pouvait pas le forcer à parler et n’en avait aucunement l’intention, mais c’est vrai qu’il restait curieux. Math, ça lui paraissait être un gars sans histoires, si on lui avait demandé, il l’aurait plutôt imaginé traîner en ville avec une bande de potes, ou aller au cinéma. C’était plutôt lui qui n’avait pas tellement d’amis et passait son temps libre à errer loin du monde, non ? Peut-être n’étaient-ils pas aussi différents qu’il se l’était imaginé.

Sur le chemin, Jason continuait de chercher des traces de bêtes, ou n’importe quel signe qui pourrait indiquer que quelque chose de louche était passé par là. Mais la présence de son camarade et les questions qu’il se posait l’empêchait d’être vraiment concentré sur cette tâche, et il ne remarquait rien. Peut-être que la chose qu’il chassait évitait les habitations ? Ce serait une bonne nouvelle, mais il ne lui semblait pas qu’elle craigne l’homme, alors il doutait sérieusement que ce soit le cas.
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Mathieu LevinskiMathieu Levinski


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MessageSujet: Re: [Défi] Of monsters and mens   [Défi] Of monsters and mens EmptyMar 26 Déc - 22:42


- Oh, non, j’aurais préféré.

Ces mots sonnèrent comme une plainte désespérée. Préféré un ours ? A quoi avait-il affaire, au juste, sinon une créature encore plus agressive et dangereuse qu'un ours ? Ce n'était déjà pas l'animal le plus affectueux au monde, alors quoi ? Que pouvait-il être pire que ça ? Les dernières paroles de Jason résonnaient en boucle dans le crâne de Mathieu, comme un avertissement du danger qu'il encourait. Une meute de loups ? Encore faudrait-il qu'il y en ai dans le coin, et aux dernières nouvelles, ce n'était pas le cas. Un animal sauvage laissé en liberté dans le forêt et qui n'aurait rien à faire là ? Plus probable, mais alors pourquoi Jason ne le lui disait pas ? Pourquoi n'en avait-il pas entendu parler jusque là. Il était sur le point de lui dire que c'était là une grave affaire, et que si cette bestiole était plus dangereuse qu'un ours, il fallait en avertir le Shérif au plus vite, au lieu de partir seul avec un fusil en espérant être de taille. Il avait 16 ans, bon sang, pas 30 et un passif de guerrier derrière lui ! Mais à peine eut-il ouvert le bouche pour parler que Jason l'interrompit :

- En fait, on sait pas trop. Je veux dire, même le vétérinaire ne sait pas. Mais c’est dangereux, si tu aimes te balader en forêt, fais très gaffe.

Mais ça vaut pour toi aussi, voulu prononcer Mathieu sans oser le faire vraiment. Il se contenta de rentrer les épaules, et de laisser échapper un nuage de vapeur dans un soupir fatigué. Même à travers les poches, ses mains continuaient de le brûler tant il avait froid. Une autre épaisseur de pull et une paire de gants n'auraient pas été de trop pour cette sortie, mais c'était trop tard à présent. Il pouvait rentrer chez lui, et repartir après avoir récupérer ses affaires ... Oui, c'était une bonne idée. Il pourrait même se faire un café avant de repartir. Il tourna la tête d'un côté, et croisa le regard de Jason. ce dernier le fixait, comme si il était prêt à dire quelque chose. Mathieu détourna les yeux vers l'infinité d'arbres qui s'étendait à perte de vue, se persuadant presque que s'il l'ignorait, l'autre ne poserait pas de questions. Mais c'était peine perdue. Il aurait du se douter.

- T’as pas envie de retourner chez toi, hein ? Ça se voit tu sais, si tu ralentis encore un peu tu vas marcher à reculons.

Mathieu se renfrogna, et persista à l'ignorer. Très bien, il s'était trahi tout seul. Cela ne l'étonnait même plus. Il ne savait ni mentir, ni dissimuler ses émotions. Et sa répugnance à l'idée de rentrer chez lui se lisait sans doute sur son visage comme dans un livre ouvert. Aussitôt, une vague de colère contre de lui-même, et un peu de honte aussi, lui remua les entrailles. Il se sentit rougir violemment, et se fit violence pour ne pas envoyer Jason balader. En quoi cette histoire le regardait de toute façon ? Il avait bien le droit de ne pas rester chez lui.

- T’étais pas en train de fuguer quand même ?

Une quinte de toux violente le secoua aussitôt. Il se retourna aussitôt vers le blond, toujours rouge de honte. Les gens ont beaucoup d'imagination tout de même.

- Quoi ?! Bien sûr que non !

Et pourtant, c'est l'impression qu'il se donne parfois. Sinon pourquoi toujours se préparer comme si il allait passer un week-end entier dans la nature ? Il se mit à trembler. De froid ou de stress, il ne savait pas vraiment. La seule et unique chose dont il était sûr, c'est qu'il ne faisait pas suffisamment confiance à Jason pour lui parler de lui ou de sa famille distordue.

- Je suppose que t’es pas obligé de répondre si t’as pas envie. J’sais qu’on se connaît pas trop, mais bon. Je suis cool moi, je vais pas te prendre la tête. Tu fais ce que tu veux.

Le brun se contente de hausser les épaules et de marmonner un vague "Hmh." sans donner plus de détails. Il n'avait pas envie de parler. Et pour dire quoi de toute manière ? Il n'y avait rien à dire sur le sujet. Pourtant, l'horreur à l'idée qu'il puisse raconter tout ça à quelqu'un d'autre le terrorisa à nouveau. Il avait beau dire qu'il était "cool", la méfiance exagérée de Mathieu refit surface. Il se savait fortement paranoïaque, surtout depuis cette histoire au collège, et la peur que d'autres rumeurs se forment à son sujet, détruisant à jamais tout ce qu'il avait construit jusque là, lui donnait envie de vomir. C'était comme si un bourdonnement sonore encombrait ses oreilles, et que son cerveau pulsait au rythme de son cœur. Très vite, il s'éloigne de la réalité, et même si il se sent marcher à côté de Jason, qu'il voir le sol défiler sous ses yeux, il n'a plus l'impression d'être vraiment là. Des flashs ressurgissent, les souvenirs s'entassant à l'intérieur de sa tête comme une tumeur proliférant. Et puis soudain, il a du mal à respirer. C'était vraiment comme si il n'était plus maître de son propre corps. Comme si il était loin, très loin. Son corps bat si fort qu'il a l'impression qu'il va exploser à tout moment. Et cette impression de brûler et d'être glacé en même temps ? Pourquoi son cerveau le malmenait comme ça ? Qu'avait-il loupé, au juste, dans sa vie ?

Il en vint à s'arrêter brusquement. Tout était flou, et il ne discernait désormais plus la réalité du cauchemar éveillé. N'était-il donc pas encore en train de dormir ? Il le savait, il s'y attendait : Sean allait venir le réveiller à violent coups de poings dans la porte, et il ouvrirait les yeux au milieu des cris et des tambourinements. Et il devrait alors supporter une journée de plus au lycée. Il aurait à s'inquiéter de la discrétion du gamin en fugue, aussi. Pourquoi tout était aussi compliqué ? Et puis il la sentait, la colère, cette colère grandissante qu'il éprouvait honteusement envers son père. Son VRAI père. Qui était mort et enterré, et qui avait permis que tout ça arrive. Que son propre fils n'arrive plus à tenir bon.

Alors une fugue ? Il n'était plus à ça prêt. Mais pour aller où ?
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MessageSujet: Re: [Défi] Of monsters and mens   [Défi] Of monsters and mens EmptyMer 27 Déc - 11:19


Jason n’était pas un fin psychologue, il faut bien l’avouer, et puis, il avait tendance à être beaucoup trop franc et à brusquer les gens un peu sensibles sans s’en rendre compte. Il ne réalisa pas tout de suite que Math s’était mis à l’ignorer, même s’il le trouvait étrangement silencieux. C’est quand il parla de la fugue qu’il commença à voir qu’il était peut-être allé trop loin. Son camarade manqua de s’étouffer, et quand il se tourna vers lui, il était rouge pivoine. Il avait visé juste, mais il se sentit un peu mal. Jason n’avait pas du tout eu l’intention de le mettre mal à l’aise, il avait juste parlé trop vite, pour échapper aux questions sur la chose qu’il chassait. Il tenta de se rattraper un peu, mais ne reçut qu’un vague grognement en retour. D’accord, la fin du chemin allait être agréable… et c’était entièrement de sa faute. Gêné, l’adolescent ravala sa salive, et essaya de trouver quelque chose à dire. Des excuses peut-être, ou bien un nouveau sujet de conversation plus léger, mais rien ne lui venait à l’esprit.

Un silence lourd s’était installé entre les deux garçons, Jason essayait de regarder ailleurs, mais son regard revenait souvent sur l’autre adolescent. En fait, son comportement commençait gentiment à l’inquiéter. Math n’avait pas démenti le fait qu’il ne voulait pas rentrer chez lui, il n’avait pas cherché à se justifier non plus. Alors c’était qu’il ne le voulait vraiment pas, non ? Ça paraissait assez grave vu comme ça, même si, pour tout avouer, c’était un peu son cas aussi. Le jeune homme avait de plus en plus de mal, surtout avec sa mère. Elle lui avait toujours paru étrange, même quand il était tout petit, comme si elle cachait quelque chose et jouait la comédie en permanence. C’était devenu bien pire depuis la disparition de Will Byers, elle passait son temps à le surveiller, à lui poser des questions étranges. Il l’évitait, de plus en plus, quand il n’était pas au lycée, il partait tôt quand même pour ne pas la croiser, et rentrait assez tard. En fait, maintenant qu’il y pensait, ses deux parents se comportaient avec lui bien différemment d’avec leurs deux enfants biologiques. Il avait longtemps cru que c’était parce qu’il était le garçon de la famille, mais maintenant, il se doutait qu’il y avait autre chose.

Ses réflexions l’avaient un peu éloigné de la scène pendant une minute, et quand il lança un nouveau regard à son compagnon de route, se fut pour se rendre compte qu’il allait encore plus mal. Il était désormais pâle comme un linge, et tremblait de tout son corps. Jason eu l’impression que quelque chose de glacé s’était logé dans le creux de son ventre. C’était sa faute, pas vrai ? À cause de ce qu’il lui avait dis. Ou alors il était très malade ? Il avait bien remarqué que Math avait l’air de couver un rhume ou une petite grippe, mais ça ne l’avait pas inquiété plus que ça jusque-là. Il ralentit, cherchant quoi faire ou dire, mais il se sentait complètement pris au dépourvu.

« Matt, ça va pas ? »

Visiblement non, son camarade s’arrêta, il avait l’air complètement ailleurs. Jason eut l’impression qu’il allait faire un malaise, il regarda autour mais ne vit pas d’endroit où le faire asseoir. Il y avait bien quelques arbres couchés, mais ils étaient couverts de mousse humide.

« Matt ? »

Jason ne réfléchissait plus vraiment, sur une impulsion, il attrapa la bretelle du sac de Math et le fit descendre rapidement. Il enleva ensuite son propre manteau et le balança sur le dos de son camarade. Il frissonna, il n’avait jamais aimé le froid, mais à force de faire des travaux dehors dès cinq heures du matin, été comme hiver, il y était quand même un peu habitué. Pour l’instant, c’était moins le froid qui le dérangeait que l’état de son camarade, son sac à la main, il continuait de le fixer, impuissant. Qu’est-ce qu’il détestait cette sensation. Jason avait clairement une tendance à vouloir jouer les héros, c’était bien pour ça qu’il était venu dans cette forêt ce matin, non ? Aussi, devoir rester planté là alors que Math faisait une crise de je-sais-pas-quoi, c’était vraiment une horreur pour lui.

« T’es pas obligé de me parler, et puis t’as pas à rentrer chez toi non plus, mais là sérieux tu me fais peur. »

Il n’attendit pas vraiment que le garçon réagisse, faisant un pas vers lui, il l’attrapa fermement par les épaules et le regarda droit dans les yeux. Il avait vraiment besoin de rétablir le contact, c’était trop stressant de le voir comme ça. Il ne manquerait plus que tous les deux se mettent à faire une crise, avec la bête dans les parages pour couronner le tout. Mon dieu, quelle journée c’était cette fois encore. Il recommença, doucement cette fois.

« Hé oh, Matt… »
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Mathieu LevinskiMathieu Levinski


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MessageSujet: Re: [Défi] Of monsters and mens   [Défi] Of monsters and mens EmptyJeu 28 Déc - 16:57


- Matt, ça va pas ?

C'était comme si la voix de Jason était désormais très loin de lui, partie à des kilomètres, et qu'il ne percevait à présent qu'un vague écho. Si ça allait ? Pourquoi cette question ? Ah oui ... Quelque chose n'allait sans doute pas, du moins le supposait-il dans un coin de son esprit. A quoi pensait-il, quelques secondes plus tôt ? Il ne s'en souvenait plus. Qu'était-il en train de se passer ? Il avait l'impression que le monde était en train de tanguer. Oui, qu'est-ce qui n'allait pas ? Il le savait, mais pourquoi n'arrivait-il pas tout simplement à s'en rappeler ? Et plus il y réfléchissait, moins il arrivait à savoir. Et les secondes passaient encore et encore, et le paysage continuer de se balancer sous ses yeux. Tremblait-il encore ? C'était si difficile de savoir ... Les pensées affluaient, encore encore, distordues et confuses, et le bourdonnement continuait de proliférer à l'intérieur de son crâne. Non, ça n'allait pas du tout, n'est-ce pas ?

Il aurait pu dire tout un tas de truc sur sa vie, à commencer par le fait que son père lui manquait cruellement. Il avait tout juste eu le temps de le connaître ... A quoi ressemblait-il ? Il n'arrivait même plus à se remémorer son visage, et sa voix. Sa mère s'était débarrassée des photographies, à la demande de Sean. Il ne restait à Mathieu plus aucun souvenir de l'homme qui l'avait aimé pendant un temps. La seule et unique personne qui aurait fait la différence. La seule et unique personne qui l'aurait accepté tel qu'il était, qui l'aurait soutenu, qui ne l'aurait pas jugé. Si il avait été encore là, sans doute Mathieu aurait-il eu moins de mal à s'assumer. Et il n'aurait pas eu à se mentir lui-même. Mais le père était mort et enterré, et il ne reviendrait pas le sauver de la chute. Il était mort, et il l'avait abandonné. Si seulement il s'était battu contre cette foutue maladie ... Tout aurait été différent. Et la colère revenait sans cesse, comme une immense vague.

Et sa mère. Ah, quelle vaste blague. Il ne la reconnaissait plus. Pourquoi avait-elle épousé Sean, en premier lieu ? Désormais, il avait simplement l'impression de se tenir en face d'une inconnue. Avait-elle toujours été si inconsciente, comme si elle ne voyait pas qu'il souffrait ? Pourquoi ne disait-elle jamais rien quand Sean l'accusait injustement, ou lui parlait comme s'il était la dernière des ordures. Elle et Sean savait qu'il n'était pas normal, mais était-ce une raison pour le traiter de la sorte ? Il avait fini par penser qu'ils avaient raison. Qu'il n'était qu'une erreur de la nature. Il n'avait pas demandé ça. Il n'avait rien demandé du tout. Il voulait simplement vivre. Et elle avait baissé les bras. Désormais, il n'y en avait que pour Sean. Sean a toujours raison, Sean est l'homme de la maison, Sean est juste avec lui ... Alors la maison ? Rien qu'un petit Enfer sur terre. Il voyait ça comme une raison suffisante de ne pas aimer vivre sous son propre toit.

- Matt ?

Il revint un peu à la réalité. Son cœur n'avait pas cessé de battre comme s'il avait couru sur un kilomètre, et il tremblait toujours autant, mais la voix semblait plus réelle que tout à l'heure. Comme seule attache au monde réel. Mathieu cligna des yeux une première fois, puis tourna lentement la tête, comme perdu sans savoir ce qu'il devait faire ni où il se trouvait. Jason tira sur le sac qu'il portait au dos, et avant d'avoir pu faire un geste pour l'en empêcher, il se retrouva privé de son bien, avant d'être recouvert par un manteau qui n'était manifestement pas le sien. Il cligna des yeux une seconde fois. Les battements ralentirent un peu. Pourquoi Jason lui prêtait-il son manteau ? Il ne tremblait pas de froid, il le savait. Pourquoi faisait-il ça ? Pourquoi l'aidait-il ? Oh, il n'avait pas besoin d'aide, et il voulu le dire au blond, sans parvenir à trouver l'énergie de le faire. C'était comme si il était vidé de toute vie intérieure.

- T’es pas obligé de me parler, et puis t’as pas à rentrer chez toi non plus, mais là sérieux tu me fais peur.

Il entendit la phrase très clairement, mais quelque chose bloqua, et il n'en comprit pas le traitre mot. C'était comme si il venait de parler dans une langue étrangère. Mathieu essaya de se remémorer ce que Jason venait de prononcer, mais pas moyen de s'en souvenir. La panique le reprit. Il ne comprenait pas ce que Jason avait dit ? Était-il en train de devenir demeuré ? Les réflexions prirent fin lorsque le blond l'attrapa par les épaules. Mathieu eut un frisson, et voulu se dégager, mais il n'en eut pas la moindre force.

- Hé oh, Matt…

- Quoi ?

Il fronça les sourcils. La réponse avait été crachée aussitôt. Le ton agressif qu'il venait de le surprendre, autant que le fait qu'il avait réagi, tout simplement. Ses pensées devinrent moins embrouillées, et le paysage n'était plus flou. Il tremblait toujours, et son cœur battait un peu plus fort que la normale, mais il était revenu à lui. C'était déjà ça.

- Pardon, bredouilla-t-il, je voulais pas ...

Voulait pas quoi ? L'inquiéter ? Lui répondre comme ça ? Faire une crise d'angoisse ? Il n'en avait pas la moindre idée. Il tenta de se détendre, de relâcher ses sourcils du moins, et il retira le manteau de ses épaules pour le tendre à Jason. Inutile que le blond ne prenne froid par sa faute. Déjà qu'il avait été obligé de le supporter dans une de ses crises. Puis la même pensée obsédante revint : il allait tout raconter, c'était sûr. Il se revit à nouveau, Mathieu, le type bizarre qui passe sa vie dans la forêt, qui prend des photos, et qui fait des crises de panique sans raisons.

- Est-ce qu'on pourrait prétendre que tout ça n'est jamais arrivé ?

Il espérait. Il savait parfaitement que c'était idiot, ce genre d'espoir naïf, mais Jason lui semblait, au fond, être quelqu'un de bien. Sa gorge lui faisait mal, il avait du mal à parler, et sa voix avait prit un ton rauque. Il se sentait faible, et ridicule.
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MessageSujet: Re: [Défi] Of monsters and mens   [Défi] Of monsters and mens EmptyVen 29 Déc - 13:11


Quoi ? Jason eu un sursaut devant cette réaction plutôt inattendue après ce moment de silence. Il aurait pu se sentir soulagé d’avoir enfin pu obtenir une réaction de sa part, mais là il avait quand même un peu l’impression de se faire agresser. Quoi ? Il devait vraiment expliquer à Math qu’il était resté immobile et silencieux pendant plusieurs minutes, l’air comme hanté par quelque chose ? Il devait vraiment lui dire qu’il s’était inquiété pour lui ? Il allait lui faire quelques remarques un peu sur le même ton quand Math s’excusa. Ah, quand même. Cela suffit à lui faire oublier ce petit écart un peu étonnant. De toute évidence il n’allait vraiment pas bien, Jason n’allait pas lui faire de reproches pour si peu, ce n’était pas son genre. Au moins son camarade était revenu à lui, c’était l’essentiel, sans aucuns doutes.

Très vite, Math lui rendit son manteau et lui demanda de faire comme si de rien n’était. Jason récupéra son bien et se passa une main dans les cheveux en soupirant. Faire semblant ? C’était tout ce qu’il avait à dire après ça ? Il l’avait toujours vu comme quelqu'un d’assez secret, mais là ça dépassait tout. Math n’avait rien lâché sur lui, même pas un semblant d’explication, et maintenant il lui demandait de cacher le peu qu’il avait vu. C’était très étrange pour lui. Il semblait terrifié par quelque chose, et Jason commençait sérieusement à se demander ce que ça pouvait être.

« Non. »

Au moins c’était clair, il regarda son camarade, l’air vaguement inquiet, mais sûr de lui.

« Je vais pas aller raconter ça partout, si c’est ce qui t’inquiète, mais compte pas sur moi pour faire comme si j’avais rien vu. T’as l’air d’aller super mal, mec. T’aurais vu ta tête y’a deux minutes… »

Il avait beau garder un air un peu bourru, Jason s’inquiétait sincèrement pour Math. Il n’allait pas faire l’autruche en le laissant souffrir dans son coin. À partir de maintenant il comptait bien l’avoir à l’œil, et Math pourra le repousser autant qu’il voudra, ça n’y changera rien. Le verni de garçon sans histoires qu’il essayait de revêtir semblait un peu trop fragile à son goût. Et puis qu’est-ce qu’il se passait chez lui pour qu’il se mette dans des états pareils ? Jason remit son manteau sur son dos en continuant d’observer le jeune homme. Si seulement ça pouvait lui permettre de voir ce qu’il cachait. Mais tout ce qu’il pouvait remarquer, c’est qu’il avait l’air de se les geler.

« T’es pas obligé de rentrer chez toi. » Répéta-t-il.

Jason ne savait pas vraiment quoi faire, il savait juste qu’il ne pouvait pas laisser Math seul et sans arme dans cette forêt. Il n’avait d’ailleurs pas envie de le laisser après ce qu’il venait de voir. En plus de la bête, son camarade avait apparemment pas mal de démons intérieurs à affronter, mais où aller du coup ? Sur une impulsion, il lança.

« Viens chez moi, au moins il fera chaud. Tu vas te chopper la crève en restant là dehors. »

Jason savait que s’il faisait ça, il perdrait définitivement la trace du monstre qu’il voulait traquer. Mais il était sûr que ce n’était que partie remise. Elle allait tuer encore, et les traces de son passage n’étaient pas si difficiles à voir que ça. Il l’aura, un jour. En attendant, il fit quelques pas dans une nouvelle direction qui l’éloignait d’Hawkins, avant de se retourner.

« Aller, ramène-toi. Je suis armé, je te kidnappe, rien à foutre. »

Il eut un léger rire et lui fit signe de le suivre, attendant sa réaction, et vérifiant qu’il n’oublie pas son sac en cours de route. Jason s’étonnait un peu de son propre comportement, il n’avait jamais vraiment eu d’amis, ou de gens qu’il aurait pu ramener chez lui comme ça. Mais il avait vraiment envie de tendre la main à Math, qui ne lui semblait pas aussi différent de lui que ce qu’il avait d’abord cru. S’il pouvait lui remonter un peu le moral, sa journée n’aura pas été perdue, et peut-être qu’il finira par s’ouvrir un peu. Il ne pouvait que l’espérer.
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Mathieu LevinskiMathieu Levinski


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MessageSujet: Re: [Défi] Of monsters and mens   [Défi] Of monsters and mens EmptyVen 29 Déc - 22:26


- Non.

Non ? Comment ça, "non" ? Le coeur de Mathieu manqua un battement. L'espace d'une fraction de seconde, il s'imagina se jeter sur Jason pour le réduire au silence, mais il savait qu'il n'en aurait ni la force, ni la courage, et Jason ne méritait sans aucun doute un sort aussi funeste. Le brun baissa les yeux, vaincu, le tremblements reprenant de plus belle. C'était foutu, il ne s'en sortirait pas. Si au moins ça pouvait ne jamais atteindre les oreilles de Sean ... Oh, mais il savait qu'il rêvait. Les parents de Jason était des clients à son beau-père. Pas moyen d'y échapper. Que faire ? Réellement fuguer ? Pour aller où ? Il ne tiendrait pas une nuit. Une autre solution, plus sombre, lui traversa l'esprit, mais s'évapora à l'instant où Jason continua de parler.

- Je vais pas aller raconter ça partout, si c’est ce qui t’inquiète, mais compte pas sur moi pour faire comme si j’avais rien vu. T’as l’air d’aller super mal, mec. T’aurais vu ta tête y’a deux minutes…

Donc il ne parlerait pas ? Un soulagement sans nom s'abattit sur lui, et il osa lâcher un soupir, expirant l'air qu'il gardait bloqué à l'intérieur de ses poumons sans oser respirer. Il n'aurait pas à s'enfuir pour échapper au courroux de Sean. Ce n'était pas plus mal, il préférait vivre dans le secret et avoir le droit à sa tranquillité réduite, que de passer sa vie à fuir. Mais ne fuyait-il pas déjà ses problèmes ? C'est tout juste s'il s'en rendait compte. Il baissa les yeux aux derniers mots de Jason, et resta silencieux, le regard rivé sur les feuilles mortes qui jonchaient le sol. Avec combien de personnes en plus allait-il se trahir ? Il ne voulait pas qu'on commence à se pencher sur ses problèmes. Il se persuadait tous les jours en silence qu'il était capable de gérer ça tout seul. Mais au fond, il savait. Il savait qu'il ne tiendrait pas longtemps. Ce n'était plus qu'une question de temps avant d'imploser.

- T’es pas obligé de rentrer chez toi.

Mathieu relève alors les yeux, et les braque sur ceux de Jason. Là, tout de suite, il serait tellement tenté de dire la vérité, d'avouer tout, juste se libérer d'un poids, mais rien ne franchit la barrière de ses lèvres. Il reste bloqué, forcé d'admettre qu'il était bien incapable de se confier.

- Je sais, se contente-t-il de murmurer.

C'était déjà ça. Il ne pouvait pas faire plus que de confirmer, et juste se taire. Un instant de silence s'imposa, durant lequel Mathieu tenta de rassembler ses idées. Il avait peur de faire confiance à Jason, de rentrer chez lui pour ne plus en ressortir tant que la fameuse bête ne serait pas morte, d'affronter Sean plus souvent. Il n'était pas assez fort pour ça. Il ne voulait pas être fort.

- Viens chez moi, au moins il fera chaud. Tu vas te chopper la crève en restant là dehors.

Il manqua de s'étouffer.

- Quoi ?

Cette fois, pas de brusquerie, pas d'agressivité, juste de l'incompréhension, et de la surprise. Jason était-il vraiment en train de l'inviter ? Dans quel monde vivaient-ils, maintenant ? Il réalisa soudain qu'ils ne se connaissaient presque pas, et Mathieu n'avait pas pour habitude d'aller chez les gens. Il avait déjà du mal à supporter le malaise général de sa propre maison, alors chez d'autres gens ... Oh, il voulut refuser, lui dire qu'il préférait rentrer chez lui, et que tout irait bien, mais les mots restaient bloqués au fond de sa gorge. Non, ce n'est pourtant pas difficile à dire ? Mais déjà, Jason s'éloignait. Il avait l'air bien sûr de lui, celui-là. Qu'est-ce qui lui garantissait que Mathieu n'allait juste pas décliner l'invitation ? Il fronça les sourcils, et ne bougea pas d'un pouce, fixant de loin de blond qui partait déjà. Ce dernier se retourna au même moment.

- Aller, ramène-toi. Je suis armé, je te kidnappe, rien à foutre.

Présomptueux, songea Mathieu, mais il ne put s'empêcher d'esquisser un sourire ironique, en levant les mains. Il aurait presque eu la tentation de lui répondre "Ouh, je suis terrorisé", mais il n'en avait pas vraiment le coeur.

- Très bien, très bien, j'arrive.

Il attrapa son sac, qu'il remit sur ses épaules, et fit trois pas dans la direction de Jason afin de le rejoindre. Après ça, il ne sut pas trop quoi dire, tant et si bien qu'il resta muré dans le silence faute de savoir quoi ajouter pour meubler le vide. De temps en temps, il jetait des coups d'oeil discrets à son camarade, et se demandait s'il aurait pu imaginer qu'il se retrouvait dans cette situation en se levant ce matin. Et puis il se souvint de que ce qui les avait fait croiser, et ne put s'empêcher de lâcher soudainement :

- Et le truc que tu chassais ? Tu laisses tomber ?

Ce serait idiot de laisser une bestiole dangereuse errer dans la nature, mais Mathieu préférait savoir le blond hors de portée. Ce n'est pas tout seul qu'il risquerait d'améliorer quoi que ce soit. Enfin, ce n'était pas non plus ses affaire, aussi Mathieu préféra-t-il ne plus trop y penser.
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