C’est par une nuit orageuse qu’Eleven réussit à se sauver du laboratoire d’Hawkins, passant par le conduit d’aération. C’est cette nuit-là que tout commença réellement pour cette petite contrée paisible.
Eleven, un passé inconnu officiellement, un dossier inexistant tout aussi officiellement. Elle-même ne connaissant que sa « prison », cette pièce carrelée et minimaliste qui lui servait de chambre là-bas. Son seul lien qu’on pourrait dire « affectif » cet homme Dr Brenner qu’elle appelle « Papa ». Et pourtant c’est lui qui lui fait vivre de si horribles choses. La forçant à des expériences de plus en plus douloureuses émotionnellement parlant.

Un entrainement sous le regard impassible de tous ses gens. A aucun moment ses gens ne semblaient s’émouvoir de sa détresse et de sa peur. Elle devait s'entrainer, utiliser ses pouvoirs, encore et encore. Se retrouvant face à une canette à écraser, face à un chat qu’elle doit tuer… mais impossible, elle n’est au fond qu’une enfant. Pourquoi devrait-elle tuer une créature vivante qui ne lui veut aucun mal ? Pourquoi Papa ? POURQUOI ? Elle se rebelle, se refuse mais dans ce cas-là, elle est trainée impitoyablement vers une petite pièce sombre ou elle est enfermée dans le noir jusqu’à son obéissance. Elle ne connaît ni chaleur, ni compassion depuis ses 12 ans.
Elle n’a que lui à qui se raccrocher « Papa », mais cet homme est loin d’être une figure paternelle pour elle. Cependant elle l’ignore, elle ne sait pas ce qu’est une vraie famille. Sa mère ? Son vrai père ? Un monde en sécurité ? Sans souffrance et solitude ? Sans cette cuve qui la plonge dans le noir et dans des images plus horribles les unes que les autres. Elle ignore le monde et sa diversité, l’amitié, l’amour, tout ça elle n’a pas appris. Même de simple mot, elle n’en connaît que très peu.

Il a fallu ce moment de trop, ce « bain » la mettant face à cette créature pour qu’elle provoque le pire mais aussi qu’elle trouve le courage pour s’enfuir. Sortir de ses murs, s’éloigner de lui. Eleven comprend-elle enfin qu’il n’est en rien gentil, qu’il n’est en rien un père. Que ce n’est qu’un salaud et qu’elle doit se cacher de lui, sinon tout recommencera. La peur, la solitude, les pleurs, la souffrance et cette petite pièce tout noire.

Un instinct puissant de survie semblait s'être emparé d’elle, la poussant à affronter ce bois inconnu plongé dans la nuit, la forçant à pousser la porte de ce petit restaurant, se faufiler en cuisine pour en dévorer quelques frites. Effrayée mais affamée se confrontant à un premier inconnu, qui au lieu de lui faire du mal, au lieu de faire comme « Papa », la rassura, lui donna de bonnes choses à manger, lui sourit même avec gentillesse. Mais… « Papa » veut la retrouver, il la cherche, il écoute tout. Cet homme gentil n’a pas vu venir le danger, il ne pouvait pas se douter, il ne pouvait pas savoir, alors pensant bien faire, il a appelé les services sociaux et il les a malheureusement avertit. Car oui encore une fois ils écoutent toutes les lignes, alors les « méchants » ils sont évidemment arrivés très vite, ils l’ont trouvé. Comme le gentil monsieur était un obstacle.... PAN!!!

Eleven dans la cuisine l’a bien vu tomber, elle sursaute, son cœur bats si fort, elle a peur mais elle sait qu’elle doit fuir encore. Alors acculée et paniquée elle repousse deux hommes puis s’élance dehors dans la nuit une nouvelle fois. Elle ne voulait pas que «Papa » la retrouve. Elle doit absolument se cacher de lui... et puis c’est la nuit suivante qu’elle tomba sur trois jeunes garçons….

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